LXII. Son énergie dans les moments critiques
On le vit souvent
rétablir
seul sa ligne
de bataille qui pliait, se jeter au-devant des
fuyards, les arrêter
un à un, et les prendre
à la gorge,
pour les tourner vers l'ennemi. Et cependant ils
étaient quelquefois
si effrayés, qu'un porte
aigle, qu'il
arrêta ainsi, le menaça de la
pointe
de son enseigne
et qu'un autre, dont il avait saisi
l'étendard, le lui laissa dans les
mains. Inclinatam
aciem solus saepe restituit obsistens fugientibus
retinensque singulos et contortis faucibus
conuertens in hostem et quidem adeo plerumque
trepidos, ut aquilifer moranti se cuspide sit
comminatus, alius in manu detinentis reliquerit
signum.
CommentaireRétablir sa ligne de bataille : par exemple, à la bataille de la Sambre, en 57, contre les Nerviens ; cf. Guerre des Gaules, II, 25, 2.
Prendre à la gorge : « Il arriva aussi que les ennemis prirent le dessus dans un autre combat [en Afrique, avant Thapsus] où l'on raconte que César, voyant au milieu de la mêlée un porte-enseigne qui fuyait, le saisit au cou et l'obligea à tourner la tête en lui disant : ' C'est de ce côté-ci que se trouvent les ennemis'.» (Plutarque, César, 52, 9).
Porte aigle : l'aigle aux ailes déployées fixé au sommet d'une hampe est l'insigne de la légion.
Pointe de l'enseigne : la hampe des enseignes se terminait en pointe pour pouvoir être fichée dans le sol