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Suétone(généralités)
Vie de Néron (généralités)- (latin) - (traduction)
XLVIII. Il fuit avec quatre personnes. Incident de cette fuite
(1) Revenu de
ce premier mouvement, il chercha quelque retraite obscure
pour reprendre ses esprits. Phaon, son affranchi, lui offrit
sa villa située vers le quatrième milliaire,
entre la voie Salaria et la voie Nomentane. Il monta
à cheval, pieds nus et en tunique, comme il
était, enveloppé d'une casaque usée, la
tête couverte et un voile sur le visage, n'ayant pour
suite que quatre personnes parmi lesquelles était
Sporus. (2) Un tremblement de terre et un éclair le
glacèrent d'effroi. Du camp voisin il entendit les
cris des soldats qui faisaient des imprécations
contre lui et des voeux pour Galba. Un des passants qu'on
rencontra se mit à dire: "Voilà des
gens qui poursuivent Néron." Un autre demanda: "Que
dit-on à Rome de Néron?" (3) Son cheval
s'étant effarouché de l'odeur d'un cadavre
abandonné sur la route, il découvrit son
visage et fut reconnu par un ancien soldat prétorien
qui le salua. (4) Arrivé à la traverse, il
renvoya les chevaux et s'avança avec tant de peine
à travers des taillis et des buissons dans un sentier
planté de roseaux, que, pour parvenir derrière
la maison de campagne, il fut obligé de mettre son
vêtement sous ses pieds. (5) Phaon lui conseilla de se
retirer dans une carrière d'où l'on avait
extrait du sable; mais il répondit qu'il ne voulait
pas s'enterrer tout vif. En attendant qu'on trouvât le
moyen de pratiquer une entrée secrète dans
cette villa, il puisa de l'eau d'une mare dans le creux de
sa main et la but en disant: "Voilà donc les
rafraîchissements de Néron." (6) Puis il se mit
à arracher les ronces dont sa casaque était
percée. Enfin il se traîna sur les mains par
une ouverture étroite jusque dans la chambre la plus
voisine où il se coucha sur un lit garni d'un mauvais
matelas et d'un vieux manteau pour couverture. Quoique
tourmenté par la faim et la soif, il refusa le pain
grossier qu'on lui présentait, et ne but qu'un peu
d'eau tiède. (1) Sed reuocato rursus impetu
aliquid secretioribus latebrae ad colligendum animum desiderauit,
et offerente Phaonte liberto suburbanum suum inter Salariam et
Nomentanam uiam circa quartum miliarum, ut erat nudo pede atque
tunicatus, paenulam obsoleti coloris superinduit adopertoque
capite et ante faciem optento sudario equum inscendit, quattuor
solis comitantibus, inter quos et Sporus erat. (2) Statimque
tremore terrae et fulgure aduerso pauefactus audiit e proximis
castris clamorem militum et sibi aduersa et Galbae prospera
ominantium, etiam ex obuiis uiatoribus quendam dicentem: "Hi
Neronem persequuntur", alium sciscitantem: "Ecquid in urbe noui de
Nerone?" (3) Equo autem ex odore abiecti in uia cadaueris
consernato detecta facie agnitus est a quodam missicio praetoriano
et salutatus. (3) Vt ad deuerticulum uentum est, dimissis equis
inter fruticeta ac uepres per harundineti semitam aegre nec nisi
strata sub pedibus ueste ad auersum uillae parietem euasit. (5)
Ibi hortante eodem Phaonte, ut interim in specum egestae harenae
concederet, negauit se uiuum sub terram iturum, ac parumper
commoratus, dum clandestinus ad uillam introitus pararetur, aquam
ex subiecta lacuna poturus manu hausit et: "Haec est", inquit,
"Neronis decocta." (6) Dein diuolsa sentibus paenula traiectos
surculos rasit, atque ita quadripes per angustias effossae
cauernae receptus in proximam cellam decubuit super lectum modica
culcita, uetere pallio strato, instructum; fameque et iterum siti
interpellante panem quidem sordidum oblatum aspernatus est, aquae
autem tepidae aliquantum bibit.
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[14 mars2001]