Itinera Electronica Du texte à l'hypertexte Virgile Aeneis, Livre XII |
2. Préparatifs du combat (81-133)
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Commentaireses chevaux etc. (12, 82-83). Les chevaux de Turnus auraient donc été offerts à son aïeul Pilumnus (9, 4), père de Daunus, par Orithye, fille du roi d'Athènes Érechthée, que Borée avait enlevée pour faire d'elle une reine de Thrace. Les chevaux de Thrace étaient célèbres (5, 565 et 9, 49). Homère par exemple les disait "fils des vents" ou de Borée (Iliade, 16, 149-151 et 20, 223-225). Mais Virgile ne dit pas comment Orithye, qui n'est citée qu'ici dans l'Énéide, a pu donner des chevaux à l'Italien Pilumne. Dans son commentaire ad locum, J. Perret hésite à croire que Virgile a inventé cet épisode de toutes pièces. Selon le savant français, l'histoire pourrait refléter une des nombreuses tentatives faites pour implanter en Italie centrale des légendes qui, de plus ou moins loin, servaient les intérêts d'Athènes.
orichalque (12, 87-88). L'orichalque est un métal fabuleux, que Platon, dans son Atlantide, place immédiatement après l'or. On donnait ce nom à un alliage de cuivre et d'airain.
cornes (12, 89). Ce sont les proéminences du cimier supportant l'aigrette.
divin maître du feu (12, 90). L'épée de Turnus était donc d'origine divine; elle avait été forgée par Vulcain lui-même, qui l'avait trempée dans le Styx. En 8, 450, les Cyclopes, qui fabriquaient les armes d'Énée sous la direction de Vulcain, avaient "simplement" plongé le bronze dans un bassin d'eau". L'épée divine de Turnus jouera un rôle plus loin, en 12, 731-741 et 783-785.
Actor l'Auronce (12, 94). Il a déjà été question des Auronces plus haut, à plusieurs reprises (cfr 7, 206 avec les autres références). Peut-être Turnus aurait-il dépouillé Actor de sa lance lors d'un combat contre les Auronces; peut-être aussi Actor l'aurait-il offerte à Turnus dans des circonstances moins violentes. On ne le sait pas. En tout cas, on ne confondra pas cet Auronce Actor avec le guerrier troyen du même nom (9, 500).
cet eunuque de Phrygien etc. (12, 98). Le texte latin parle de semiuir, terme utilisé pour désigner "un eunuque, un efféminé, un débauché, un personnage amolli par les plaisirs". Les Phrygiens étaient méprisés pour la mollesse de leurs murs (cfr la caractérisation de Pâris, en 4, 215).
ondulés au fer (12, 100). La mode des cheveux frisés au fer ou calamistrés commença à apparaître à Rome au temps de César, mais ne fut pas suivie par Auguste, lequel portait les cheveux coupés court avec une frange sur le front.
myrrhe (12, 100). La myrrhe, dont certains Anciens se mouillaient les cheveux (cfr Ovide, Métamorphoses, 5, 53), était un parfum produit par un arbre qui poussait surtout en Arabie.
comme un taureau (12, 103-106). Le passage est proche de Géorgiques, 3, 232-234.
des armes de sa mère (12, 107). Les armes fabriquées par Vulcain et que Vénus est venue apporter à son fils (8, 608-616).
aiguise Mars en lui (12, 108). L'Énée de Virgile n'est pas naturellement porté à se battre alors que, note J. Perret, les guerriers d'Homère sont souvent animés de sentiments très violents et qu'on ne les voit guère s'appliquer à les exciter en eux.
renseigne sur les destins (12, 111). Apparemment Énée connaît bien ses destins. Virgile ne donne pas de détails précis, mais on se souviendra qu'en 6, 759, Anchise avait dit à Énée, avant de lui présenter les futurs héros de Rome : "Je vais t'instruire de tes destins".
les conditions de la paix (12, 112). Ces clauses ne sont pas détaillées ici, mais seront très clairement précisées ultérieurement, lors du serment des chefs (12, 183-194).
la vaste cité (12,116). La ville de Latinus, capitale des Laurentes.
dieux communs (12, 118). C'est-à-dire ceux qui allaient être invoqués par les deux parties.
voile de lin (12, 119). La traduction proposée ici suit le texte uelati lino, mais la tradition manuscrite hésite entre lino et limo. Le lin (linum) était considéré comme une matière religieusement pure, et le carbasus était une variété raffinée de lin. Les Vestales par exemple portaient des voiles de carbasus (Denys d'Halicarnasse, 2, 68, 5; Properce, 4, 11, 54), et dans la religion isiaque, prêtres et initiés portaient des vêtements de lin (par exemple Apulée, Métamorphoses, 11, 10). Rien d'étonnant dans ces conditions que, dans l'Énéide même (8, 34), le dieu du Tibre soit apparu à Énée drapé dans un tissu de carbasus. En réalité, le rôle du lin reste relativement limité dans le rituel proprement romain de l'époque historique. Mais Virgile était évidemment libre d'imaginer le vêtement des officiants. Certains éditeurs adoptent la leçon limo. Il s'agit alors de tout autre chose : le limus est "une sorte de jupon, tombant depuis la ceinture jusqu'aux pieds, et bordé dans le bas, tout autour, d'une bande de pourpre. C'était le costume propre du victimaire, qui frappait l'animal que l'on offrait aux dieux" (A. Rich, Dictionnaire des antiquités, 1995, p. 366).
rameaux (18,120).Dans la religion romaine, certaines rameaux (verveine, romarin, laurier, myrte, olivier) pouvaient garnir des autels (par exemple Horace, Odes, 4, 11, 6) ou couronner la tête de certains officiants.
Ausoniens (12, 121). C'est-à-dire les Latins. On sait (cfr notamment 7, 39n.) qu'en poésie, Ausonie désigne l'Italie.
javelots (12, 121). Il a souvent été question de javelot (pilum) dans l'Énéide. Le javelot était la principale arme offensive du légionnaire. "Elle servait surtout comme arme de jet, mais était aussi employée comme pique pour charger l'ennemi. Un peu plus courte que la lance, elle était armée d'un fer plus fort et plus large. Il semble qu'elle ait varié un peu de longueur aux différentes époques, la moyenne étant d'environ 1 m 90, de l'extrémité du fer à celle du bois. Le bois était de la même longueur que le fer, le fer, dans les deux tiers de sa longueur, était creux; le manche y entrait, solidement fixé par des clous, et il restait au bout, comme pointe, environ 22 cm de métal massif " (A. Riche, Dictionnaire des antiquités, 1995, p. 487). Son poids variait de 2 kg à 2 kg 1/2; sa portée, de 20 à 40 m.
Mnesthée (12, 127). Mnesthée est un Troyen, maintes fois nommé, qui apparaît comme un homme de confiance d'Énée (4, 288; 5, 116, 117, 184, 189, 194, 210, 218, 493, 494, 507; 9, 171, 306, 779, 781, 812; 10, 143). Quant à Assaracus, c'est un lointain ancêtre d'Énée (cfr 9, 259).
Asilas (12, 127). Dans l'Énéide plusieurs personnages portent ce nom, notamment un chef étrusque (10, 175), un guerrier rutule (9, 571) et un guerrier troyen (11, 620). Il s'agit probablement ici du Troyen.
Messapus (12, 128). Un Italien, maintes fois nommé dans l'Énéide (7, 691; 8, 6; 9, 27, 124, 160, 351, 365, 458, 523; 10, 354, 749; 11, 429, 464, 518, 520, 603; 12, 128, etc.).
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