Itinera Electronica Du texte à l'hypertexte Virgile Aeneis, Livre XII |
1. Double intervention de Juturne (216-256)
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Commentaireforces étaient inégales (12, 218). "Au moment, précise J. Perret, où Énée et Turnus, l'un à côté de l'autre, s'offrent tout proches à leurs regards, les Rutules s'avisent de l'inégalité physique des deux hommes et elle leur est un motif supplémentaire de tenir ce duel pour 'inégal'".
jeune homme (12, 221). On ne se trompera pas sur le sens de ce terme. En fait à Rome, on est iuuenis (jeune) jusqu'à 45 ans. Turnus n'est plus un gamin, l'Énéide le présente comme un homme fait (en particulier 11, 174).La pâleur, normale chez un malade ou chez un vieillard, frappe quand il s'agit, comme ici, d'un homme dans toute sa force. Turnus est manifestement ému et troublé, et peut-être aussi conscient de son infériorité dans le combat.
sa soeur Juturne (12, 222). Ce n'est pas la première métamorphose d'une divinité dans le récit. On songera à Iris (5, 618-622 ), prenant les traits de Béroé pour pousser les Troyennes à incendier les vaisseaux, à Allecto revêtant l'apparence de Calybé pour se présenter à Turnus (7, 415-420), à Apollon changeant son visage en celui du vieux Butès (9, 647) pour conseiller à Ascagne de ne plus intervenir dans la guerre.
Camers (12, 224-226). Il a déjà été question de Camers en 10, 562. Le rôle de Juturne/ Camers pourrait avoir été inspiré par Homère (Iliade, 4, 75) où Athéné descend du ciel pour pousser à la rupture d'un traité, mais chez Homère la divinité ne se dissimule pas sous les traits d'un humain.
Étrurie, armée fatale, hostile à Turnus (12, 232). Les Étrusques, pour obéir aux oracles, avaient attendu un chef étranger. Ils s'étaient alliés à Énée, à cause de leur haine pour Mézence, qu'ils avaient exilé et qui avait été accueilli par Turnus (8, 478 et suivants).
un sur deux (12, 233). Nous sommes deux fois plus nombreux que nos ennemis.
vivra sur toutes les lèvres (12, 235). Souvenir de la célèbre épitaphe d'Ennius, conservée par Cicéron (Tusculanes, 1, 15, 34;1, 49, 117) et dont voici le début ("Point de larmes à mon sujet") et la fin ( "À quoi bon ? Je suis vivant et je vole de bouche en bouche").
oiseau fauve de Jupiter (12, 247-256). L'aigle. Cet augure peut être inspiré d'Homère (Iliade, 12, 200-229), qui reste cependant assez loin de Virgile. Quoi qu'il en soit, il n'est pas rare que l'aigle intervienne dans des prodiges ou des présages, tant chez Homère que dans la tradition romaine. Qu'on songe à son rôle dans l'histoire légendaire de Rome lorsque le futur Tarquin l'Ancien arrive en vue de Rome (Tite-Live, 1, 34, 8-9).
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