FEC - Folia Electronica Classica (Louvain-la-Neuve) - Numéro 3 - janvier-juin 2002


Les N.T.I.C. en appui d'une pédagogie rénovée
pour l'enseignement et l'apprentissage des langues

par

Jean Schumacher*

Responsable de l'informatique à la Faculté de Philosophie et Lettres


Article inédit proposant le texte d'une communication présentée le 16 avril 2002 lors de la 2ème journée de l'informatique de la Faculté de Philosophie et Lettres (FLTR) de l'Université catholique de Louvain à Louvain-la-Neuve (UCL).

Les FEC 1 (2001) hébergent un autre article de Jean Schumacher portant sur les approches statistiques du Projet Itinera Electronica.

Louvain-la-Neuve, le 8 avril 2002


Plan


1. Le Projet ITINERA ELECTRONICA

Dans le cadre d'une initiative, subsidiée initialement par le Fonds de Développement Pédagogique de l'Université (F.D.P.), l'Équipe Informatique Facultaire (E.I.F.) a pris en charge son appui technologique au travers d'applications et de réalisations informatiques destinées à l'enseignement et à l'apprentissage d'une langue, particulièrement la langue latine.

Ce Projet ITINERA ELECTRONICA a vu le jour en 1998 ; il implique les enseignants de la faculté chargés de l’enseignement de la langue latine et se veut « une source vive d’environnements éducatifs interactifs au bénéfice de l’enseignement et de l’apprentissage des langues et cultures classiques, spécialement le latin. »

Le projet s’articule autour de trois axes :

  • un axe universitaire via la présentation de cours et de programmes progressifs destinés à faciliter l’apprentissage de la langue (vocabulaire, morphologie, syntaxe) aux étudiants de candidature (phase d’acquisition) et à en assurer l’ancrage chez les étudiants de licence (phase de maîtrise) ;

  • un axe « enseignement secondaire » : un ensemble d’outils électroniques mis à la disposition des étudiants d’agrégation et donc appelés à être utilisés dans les classes du secondaire (phase de transmission). Ils seront construits autour de parcours pédagogiques bâtis autour de textes, d’exercices et d’ouvertures culturelles présentés sous forme interactive ou aussi hors ligne ;

  • un axe « enseignement à distance » [1]  : des instruments destinés aux grands débutants et des dossiers permettant aux enseignants de compléter ou d’approfondir leur formation (phase d’approfondissement).

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2. L’enseignement universitaire

Le cours du Professeur Paul-Augustin DEPROOST (Explication approfondie d’auteurs latins) est structuré sur la Toile en un environnement interactif comprenant :

  • le cours à proprement parler dont les modules peuvent être visualisés successivement au moyen d’onglets figurant en tête de chaque fenêtre d’affichage : texte latin, introduction, traduction, grammaire & langue, vocabulaire, au fil du texte, commentaire intégré ;

  • le module texte sans liens qui mène à un affichage sobre et sans mise en relief du texte seul, accompagné, à l’occasion, d’une récitation dont l’audition s’active au travers du symbole « haut-parleur » ;

  • des outils informatisés pour les recherches lexicographiques et bibliographiques autour de la matière enseignée ; des outils et applications d’analyse linguistique tant en ligne que hors ligne ;

  • un forum de discussion réservé à l’échange de courriers électroniques relatifs aux thématiques y présentées par l’enseignant ; lieu d’échange et de discussion aussi des étudiants s’expliquant entre eux ;

  • un agora des étudiants destiné à recevoir les analyses d’autres extraits ou textes de l’auteur étudié ; analyses effectuées par les étudiants sur le modèle de celui fourni par l’enseignant ; les travaux dont la qualité aura été reconnue par l’enseignant seront intégrés en fin d’année au site du cours.

Dans le cadre d’un autre cours d’initiation au latin dispensé par le Professeur Alain MEURANT, des exercices complètent ce type d’environnement interactif ; exercices élaborés par les étudiants eux-mêmes d’après le schéma fourni par l’enseignant ; la classe, divisée en deux groupes, fonctionne à tour de rôle comme créateur ou comme exécutant des exercices imaginés ; lieu : les salles didactiques (12 postes de travail par salle).

Ces enseignements sur la Toile, pratiqués maintenant depuis deux ans, constituent un nouveau type d’approche pédagogique et visent à rendre les étudiants acteurs de leur propre formation ; en les dispensant, par exemple, de prendre des notes pendant le cours, - puisque le cours est affiché sur la Toile -, leur attention peut se porter davantage vers les contenus des enseignements ; attention et implication qui sont censées trouver une répercussion dans la production de travaux sur le modèle de ceux du maître.

Les travaux produits peuvent alors trouver une place sur le site du cours mais aussi donner lieu à une publication électronique dans les Folia Electronica Classica (F.E.C.), revue uniquement électronique pratiquant un accès libre et gratuit sur la Toile, dont il sera encore question plus loin.

Les outils informatisés [2] à leur disposition sont de nature à ouvrir plus largement l’horizon lié à la matière enseignée tout en rendant possibles de nombreux approfondissements. Outils d’analyse linguistique, précis grammatical, dictionnaire en ligne,… tout est à disposition sur leur table de travail virtuelle.

L’interaction entre l’enseignant et l’E.I.F., pratiquée tout au long du cours, permet, presque en instantané, à la fois de créer de nouvelles approches informatisées et d’affiner celles existantes en tenant compte des remarques et observations faites par les étudiants qui les mettent en oeuvre.

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3. Les parcours didactiques

L’arrivée récente dans les établissements d’enseignement secondaires de salles de cours informatisées, de serveurs didactiques ainsi que l’accès des postes de travail aux réseaux de communication ont suscité auprès des enseignants à la fois des questionnements, multiples et variés, mais aussi des souhaits d’implication.

Le Projet ITINERA ELECTRONICA a essayé de rencontrer ces attentes dans le cadre de l’axe « enseignement secondaire ». Tout d’abord par le biais de l'organisation d’ateliers de formation dans les salles didactiques de la faculté. Ateliers fréquentés pendant plusieurs sessions de travail par une vingtaine d’enseignants désireux de se familiariser, qui avec l’édition sur la Toile, qui avec les dépôts de textes situés souvent à l’étranger, qui avec la réalisation de travaux et d’exercices informatisés, etc. Enseignants, qui ont pu remplir ensuite la fonction de relais pour les savoirs acquis auprès de leurs collègues.

Le projet a fourni ensuite à ces pionniers, grâce à un espace dédié sur le serveur facultaire, le réceptacle des parcours pédagogiques qu’ils ont élaborés eux-mêmes et dont ils continuent d’assurer le suivi et la veille.

Un parcours didactique se décline en deux modes : édition et mise en oeuvre. En mode édition, l’enseignant, disposant d’un Login (ou code d’accès), est en situation de créer, en ligne, un parcours didactique, de le modifier ou de le compléter à sa guise. En mode mise en oeuvre, le parcours est à la disposition, en ligne, non seulement des étudiants mais aussi de tout internaute intéressé par son contenu.

Un parcours didactique se compose des modules suivants :

  • une fiche signalétique indiquant la thématique, le public visé, le responsable, les outils de travail et la bibliographie du parcours ;

  • une base textuelle renfermant un certain nombre d’extraits d’auteurs à étudier, des textes témoins et, éventuellement, des commentaires et des prolongements ;

  • les traductions littérale et littéraire fournies par l’enseignant ou élaborées en classe ; 

  • un dossier documentation destiné à recevoir les realia du parcours (documentation iconographique, musicale, etc.) rassemblés par l’enseignant ;

  • fait partie intégrante de ce dossier la Caverne d’Ali Baba des étudiants qui est un espace réservé où les étudiants peuvent déposer, individuellement ou par groupes, leurs travaux et exercices, la documentation recherchée, etc. ;

  • les analyses linguistiques (vocabulaire, morphologie, analyse syntaxique) pratiquées en ligne d’après les canevas et les outils de travail fournis par l’E.I.F ; structures qui ont été élaborées en concertation avec les enseignants et en tenant compte des remarques faites par les étudiants qui les ont appliquées ; en principe, l’enseignant a analysé un extrait textuel ; celui-ci est montré en classe aux étudiants comme modèle à suivre et les étudiants peuvent, isolément ou par groupes grâce à un Login personnalisé, exécuter en salle didactique les analyses pour les autres extraits de la thématique étudiée ; en une session de travail ou en plusieurs d’après la longueur des textes à analyser ou en fonction du temps disponible en salle informatique ;

  • des outils de travail génériques : un Précis grammatical complet et en ligne, un Thesaurus des formes latines déjà analysées ; les formes analysées dans le cadre des parcours ont été versées, en effet, dans une base de données et cette base de données Thesaurus est utilisée lors de la comparaison automatique des formes d’un extrait à analyser, de manière à fournir, là où c’est possible, l’analyse supposée exacte ; actuellement ce Thesaurus, parti d’un lexique de base du latin (+/- 2500 formes), comprend plus de 7000 formes analysées et toute nouvelle analyse réalisée y est ajoutée après vérification et correction éventuelle par l’enseignant ;

  • des versions : une base de données leur est réservée ; y sont archivées les versions déjà faites et corrigées, de manière à disposer non seulement de la traduction la « meilleure » mais aussi de la liste des erreurs faites par les étudiants ; cette liste sert, en effet, comme une sorte d’aide en ligne lors d’une nouvelle exécution de la même version auprès d’un autre public, l’objectif étant de ne pas laisser l’étudiant à quia devant une difficulté, situation de blocage susceptible d’induire des égarements pour la suite du texte à traduire ; cette nouvelle approche n’est, hélas, guère pratiquée car les enseignants n’ont en règle générale pas le temps nécessaire au relevé complet des erreurs faites afin de les introduire ensuite dans le canevas en ligne prévu à cet effet ;

  • des exercices soit d’entraînement à un fait de langue (exemple : les temps primitifs des verbes) soit en rapport avec la thématique du parcours étudié ; en fonction des types d’exercices pratiqués par les enseignants, l’E.I.F a élaboré une quinzaine de canevas ou de structures vides que les enseignants peuvent habiller à leur guise de contenus ; chaque parcours dispose de l’ensemble des structures même si toutes n’y sont pas toujours utilisées ; chaque exercice exécutable en ligne dispose d’une procédure de vérification immédiate ainsi que d’un dispositif d’évaluation en direct ; le résultat d’un exercice peut être envoyé à l’enseignant via le courrier électronique ; après exécution et vérification d’un exercice qui comporte des données nouvelles, cet exercice peut être déversé par l’enseignant dans la base de données centrale et servir ainsi à la communauté tout entière ;

  • des outils en ligne relatifs aux recherches lexicographiques ou bibliographiques pour l’appréhension de l’au-delà d’un texte : les vocabulaires d’autres oeuvres, d’autres auteurs, les publications récentes en rapport avec les thématiques étudiées, etc.

Au printemps 2002, 16 parcours didactiques sont en service et deux sont en préparation. Le côté novateur de cette approche pédagogique se situe à la fois dans l’interaction pratiquée sur la Toile entre enseignants, étudiants et équipe informatique autour des contenus et des canevas d’un parcours mais aussi dans la latitude laissée à l’enseignant responsable d’un parcours de le compléter et de le porter plus loin à sa libre initiative tout en donnant en partage aux étudiants des extraits à analyser, des recherches à mener, des travaux à faire, des exercices à mettre sur pied : bref, un parcours didactique est une réalité peut-être virtuelle mais dynamique, vivante et ouverte.

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4. Le dépôt de textes

À la base des enseignements pratiqués se trouvent les textes d’auteurs (latins, en ce qui concerne le Projet ITINERA ELECTRONICA). À l’étranger plusieurs dépôts de textes existent, comme, par exemple, celui de la Latin Library.

Les textes qui y sont présentés sont souvent le résultat de saisies optiques et, s’il n’y a pas eu de vérification attentive du résultat de la saisie, les fichiers produits ne sont pas exempts de mauvaises « lectures » ou reconnaissances ; les structures du texte (division, par exemple, en livres, chapitres, paragraphes) ne sont pas toujours présentes ; enfin, ces textes sont accompagnés en règle générale d’informations, d’annotations ou de notes supplémentaires (entre les chapitres, par exemple) dans une autre langue que celle du texte (souvent l’anglais).

Le texte est souvent affiché au format HTML et comporte donc toutes les balises de ce langage de codification (ou de mise en page).

Les applications informatiques, mises au point par l’E.I.F. et dont il va encore être question plus loin, prennent en compte des données textuelles et uniquement celles-là. Ce qui a entraîné la création d’un dépôt de textes sui generis où les données sont présentes au format texte (.TXT) et donc dépourvues des balises HTML ainsi que de toute note additionnelle dans une langue étrangère au texte. En fonction des nécessités des différentes applications, des éléments de référenciation (division en livres, numérotation des vers de 5 en 5, etc.) ont aussi été introduits dans ces textes. Enfin, à côté des fichiers partiels pour une oeuvre donnée, ont été opérées aussi des fusions de fichiers de manière à pouvoir questionner en une fois le texte complet d’une oeuvre.

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5. Les environnements hypertextes

Dès les premières réalisations informatiques, - à partir de 1998 -, des bases de données séparées furent créées pour les données textuelles d’une part, les concordances, les listes du vocabulaire et les autres outils d’autre part. Un texte devait être interrogé au moyen d’outils nombreux et différents. Cette segmentation en sous-ensembles correspondait à l’état de la programmation d’alors.

Depuis le mois de mars 2002, l’E.I.F. a pu opérer des regroupements d’états séparés en des ensembles hypertextes permettant à tout utilisateur de naviguer en ligne dans un texte donné en partant des données textuelles jusqu’aux interrogations les plus pointues en passant par l’affichage de résultats d’une série d’outils lexicographiques. Les outils disponibles et l’ingénierie logicielle ont rendu possible cette vision globale d’une réalité textuelle.

Un ensemble hypertexte est articulé autour de plusieurs modules :

  • le texte d’une oeuvre ou d’une partie d’oeuvre (exemple : un chant de l’Énéide) ; chaque forme de ce texte est un lien interactif vers l’ensemble des attestations de cette forme dans l’oeuvre analysée, attestations présentées sous forme de contextes optimisés autour de la forme centrée au titre de mot-clé ; chaque forme d’un contexte est elle-même un lien interactif vers le segment de texte qui la renferme accompagné de la traduction française correspondante ; de plus, lorsqu’une oeuvre est traitée complètement comme c’est le cas pour les douze chants de l’Énéide, par exemple, les numéros des différents chants, présentés en haut de la fenêtre d’affichage, constituent autant de liens interactifs vers les contextes de cette forme dans les autres chants que celui à partir duquel l’interrogation (ou la navigation) a commencé ; il est ainsi possible d’examiner la présence d’une forme non seulement dans un seul livre mais aussi, de façon tout aussi interactive, dans l’ensemble des chants de l’oeuvre étudiée ; 

  • le module lecture qui présente tout d’abord la liste des séquences thématiques du texte étudié (exemple : « Sujet de l’Énéide et invocation à la Muse », vers 1-11 du premier chant de l’Énéide) ; chacun des intitulés de ces séquences est un lien interactif vers l’affichage des contenus de cette séquence avec, en juxtaposition, la traduction en langue française de la même séquence dont même la présentation est synchronisée avec le texte latin en correspondance ; de nouveau, chaque forme latine est un lien interactif vers l’ensemble des attestations de cette forme ; dans le cas de l’Énéide, plusieurs des termes français sont des liens interactifs vers des notes et / ou des commentaires repris à l’entreprise l’Énéide louvaniste - de même que la traduction française nouvelle et personnelle - avec l’accord gracieux de Mme et de M. Poucet, créateurs de cette entreprise ; la sonorisation d’extraits des différents chants est en cours de réalisation; lorsqu'elle est disponible, elle est représentée par le symbole d’un haut-parleur ;

  • des outils lexicographiques : liste du vocabulaire dans l’ordre alphabétique, index inverse, liste des fréquences d’attestations, ces listes sont organisées autour des lettres de l’alphabet ; le choix d’une lettre provoque l’affichage de toutes les formes commençant par cette lettre ; de nouveau, chacune de ces formes constitue un lien interactif vers les contextes et de là vers les juxtapositions texte latin - traduction française ;

  • des outils de recherche opérant sur les contextes permettant par exemple de sélectionner les contextes à partir de l’initiale ou de la finale d’une forme ;

  • des présentations des contextes suivant l’ordre alphabétique normal ou inverse des formes de manière à pouvoir regrouper et interroger rapidement toutes les formes d’une même entrée de dictionnaire (ou lemme) ;

  • un module analyses morphologiques : les outils informatisés pour une analyse morphologique automatique d’une partie d’oeuvre (un chant, par exemple) ou même d’une oeuvre complète existent [3]… mais il manque des latinistes pour corriger et compléter la pré-analyse obtenue de façon automatique ; ce module permettrait d’obtenir des vues linguistiques sur le texte étudié ;

  • un dictionnaire récapitulatif pour l’ensemble des formes faisant partie d’environnements hypertextes ; pour le moment un environnement hypertexte est un ensemble fermé car dédié à une oeuvre d’un auteur latin : Énéide de Virgile ; Métamorphoses d'Ovide ; Âne d’or ou Métamorphoses d'Apulée, etc. ; la réunion des formes de ces sous-ensembles dans une base de données globale permet de créer, ensemble après ensemble et toujours en ligne, un dictionnaire général et récapitulatif des formes rencontrées dans les environnements hypertextes ; dictionnaire interrogeable comme tel et donnant les attestations d’une forme d’abord de façon globale, par auteurs, puis, par oeuvres, et, enfin, au sein de chaque oeuvre ; à partir de là, enfin, l’ « embranchement » vers les modules hypertextes « individuels » est possible.

C’est une sorte de « Budé électronique », comme quelqu’un l’a dit, qui est ici en construction ; il y a le texte et la traduction, certes, mais il y a beaucoup plus : contextes, listes de formes, sonorisations, vues globales par oeuvre et auteur, dictionnaire récapitulatif,… une table de travail virtuelle qu’aucun philologue n’a encore eue à sa disposition de façon interactive et en accès gratuit. L’étudiant futur, devait-il être dépourvu de tout livre, pourra trouver ici de quoi satisfaire, en direct, son désir d’apprentissage, ou du moins d’approche, de la langue latine au travers de ses auteurs les plus réputés.

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6. En ligne & hors ligne

Initialement les applications et réalisations informatiques étaient conçues par l’E.I.F. pour être mises en oeuvre sur la Toile et donc en ligne : le poste de travail de l’enseignant ou de l’étudiant devait être raccordé aux réseaux de communication pour pouvoir activer ces approches au travers du fureteur INTERNET choisi, de préférence MS Internet Explorer.

Le Projet ITINERA ELECTRONICA constituait en effet un site sur la Toile hébergé sur le serveur facultaire avec ses dossiers, ses bases de données et ses applications.

À la suite, en grande partie, du faible débit des données offert à l’époque sur les réseaux de communication, la pratique des approches informatisées en salles didactiques s’est rapidement révélée inappropriée à une utilisation performante et efficiente : des délais de réponse d’une minute ou plus à une interrogation simple constituaient un frein, voire un empêchement, à une mise en oeuvre satisfaisante des applications des nouvelles technologies de l’information. En bien des établissements d’enseignement, le temps d’utilisation d’une salle - avec, en règle générale, une partie seulement de la classe dont l’effectif était en effet trop élevé par rapport aux postes de travail disponibles - était très restreint et compté surtout pour le secteur des langues anciennes.

À domicile, sur le poste de travail familial - à condition qu’il y en ait un ! - la situation n’était guère plus brillante : la communication avait lieu au travers d’une ligne téléphonique et d’un modem dont les débits pour les transmissions d’informations étaient encore plus faibles qu’en salle didactique à l’école ou à l’Université. D’autre part, rester en ligne pendant de longues périodes pour la préparation d’un parcours ou la réalisation d’analyses linguistiques avait un coût économique pas toujours en rapport avec les moyens financiers de plus d’un enseignant, sans parler de ceux d’un étudiant. Surtout qu’en bien des endroits du pays les coupures téléphoniques pendant les sessions de travail étaient monnaie courante.

Pour ces motifs, l’E.I.F a procédé au dédoublement de bien des applications élaborées de manière à les offrir aussi hors ligne : l’utilisateur télécharge, en ligne, le fichier de l’application sur son poste de travail, puis, sans qu’il ne soit plus nécessaire que son poste soit relié aux réseaux de communication, il décompresse les données reçues, procède à l’installation de l’application et l’utilise ensuite à sa guise. Des textes témoins et des outils de travail, comme, par exemple, le Thesaurus des formes déjà analysées, sont fournis en même temps que l’application afin de permettre à l’utilisateur une mise en oeuvre immédiate et pleinement réussie. L’utilisateur peut, bien sûr, recourir aussi au dépôt de textes du projet - ou d’un autre dépôt situé ailleurs dans le monde - pour télécharger sur son poste de travail les données textuelles jugées nécessaires à l’emploi envisagé.

Une certaine interaction reste cependant encore possible : les applications sont construites de façon à permettre l’échange de résultats, - entre enseignants et étudiants ou entre enseignants et étudiants et l’E.I.F. -, via le courrier électronique.

L’approche hors ligne a encore un autre avantage que celui de l’indépendance par rapport aux aléas de la communication : elle permet de faire fi des environnements de travail en salles didactiques et qui peuvent se révéler contraignants (absence de périphérique d’entrée et/ou de sortie des données, manque d’espace de travail personnel, accès limité à la Toile, fureteurs sur la Toile aux versions inadaptées, etc.) sans qu’il soit possible à l’enseignant ou à l’étudiant d’y porter remède lui-même.

Enfin, le hors ligne pourra se révéler très utile lorsque les étudiants disposeront d’un poste de travail portable. Le mouvement vient d’être amorcé dans une des facultés de l’Université mais les conditions (surtout financières) sont loin d’être réunies à l’heure actuelle pour garantir un tel équipement à tous les étudiants.

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7. Les approches statistiques

Les applications dites approches statistiques relèvent de la statistique lexicale : en fonction de dénombrements automatiques opérés, concernant à la fois les caractères constitutifs des mots, les attestations de formes, les associations de formes, les phrases, l’enrichissement du vocabulaire et la comparaison de vocabulaires, des faits de langue peuvent être mis en lumière qui sont de nature à déterminer les habitudes linguistiques d’un auteur, voire son profil linguistique au travers de toute son oeuvre.

Les approches statistiques du Projet ITINERA ELECTRONICA, en ligne et hors ligne, ont fait l’objet d’une présentation complète, illustrée d’applications nombreuses et variées, dans un article que nous avons publié dans le numéro 1 de la revue électronique Folia Electronica Classica.

C’est pourquoi il ne paraît pas contre-indiqué de se limiter ici à une rapide énumération des différentes approches réalisées :

  • la première approche s’intéresse à la composition des formes par le biais du calcul du nombre de caractères par forme, la répartition des caractères suivant les lettres de l’alphabet, les récurrences phoniques ;

  • la deuxième concerne le calcul des fréquences d’attestations de chaque forme ainsi que le calcul des écarts d’attestations par rapport à une norme théorique ;

  • la troisième porte sur l’examen des co-occurrences de formes en vue du relevé d’expressions toutes faites, d’associations de formes revenant régulièrement ;

  • la quatrième s’intéresse à la longueur des phrases dans une oeuvre et à l’interprétation à donner à l’existence, régulière ou non, de phrases longues et courtes ;

  • la cinquième vise à déterminer l’enrichissement progressif de vocabulaire dans une oeuvre découpée arbitrairement en tranches textuelles de même longueur ;

  • la dernière se consacre à la comparaison de vocabulaires d’une même oeuvre, examinée, par exemple, livre après livre ou chapitre après chapitre, ou ceux d’oeuvres différentes d’un même auteur ou d’auteurs différents ; si l’application a porté sur des oeuvres ou des auteurs différents (une vingtaine au maximum), sont produites en résultat, d’un côté, les listes du vocabulaire commun à une oeuvre ou à un auteur et, d’un autre côté, celles du vocabulaire propre à une oeuvre ou à un auteur.

Ces approches sont autant de pistes différentes à explorer pour arriver à déterminer les caractéristiques linguistiques de l’auteur étudié d’après le vocabulaire des formes dont il fait usage.

Comme les applications de comparaison de vocabulaires, lorsqu’elles portent sur des oeuvres entières - par exemple, les douze chants de l’Énéide - ou sur des ensembles d’oeuvres, sont gourmandes en ressources informatiques et peuvent donc nécessiter le recours à des serveurs pour pouvoir être menées à bon terme, de nombreux résultats obtenus ont été sauvegardés, soit au format HTM soit au format PDF, sur le serveur facultaire, épargnant à l’utilisateur d’avoir à relancer tout d’abord l’application de comparaison.

Une des originalités de ces approches statistiques - et particulièrement celle de comparaison - réside en la possibilité donnée à l’utilisateur de lancer cette application sur des données textuelles pour lesquelles il fournit le chemin d’accès sous forme d’une adresse sur la Toile (URL) : le fichier à traiter est localisé quelque part dans l’environnement mondial de la Toile, l’application se fait sur le serveur facultaire et les résultats peuvent être sauvegardés sur l’espace de stockage attaché au poste de travail de l’utilisateur.

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8. Les applications d’essai

Ces applications, en ligne et hors ligne, concernent l’analyse linguistique et des outils de travail comme des listes du vocabulaire, différents types de concordances unilingues ou multilingues ainsi qu’un dictionnaire personnel. Elles sont nées du souhait exprimé par des enseignants de pouvoir mettre à la disposition de leurs étudiants des procédures informatisées en dehors des environnements de cours interactifs ou des parcours didactiques.

Hors ligne, elles sont livrées accompagnées de textes témoins et des outils de travail d’analyse. En ligne, elles fonctionnent au travers d’un Login (ou code d’accès) qui rend possible un travail individuel ou par groupes, de même qu’une réalisation répartie sur plusieurs sessions de travail séparées dans le temps.

Enfin, elles sont susceptibles de constituer l’ossature de l’axe encore à développer : l’enseignement à distance.

Ont ainsi été réalisées :

  • la Description lexicographique de base (uniquement en ligne) : un extrait textuel est soumis à une comparaison avec un lexique préexistant ; l’examen produit en résultat la liste des formes de l’extrait, agencées l’une sous l’autre et accompagnées, si la comparaison a abouti, de l’entrée de dictionnaire (lemme) correspondant, de la traduction et de l’indication de la catégorie grammaticale. Un outil de travail informatisé est en appui : le Lexique de base du latin qui renferme les données d’analyse pour plus de 7000 formes différentes ; c’est en cochant des rubriques ou en cliquant sur des définitions que l’analyse se fait sans qu’il faille encoder quoi que ce soit ; à la fin du travail, une récapitulation des analyses produites est possible, de même qu’une sauvegarde ou impression ainsi qu’un envoi via courrier électronique ;

  • l’Analyse morphologique : application conçue sur le modèle de la Description lexicographique mais avec un deuxième outil de travail à disposition : le Thesaurus des formes latines déjà analysées ; les données d’analyse (déclinaisons, conjugaisons, etc.) sont à cocher dans des listes à activer dans des fenêtres d’affichage de taille réduite ; après vérification par les enseignants, les nouvelles analyses peuvent être transmises à l’E.I.F. pour être insérées dans la base de données des formes analysées ;

  • l’Analyse syntaxique (uniquement en ligne) : procédure conçue de façon similaire aux précédentes ; l’outil de travail électronique mis à disposition présente les différentes fonctions syntaxiques sous forme d’une arborescence allant des fonctions génériques aux spécifications ultimes par choix et acceptations successives ; outil réalisé par Anne-Marie Boxus et Jacques Poucet ;

  • le Répertoire terminologique (uniquement hors ligne) : l’objectif est de mettre l’étudiant en situation de se construire, tout au long de ses études, son « Gaffiot » (dictionnaire latin - français d’utilisation courante) personnel ; l’étudiant peut y noter un terme, une expression avec sa traduction en langue vernaculaire en y ajoutant la référence et le ou les contextes dans le(s)quel(s) le terme a apparu ainsi que d’autres renseignements ou informations jugées utiles. Ce répertoire est une base de données ; elle peut donc être interrogée, dans le cadre de l’application, avec comme critère de recherche le terme de la langue d’origine (exemple : latin) ou celui de la langue cible (exemple : français) ;

  • les Désinences (uniquement hors ligne) : la procédure, au stade actuel, porte sur les désinences d’un cas précis (l’accusatif singulier) dans les différentes déclinaisons des substantifs ; un texte, quelconque, est soumis à l’application qui en extrait les formes se terminant par les désinences reconnues dans le programme ; l’étudiant vérifie et, s’il s’agit bien d’une désinence, il la qualifie d’après une liste de choix ; cette application est susceptible d’être élargie aux désinences de tous les cas, aux terminaisons verbales, etc., et constituer ainsi un outil d’expérimentation ou de remédiation pour des structures linguistiques de base ;

  • les Concordances 5L (5 lignes) et PHR (phrases) à la fois hors ligne et en ligne : ces applications permettent à l’utilisateur, enseignant ou étudiant, de construire d’abord, et d’interroger ensuite, des concordances unilingues ou multilingues pour des oeuvres au choix mais au format texte (.TXT) ; les concordances livrent, dans l’ordre alphabétique des formes ou en respectant leur séquence d’apparition dans le texte soumis, l’ensemble des formes dans un environnement textuel constitué soit de 5 lignes (5L) de texte soit de la phrase (PHR) complète ; dans les deux cas, les textes à traiter doivent être préparés au préalable : il faut soit ajouter une structure ou division du texte pour obtenir des segments de 5 lignes (exemple : numérotation des vers d’un poème de 5 en 5 vers), soit vérifier que tous les points présents dans un texte constituent bien une fin de phrase (ce qui n’est pas le cas des formules de politesse (exemple : M.), des prénoms abrégés, des points de suspension d’un énoncé, etc.) ; dans le dépôt du Projet ITINERA ELECTRONICA figurent de nombreux textes, latins et français, préparés de la sorte et qui sont à disposition ; une des originalités de cette application réside dans la possibilité de traitement de données textuelles à la fois d’une langue d’origine (exemple : langue latine ou française ou anglaise ou espagnole) et celles d’une langue cible (langue français ou latine ou anglaise ou espagnole) pour autant que des structures (ou divisions) correspondantes aient été introduites dans les différents textes ; en réponse à une recherche sont alors fournis les environnements textuels d’abord de la langue d’origine et, juste en dessous, ceux de la langue cible ; en ligne, l’application PHR se base sur l’indication fournie par l’utilisateur de l’adresse sur la Toile (URL) du fichier à traiter, dans ce cas les contextes sont construits au travers du serveur facultaire et les résultats des interrogations sont envoyés, au format HTM, sur le poste de travail de l’utilisateur ; un dépôt de textes préparés est en voie de constitution pour la langue anglaise.

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9. Les recherches bibliographiques

Elles portent sur des articles de revues et sur des monographies. En ce qui concerne les articles, l’instrument de travail à disposition est la base de données TOCS-IN lancée en 1992 et située depuis lors à l’Université de Toronto au Canada ; un site miroir a été établi à Louvain-la-Neuve sur le serveur de la Faculté de Philosophie et Lettres, et l’E.I.F. a adjoint à cette réalisation un moteur de recherche spécifique. Cette base de données renferme des notices bibliographiques relatives à des articles parus dans 170 périodiques et rassemblés par 70 collaborateurs bénévoles de 14 pays différents ; les périodiques dépouillés couvrent les secteurs des langues, des littératures et des cultures classiques ; la consultation de TOCS-IN permet à l’enseignant tout comme à l’étudiant d’être informé de façon très large des dernières publications scientifiques parues dans des revues depuis 1992 ; la mise à jour de cette base de données est en effet hebdomadaire.

Dans le cadre du Projet ITINERA ELECTRONICA et avec l’aide de Jacques POUCET, l’E.I.F. a mis sur pied une base de données pour un autre dépouillement consacré à une vingtaine de revues partiellement ou entièrement électroniques et offrant un accès gratuit sur la Toile : Revues ouvertes en ligne (R.O.L). Le moteur de recherche construit pour cet autre instrument de travail autorise la recherche sur la base de différents critères de sélection (auteur, titre, etc.) ainsi que sur la liste des descripteurs encodés. Le nombre de revues électroniques en accès libre augmente d’année en année et élargit d’autant le spectre d’investigation : à la date du 7 avril 2002, cette base de données comporte 1696 notices.

Pour les monographies, une autre initiative a été lancée dans le cadre du Projet ITINERA ELECTRONICA : la Foire internationale aux livres (F.A.L.). L’objectif est de mettre à la disposition de l’enseignant et de l’étudiant un instrument de recherche proposant les publications récentes dans les secteurs visés par le Projet. Souvent en effet, il s’écoule plusieurs années (3 à 4 ans) entre la publication d’un livre et l'apparition des recensions ou des comptes rendus critiques dans les revues spécialisées : délai difficilement supportable à l’ère de l’information immédiate. Les F.A.L. fonctionnent dès lors tout d’abord comme un bulletin signalétique des dernières parutions, mais la structure est en place pour recevoir aussi, lorsque la possibilité en est offerte, soit une analyse faite par un des collaborateurs à cette initiative soit un renvoi vers un compte rendu en ligne dans une revue spécialisée. À la date du 8 avril 2002, 583 livres différents, publiés depuis 2000, sont signalés dans cette base de données consultable sur la base de différents critères de recherche.

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10. Les travaux

Cette partie du Projet ITINERA ELECTRONICA renferme deux rubriques : le Livre d’étincelles (Liber scintillarum) et la Galerie d’exposition (Liber operum). Ces rubriques sont réservées à des travaux exécutés par des étudiants ; dans le premier cas, il s’agit de présentations multimédias ou de dossiers sur la Toile réalisés par des classes de l’enseignement secondaire sous la conduite de leur professeur de latin ; les travaux jugés remarquables trouvent ici une mise en vitrine qui se veut appropriée ; dans l’autre cas, la parole est donnée aux étudiants en fin d’études pour la présentation de leur mémoire ou de toute autre contribution scientifique.

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11. Les publications électroniques

Le monde scientifique est actuellement en agitation autour des revues scientifiques [4]. Un mouvement international est lancé pour la création sur la Toile de revues électroniques dont les contenus sont en accès libre et gratuit - et donc téléchargeables - soit immédiatement soit après un certain délai. Initiative tournée aussi, si pas prioritairement, vers les jeunes chercheurs pour leur offrir une plate-forme d’accès rapide au monde des publications.

Dans ce cadre le Projet ITINERA ELECTRONICA a lancé les Folia Electronica Classica (F.E.C.) sous la forme d’une revue uniquement électronique et accessible gratuitement sur la Toile. La revue lancée en 2001 en est à son quatrième numéro. Ce dernier renferme plusieurs contributions d’étudiants en fin d’études. Un des grands avantages, parmi d’autres tout aussi conséquents, de cet organe de communication est de rendre possible la mise à disposition immédiate sur la Toile d’une contribution qui vient d’être rédigée.

Les F.E.C. s’inscrivent dans un théâtre d’opérations en grande évolution et changement, et fournissent un au-delà virtuel aux travaux réalisés au sein du Projet.

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12. ONE : Online Network English

Au même moment où furent lancées les premières idées de réalisations informatiques associant le monde de l’Université à celui de l’enseignement secondaire pour l’apprentissage de langues anciennes, spécialement le latin, - et dont est sorti le Projet ITINERA ELECTRONICA -, un mouvement similaire s’est fait autour de l’enseignement de la langue anglaise.

C’est ainsi qu’en 2000, consécutivement à la 1ère Journée de l’informatique de la faculté où le Projet intéressant la langue latine avait été présenté, l’E.I.F. s’est trouvé investie de la création d’un cadre et de structures pour une autre source d’environnements interactifs, à savoir le serveur éducatif Online Network English (ONE).

Outre le cadre général du site, l’E.I.F. a pris en charge les procédures, réalisations et bases de données informatiques concernant une partie des Exercices offerts en ligne sur ce site. La méthodologie suivie est similaire à celle des exercices d’ITINERA ELECTRONICA : des séries de 10 items chacun, avec sonorisation (exercices de prononciation), évaluation et correction immédiates, ainsi qu'une possibilité d’envoi via le courrier électronique.

Des environnements hypertextes sont à l’étude aussi ; un prototype existe déjà.

Enfin, un dépôt de textes anglais préparés est en cours de constitution dans l'optique d’un recours aux programmes en ligne et hors ligne du type Concordance PHR (phrases). La préparation consiste en la mise au format texte (.TXT) des fichiers ainsi qu’en l’enlèvement de toutes les références ou notes additionnelles qui ne correspondent pas à des données textuelles.

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13. Gram@clicando

Il s’agit d’un serveur éducatif créé par l’E.I.F. en 2000 au bénéfice du Centre d’Eudes hispaniques (CEH) de la faculté. Il vient en appui de l’enseignement à l’Université de la langue espagnole au titre de langue étrangère. C’est la partie Exercices qui est actuellement la plus avancée. De très nombreux exercices en ligne sont à la disposition des étudiants pour éprouver leurs connaissances acquises. L’évaluation et la correction sont immédiates avec, comme particularité sur ce site, la possibilité de recommencer ad libitum un exercice donné avec uniquement les données pour lesquelles une réponse inexacte a été fournie.

Le CEH a manifesté aussi son intérêt pour l’application Concordance PHR (phrases), hors ligne, pour laquelle un adaptation à la langue espagnole a été réalisée. Des données textuelles bilingues (espagnol - français), des textes ou simplement des extraits, sont en préparation.

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14. Conclusion

Depuis quelques années l’E.I.F. apporte son appui et son savoir-faire aux initiatives qui voient le jour en faculté pour intégrer les nouvelles technologies de communication et d’information dans des approches pédagogiques tenant compte de ces possibilités technologiques. Approches liées aux disciplines pratiquées, à savoir l’enseignement et l’apprentissage de langues.

Le secteur des langues anciennes, spécialement le latin, fait figure de précurseur en la matière. C’est dans le cadre du Projet ITINERA ELECRONICA que les réalisations informatiques ont été poussées le plus loin et le plus largement. Mais les autres langues ne sont pas en reste : l’anglais, l’espagnol, le français et l’italien ou bien connaissent des applications spécifiques ou bien recourent à celles déjà existantes moyennant, parfois, quelques adaptations. Le mouvement vers l’intégration des N.T.I.C. est fermement en marche.

Le souci constant de l’E.I.F. est d’élaborer des procédures, des structures, des applicatifs permettant leur mise en oeuvre dans des secteurs variés des disciplines pratiquées en faculté. La richesse de ces réalisations tient cependant pour une grande part à la qualité de la collaboration pratiquée entre les responsables d’enseignement, d’une part, et les informaticiens d’autre part.

Les applications développées en ligne ou hors ligne se veulent autant d’outils à la disposition des étudiants pour la construction de savoirs en libre service. Cette préoccupation d’une participation active d’un chacun à la construction d’une formation ou à l’acquisition d’une maîtrise paraît se situer dans la ligne des décisions prises en faculté quant à la réforme des candidatures à partir de 2002-2003, mais elle épouse aussi les orientations entrevues dans le cadre de l’harmonisation européenne de l’enseignement supérieur et la création, entre autres, de parcours d’études modulaires comprenant une valorisation de crédits d’enseignements, une mobilité des enseignants et des étudiants, un apprentissage tout au long de la vie. Un enseignement et un apprentissage de plus en plus virtuels dans le temps et dans l’espace devraient en être la conséquence. Les approches pédagogiques informatisés créées par l’E.I.F. vont dans cette direction.

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Louvain-la-Neuve, le 1 mai 2002

 

Jean Schumacher

<schumacher@sflt.ucl.ac.be>


 Notes

[1] Cet axe est encore peu structuré en 2002. Dans un exposé, tenu récemment (mars 2002) à destination de la communauté universitaire et consacré à l’harmonisation européenne de l’enseignement supérieur qui est en cours en Europe consécutivement, entre autres, à la Déclaration de Bologne, le recteur de l’Université a indiqué qu’une des lignes directrices de l’enseignement universitaire envisagé à l’horizon 2010 sera constituée par le concept d’un apprentissage tout au long de la vie ; dans cette optique les étudiants devraient disposer sous peu à l’Université d’au moins un cours à distance pour les familiariser avec cette technologie dont ils sont supposés avoir besoin plus tard. Cf. Jeffrey R. Young, « Hybrid teaching seeks to end the devide between traditional and online instruction », dans The Chronicle of Higher Education, march 22, 2002. [Retour au texte]

[2] Cf. infra : approches statistiques, applications d’essai, dépôt de textes, environnements hypertextes, etc. [Retour au texte]

[3] Cf. COLLATINUS. [Retour au texte]

[4] Cf. un des Grands Débats des ITINERA ELECTRONICA. [Retour au texte]


FEC - Folia Electronica Classica (Louvain-la-Neuve) - Numéro 3 - janvier-juin 2002

<folia_electronica@fltr.ucl.ac.be>