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Suétone (généralités)
Vie de Tibère (généralités) - (latin 85 K) - (traduction 200 K)
LI. Ses discordes avec Livie, dont il persécute tous les amis 
(1) La discorde
                  éclata bientôt entre eux. En voici,
                  dit-on, la cause. (2) Livie le priait
                  instamment d'inscrire dans les décuries un
                  homme qui avait reçu le droit de
                  cité. Il lui répondit qu'il n'y
                  consentirait qu'à condition qu'on mettrait
                  sur les registres que cette grâce lui avait
                  été arrachée par sa
                  mère. (3) Blessée de
                  ce refus, elle tira du sanctuaire d'Auguste
                  quelques lettres où il était question
                  de l'humeur dure et tyrannique de Tibère, et
                  les lui lut. (4) L'empereur fut
                  tellement indigné qu'on les eût
                  gardées si longtemps, et qu'on les lui
                  eût représentées avec tant
                  d'aigreur, que quelques historiens pensent que ce
                  fut une des principales causes de sa
                  retraite. (5) Pendant trois ans
                  qu'il fut absent, il ne vit sa mère qu'un
                  jour, et l'entretien ne fut que de quelques heures.
                  Jamais il ne la visita durant sa maladie, et, quand
                  elle fut morte, il se fit attendre longtemps pour
                  ses funérailles, en sorte que le cadavre
                  était déjà corrompu et infect
                  lorsqu'il fut mis sur le bûcher. Il s'opposa
                  à son apothéose sous prétexte
                  que telles étaient les dernières
                  volontés de sa mère. (6) Il annula son
                  testament, et acheva en peu de temps la ruine de
                  tous ses amis et de toutes ses créatures,
                  même de ceux qu'elle avait en mourant
                  chargés du soin de ses funérailles.
                  Un d'entre eux, qui était de l'ordre
                  équestre, fut condamné aux travaux
                  des pompes. (1)
                  Dehinc ad simultatem usque processit hac, ut
                  ferunt, de causa. (2)
                  Instanti saepius, ut ciuitate donatum in decurias
                  adlegeret, negauit alia se condicione adlecturum,
                  quam si pateretur ascribi albo extortum id sibi a
                  matre. (3)
                  At illa commota ueteres quosdam ad se Augusti
                  codicillos de acerbitate et intolerantia morum eius
                  e sacrario protulit atque recitauit. (4)
                  Hos et custoditos tam diu et exprobratos tam
                  infeste adeo grauiter tulit, ut quidam putent inter
                  causas secessus hanc ei uel praecipuam
                  fuisse. (5)
                  Toto quidem triennio, quo uiuente matre afuit,
                  semel omnino eam nec amplius quam uno die
                  paucissimis uidit horis; ac mox neque aegrae adesse
                  curauit defunctamque et, dum aduentus sui spem
                  facit, complurium dierum mora corrupto demum et
                  tabido corpore funeratam prohibuit consecrari,
                  quasi id ipsa mandasset. (6)
                  Testamentum quoque eius pro irrito habuit omnisque
                  amicitias et familiaritates, etiam quibus ea
                  funeris sui curam moriens demandauerat, intra breue
                  tempus afflixit, uno ex iis, equestris ordinis
                  uiro, et in antliam condemnato.
   
 
       
   
         
       
      
          
      
            
         
      
                
         
                   
               
                   
            
         
       
   
       
         
       
      
         
       
   
Commentaire
[28 février 2001]