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Historiographie médiévale

 

Suger (1081-1151)


Texte :

-- Vie de Louis VI le Gros, éd., trad. H.WAQUET, Paris, 1929 (Les classiques de l'histoire de France au Moyen Age, 11).

-- La geste de Louis VI et autres œuvres, prés. M. BUR, Paris, 1994.

-- Œuvres, I. Écrit sur la consécration de Saint-Denis - L'œuvre administrative de l'abbé Suger de Saint-Denis - Histoire de Louis VII, éd., trad. comm. Fr. GASPARRI, Paris, 1996 (Les classiques de l'histoire de France au Moyen Age, 37).

Études :

-- BUR M., Suger, abbé de Saint-Denis, régent de France, Paris, 1991.

-- GROSSE R. (Dir.), Suger en question. Regards croisés sur Saint-Denis, Munich, 2004 (Pariser Historische Studien, 68).


Prologue

A Monseigneur l'évêque de Soissons Josselin, justement vénérable, Suger, que la patience de Dieu a fait abbé du saint aréopagite Denis, et, vaille que vaille, serviteur de Jésus-Christ, avec le souhait d'être uni à l'évêque des évêques comme il convient à un évêque.

Il importe de nous soumettre, nous et nos œuvres, au jugement réfléchi de ceux dont, au jour du jugement universel, on entendra promulguer la sentence, sentence de haine ou d'amour, différente suivant les différents cas, lorsque « l'homme noble siégera aux portes avec les sénateurs de la terre » [Proverbes, XXXI, 23]. C'est pourquoi, ô vous qui êtes le meilleur des hommes, et sans parler de la chaire que vous occupez, à laquelle je suis tout dévoué en celui à qui vous êtes tout dévoué vous-même si vous demandez plus, je n'ai rien de plus fort à dire nous remettons à la décision de votre savoir éprouvé l'histoire du sérénissime roi de France Louis. Puisque, tant à nous faire réussir ensemble qu'après les succès obtenus, il s'est comporté à notre égard comme le plus bienveillant des seigneurs, nous pourrons, moi en écrivant, vous en corrigeant mes écrits, pareillement glorifier la vie et déplorer la mort de celui que nous aimions pareillement. En effet, l'amitié, même née des bienfaits reçus, ne répugne pas à la charité, attendu que celui qui nous recommande l'amour pour nos ennemis ne nous l'interdit pas pour nos amis.

Ainsi donc, acquittant en cela une dette double, et, bien que dissemblable en ses deux aspects, nullement contradictoire pourtant, de reconnaissance et de charité, élevons-lui « un monument plus durable que le bronze » [Horace, Odes, III, 30, 1] en rapportant avec notre plume la respectueuse dévotion pour les églises de Dieu et l'admirable activité politique de celui dont aucune vicissitude des temps ne saurait effacer le souvenir, et en faveur de qui, de génération en génération, ne sauraient s'arrêter les prières ardentes et secourables de l'Eglise en considération des bienfaits reçus de lui avec abondance.

Puisse votre grandeur occuper heureusement sa place d'évêque parmi les sénateurs du ciel (Vie de Louis VI, pp.3-5).

 

Le pape Pascal II à l'abbaye de Saint-Denis (1107)

Il fut décidé à Rome que la prudence commandait, en raison de la perfidie vénale des Romains, de débattre les susdites questions et même toutes les questions, avec l'appui du roi, du fils du roi et de l'Eglise des Gaules, en France même plutôt que de les traiter dans la ville de Rome. C'est pourquoi le pape s'en vint à Cluny, puis de Cluny à La Charité, où, au milieu d'un très grand concours d'archevêques, d'évêques et de moines, il dédia et consacra ce fameux monastère. Là furent aussi les plus nobles barons du royaume et parmi eux le sénéchal du roi de France, le noble comte de Rochefort, lequel se présenta au seigneur pape comme envoyé vers lui pour le servir à discrétion par tout le royaume comme son père spirituel. Nous aussi nous assistâmes à cette consécration et, plaidant énergiquement en présence du seigneur pape à l'encontre du seigneur évêque de Paris Galon, qui cherchait diverses querelles à l'église de Saint-Denis, nous obtînmes satisfaction conformément à la raison évidente et au droit canonique.

Ensuite, après avoir célébré à Tours au sanctuaire de Saint-Martin, mitre en tête, comme c'est l'usage romain, le Letare Jerusalem, il se rendit avec bienveillance et dévotion au vénérable lieu de Saint-Denis, comme il eût fait à la propre résidence de saint Pierre. Reçu avec éclat et d'une façon assez digne d'un évêque, il donna aux Romains, pour qui c'était chose insolite, et aussi à la postérité, un exemple vraiment mémorable ; c'est que, contrairement à la vive crainte qu'on éprouvait, non seulement il ne montrait aucune prétention à s'emparer de l'or ni de l'argent ni des pierres précieuses du monastère, mais il ne daignait même pas leur donner un regard. Très humblement prosterné devant les reliques des saints, il versait des larmes de componction et s'offrait lui-même de toute son âme en holocauste à Dieu et à ses saints. Il pria instamment qu'on voulût bien lui donner pour le protéger quelques parcelles des vêtements épiscopaux de saint Denis tout trempés de sang: « Ne vous déplaise, disait-il, rendez nous ne fût-ce qu'une petite part de ses vêtements, à nous qui, sans murmure, vous l'avons envoyé pour être l'apôtre de la Gaule.»

Il vit venir à sa rencontre en ce lieu le roi Philippe [Ier] et monseigneur Louis, son fils, lesquels lui présentèrent leurs compliments et leurs vœux, inclinant à ses pieds, pour l'amour de Dieu, la majesté royale, suivant la coutume qu'observent les rois auprès du tombeau de pécheur Pierre, abaissant leur couronne et se courbant. Le seigneur pape les releva de sa main et les fit asseoir en face de lui comme les fils très dévoués des apôtres. Il conféra familièrement avec eux, en sage procédant avec sagesse, au sujet de l'état de l'Eglise et, les flattant délicatement, il les supplia de prêter assistance à saint Pierre et à son vicaire, de maintenir l'Eglise en sûreté et, conformément à l'usage établi par leurs prédécesseurs les rois de France Charlemagne et les autres, de résister hardiment aux tyrans et aux ennemis de l'Eglise et par-dessus tout à l'empereur Henri [V]. Ils lui tendirent les mains en témoignage d'amitié, d'aide et de conseil, mirent leur royaume à sa disposition et lui adjoignirent, pour se hâter d'aller avec lui à Châlons au-devant des messagers de l'empereur, quelques archevêques et évêques et l'abbé de Saint-Denis Adam, que nous aussi nous accompagnâmes (Vie de Louis VI, pp.53-57).

 

Rencontre, à Châlons, entre le pape et des légats impériaux

Il y avait déjà un certain temps que le seigneur pape attendait à Châlons, quand les messagers de l'empereur Henri arrivèrent, ainsi qu'il avait été convenu. Ils montraient non de l'humilité, mais de la raideur et de la morgue. Ayant pris logis à Saint-Menge, ils y laissèrent le chancelier Adalbert, dont l'empereur lui-même suivait les inspirations, en accord avec lui de bouche et de cœur. Les autres se rendirent à la cour du pape en grand cortège, avec un grand faste, tout couverts de clinquant. C'étaient l'archevêque de Trèves, l'évêque d'Halberstadt, l'évêque de Münster, et plusieurs comtes, et enfin le duc Welf, qui faisait porter partout une épée devant lui, personnage corpulent, d'une prodigieuse surface en long et en large, de plus un braillard. Ils faisaient tous un tel tumulte qu'ils semblaient avoir été envoyés pour inspirer la terreur plutôt que pour raisonner.

A part et seul, l'archevêque de Trèves, homme distingué de manières et agréable, abondant en discours et en sagesse, rompu à l'usage de la langue française, parla très bien, apportant au pape et à sa cour salut et service de la part du seigneur empereur, sauf le droit du royaume. Et, poursuivant, au sujet de sa mission: « Voici, dit-il, pour quel motif notre seigneur l'empereur nous envoie. Au temps de nos prédécesseurs et aussi des saints hommes apostoliques Grégoire le Grand et autres, c'est un fait bien connu qu'en vertu du droit impérial l'ordre suivant devait être observé en toute élection: avant de procéder en public à l'élection, porter le nom du candidat aux oreilles du seigneur empereur, et, si la personne convient, prendre son assentiment avant l'élection elle-même ; ensuite, dans une assemblée canoniquement tenue, à la requête du peuple, après le choix fait par le clergé, avec l'assentiment du suzerain, proclamer l'élu ; celui-ci une fois consacré, librement et sans simonie, le ramener vers le seigneur empereur pour les régales, afin qu'il reçoive l'investiture de l'anneau et de la crosse et prête le serment de fidélité et d'hommage. A cela rien d'étonnant ; autrement on ne saurait prendre possession ni des cités ni des châteaux, marches, tonlieux et autres choses qui relèvent de la dignité impériale. Que si le seigneur pape admet ces façons de faire, l'empire et l'Eglise resteront étroitement unis pour l'honneur de Dieu dans la prospérité et en bonne paix.»

Là-dessus le seigneur pape, après réflexion, répondit par la voix de son porte-parole l'évêque de Plaisance: « L'Eglise a été rachetée par le sang précieux de Jésus-Christ et constituée libre ; il faut qu'à aucun prix elle ne retombe en servitude. S'il ne lui est pas possible d'élire un prélat sans consulter l'empereur, elle se trouve subordonnée à lui comme une esclave et c'est pour rien que le Christ est mort. L'investiture par l'anneau et la crosse, alors que de telles choses appartiennent aux autels, est une usurpation sur les droits de Dieu même. Que des mains consacrées au corps et au sang du Seigneur soient, pour contracter une obligation, placées sous les mains d'un laïc tout ensanglantées par l'usage de l'épée, c'est une dérogation au sacrement de l'ordre et à l'onction sainte.»

Les messagers écoutèrent sans se laisser fléchir ces propos et de semblables. Avec l'impétuosité ordinaire aux Teutons, ils grinçaient des dents, s'agitaient. Que leur audace eût été en sûreté et ils auraient vomi des insultes, ils se seraient livrés à des violences : « Ce n'est pas ici, disaient-ils, mais à Rome, à coups d'épée, que se videra cette querelle.» Cependant le pape envoya vers le chancelier plusieurs hommes à toute épreuve et pleins d'expérience pour s'entretenir avec lui de ces questions sur un ton paisible et posé, afin de se faire écouter, d'écouter eux-mêmes et de le prier instamment de travailler à la paix du royaume. Après leur départ, le seigneur pape vint à Troyes, où il tint en grande pompe un concile général qui était depuis longtemps convoqué ; puis, le cœur pénétré d'amour pour les Français, parce qu'il lui avaient rendu beaucoup de services, et de crainte et de haine pour les Teutons, il retourna heureusement vers le siège de saint Pierre (Vie de Louis VI, pp.57-61).

 

Expédition contre Thomas de Marle (1115)

La main des rois est très forte ; aussi, en vertu d'un droit consacré de leur office, répriment-ils l'audace des tyrans, toutes les fois qu'ils les voient provoquer des guerres, prendre plaisir à piller sans fin, à confondre les pauvres, à détruire les églises; par là se trouve interrompu le cours de ces excès qui, si on ne s'y opposait pas, les enflammeraient plus follement encore, à la façon de ces esprits malins qui aiment mieux massacrer ceux qu'ils craignent de perdre, choient sans réserve ceux qu'ils espèrent retenir et, pour rendre encore plus cruelle sa force dévorante, jettent de l'huile sur le feu.

Ainsi en était-il de Thomas de Marle, un homme de le pire espèce. Tandis que le roi donnait son attention aux guerres dont nous avons parlé et à plusieurs autres, il avait ravagé les pays de Laon, de Reims et d'Amiens. Le diable faisait prospérer ses entreprises parce que la prospérité des sots a coutume de les mener à leur perte. Il avait dévasté, dévoré le pays comme un loup furieux ; aucune crainte de peines ecclésiastiques ne le décidait à épargner le clergé, aucun sentiment d'humanité à épargner le peuple. Il massacrait tout, ruinait tout. Il alla jusqu'à arracher au monastère de religieuses de Saint-Jean de Laon deux excellents domaines ; jusqu'à munir, comme s'ils étaient de ses biens propres, les deux très forts châteaux de Crécy et Nouvion d'un merveilleux retranchement et de hautes tours et, les transformant en un lit de dragons et en une caverne de voleurs, à livrer sans pitié toute la région aux rapines et aux incendies.

Fatiguée des intolérables vexations de cet homme, l'Eglise des Gaules se réunit à Beauvais en un concile général, afin d'y promulguer contre les ennemis de son véritable époux Jésus-Christ un premier jugement et une sentence de condamnation. Le vénérable légat de la sainte Eglise romaine, Conon, évêque de Palestrina, vivement ému par les innombrables plaintes des églises et les souffrances des pauvres et des orphelins, abattit sa tyrannie en le frappant de l'épée pénétrante de saint Pierre, c'est à savoir d'un anathème général, le dépouilla, quoique absent, du baudrier de chevalier, le déclara, en vertu d'un jugement unanime, déchu de tous ses honneurs comme criminel, infâme, indigne du nom chrétien.

Cédant à la prière et aux plaintes d'un si grand concile, le roi met très vite son ost en mouvement contre lui et, accompagné du clergé, auquel il fut toujours humblement attaché, se tourne vers le château solidement fortifié de Crécy. Grâce à la main très puissante de ses hommes d'armes, que dis-je, bien plutôt grâce à celle de Dieu, il s'en empare à l'improviste, prend d'assaut la tour, qui était très forte, tout comme il eût fait d'une cabane de paysan, confond les criminels, massacre pieusement les impies ; ceux auxquels il se heurte parce qu'ils sont sans pitié, sans pitié il les abat. Si vous aviez vu le château, vous l'eussiez cru embrasé du feu de l'enfer et, tout de suite, vous eussiez reconnu la vérité de cette parole : « Tout l'univers combattra pour lui contre les insensés.» [Sagesse, V, 21]

Or donc, maître de cette victoire et prompt à presser ses succès, le roi s'était dirigé vers l'autre château, nommé Nouvion, quand se présenta devant lui un homme qui lui fit ce rapport : « Sache votre majesté, messire roi, que dans ce criminel château demeurent les plus criminels des hommes; l'enfer seul serait un séjour digne d'eux. Ce sont ces hommes, dis-je, qui, à l'occasion de l'ordre que vous avez donné de supprimer la commune, ont mis le feu non seulement à la cité, mais encore à la noble église de la mère du Seigneur ainsi qu'à plusieurs autres, ont martyrisé presque tous les nobles de la cité sous le prétexte et en châtiment de ce qu'ils s'efforçaient, en gens vraiment loyaux, de porter secours à leur seigneur l'évêque, n'ont pas craint de mettre la main sur l'oint du Seigneur et de faire très cruellement périr l'évêque Gaudry lui-même, ce vénérable défenseur de l'église, l'ont exposé aux bêtes et aux oiseaux tout nu sur la place, lui ont coupé le doigt qui portait l'anneau pontifical et, de complicité avec leur détestable conseiller Thomas lui-même, ont concerté de s'emparer de votre tour pour vous en ôter la possession.»

Animé d'une double colère, le roi attaqua le château criminel, fit voler en éclats les murs de ces lieux, pleins, tels les enfers, de châtiments et de sacrilèges; congédiant les innocents et punissant durement les coupables, il vengea à lui seul les maux infligés à une multitude. Tous ceux de ces détestables homicides sur lesquels il tomba, assoiffé comme il était de justice, il prescrivit de les accrocher au gibet et de les livrer tous en pâture à la rapacité des milans, des corbeaux et des vautours, montrant ainsi ce que méritent les hommes qui ne craignent pas de mettre la main sur l'oint du Seigneur (Vie de Louis VI, p.173-179).

 

Mort du prince Philippe et couronnement de Louis VII (1131)

Entre temps arriva un étrange malheur, inouï jusqu'alors dans le royaume de France. Un fils du roi Louis, un enfant d'une santé florissante et de façons agréables, Philippe, l'espoir des gens de bien et la terreur des méchants, chevauchait un jour à travers un faubourg de la cité de Paris quand le cheval, s'étant heurté à un diable de porc qui se trouvait sur le chemin, tomba lourdement, jetant contre une grosse pierre son cavalier, le très noble enfant, et, le foulant aux pieds, l'écrasa sous le poids de son corps. Consternés de douleur, les bourgeois et tous ceux qui entendirent raconter la chose ce jour-là justement le roi avait fait semondre l'ost pour une expédition poussaient des cris, pleuraient et se lamentaient. Ils ramassèrent le tendre enfant, qui était déjà presque mort, et le portèrent à la maison la plus proche. Mais, ô douleur, à la tombée de la nuit il rendit l'âme. Combien vifs, combien merveilleux furent la douleur et le deuil de son père, de sa mère, des grands du royaume, Homère lui-même ne suffirait pas à l'exprimer.

Il fut inhumé comme un roi dans l'église de Saint-Denis dans la sépulture des rois et à gauche de l'autel de la sainte Trinité, en présence d'une nombreuse assemblée d'évêques et de grands du royaume. Alors, après avoir proféré de lugubres plaintes, après avoir maudit sa vie misérable de survivant, son sage père, cédant aux conseils de religieuses personnes, voulut bien se laisser consoler. Nous, ses intimes et familiers, à qui la souffrance continuelle de son corps fatigué donnait à craindre qu'il ne vînt tout à coup à défaillir, nous lui conseillâmes donc de faire couronner du diadème royal et oindre de la sainte liqueur son fils Louis, un très bel enfant, et de l'associer ainsi à son règne afin de déjouer tout soulèvement de ses rivaux. Il acquiesça à nos conseils, s'en vint à Reims avec son épouse, son fils et des grands du royaume et là, solennellement, en plein concile, convoqué par le seigneur pape Innocent, il fit élever son fils à la royauté par l'onction de l'huile sainte et l'imposition de la couronne, se ménageant ainsi un heureux successeur. En suite de quoi il semblait à bien des gens, comme par le fait d'un présage, que dût continuer à croître la puissance d'un prince qu'avaient abondamment béni tant et de si grands et de si divers archevêques et évêques, Français, Teutons, Aquitains, Anglais, Espagnols (Vie de Louis VI, p.267-269).


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