Tacite - Germanie - XXXVIII à XLII - Notes

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Suèves (XXXVIII 1). Le nom de Suebi est employé dans un sens très large par Tacite qui traditionnellement y inclut les tribus dirigées par Maroboduus, roi des Marcomans (Cf. XLII 2), mais aussi des peuples très septentrionaux sur les rivages de la Baltique (Suebicum mare. Cf. XLV 2). Leur territoire s'étend au nord du Danube entre l'Elbe et l'Oder. Pour l'étymologie de leur nom cf. II 3; Isidore de Séville (Et. IX 2,98).

Chattes (XXXVIII 1). Cf. XXX-XXXI.

Tenctères (XXXVIII 1). Cf. XXXII.

particularité (XXXVIII 2). Des auteurs latins voient dans cette coiffure une caractéristique de l'ensemble des Germains. Cf. Sénèque (Ira III 26, 3; Ep. 124, 22); Juvénal (XIII 164-165). Ce trait apparaît également sur le monument de Trajan à Adamklissi (Drobudja) et sur la Colonne Trajane. Il est aussi confirmé par la découverte de restes humains en milieu germanique. Le texte est conjectural, la version adoptée ici étant celle d'Önnefors.

recherche (XXXVIII 2). Allusion satirique aux moeurs romaines.

Semnons (XXXIX 1). Établis à l'est des Chérusques (Cf. XXXVI 1), ils faisaient partie des tribus sur lesquelles Maroboduus (Cf. XLII 2) avait exercé son hégémonie (Cf. XXXVIII 1; Strabon VII 1, 3). Ils se rallièrent à Arminius en 17. Domitien accueillit à Rome en 91 ou 92 leur roi Masyus avec la prophétesse Ganna. Cf. Dion Cassius (LXVII 5, 3).

sacrifice humain ( XXXIX 1). Cf. IX 1.

respect (XXXIX 2). Tacite se réfère peut-être à des renseignements recueillis lors de la visite de Masyus et Ganna. La mention de superstition ajoute une connotation péjorative au passage.

Langobards (LX 1). Ils vivaient le le long de l'Elbe en aval des Semnons. Ils se mirent à émigrer vers le sud au milieu du Ve siècle et fondèrent un royaume en Italie du Nord, dans la future Lombardie. Une étymologie de leur nom est livrée par Isidore de Séville (Et. IX 2, 95). Les peuples qui les entourent sont les Chauques (Cf. XXXV 1 - 2), les Angrivariens, les Dulgubins (Cf. XXXIV 1), les Chérusques, qui ne sont plus redoutables (Cf. XXXVI 1), et les Semnons (Cf. XXXIX).

Puis (XL 2). Les populations énumérées par Tacite occupaient probablement l'Holstein, l'ouest du Mecklembourg, le Schleswig et le sud de la péninsule du Jütland. Les Angles conquirent une grande partie de l'actuelle Grande-Bretagne au Ve siècle.

Nerthus (XL 2). Tacite est le seul à avoir mentionné Nerthus. La brève description qu'il donne de ce culte évoque celui de Cybèle. (Cf. Lucrèce [II 589-643]) et celui de la Mater Magna à Rome. Cette divinité demeure difficile à identifier dans le panthéon germanique. D'autre part, l'archéologie confirme l'existence de chars cultuels.

île (XL 3). L'identification avec les îles d'Als ou de Fyn, proches du continent, reste conjecturale. On peut s'étonner de ce que Tacite n'ait pas établi de lien avec les Cimbres (Cf. XXXVII 1), mais cela est peut-être dû à la disparité de ses sources.

temple (XL 3). En contradiction avec IX 2.

plus reculée (XLI 1). L'exposé de Tacite aborde des territoires situés de plus en plus nettement à l'est. En fait, il ne suit le cours du Danube que dans ce chapitre et le suivant.

Hermundures (XLI 1). Leur nom est de même racine que celui des Herminons. Cf. II 2; Pline (NH IV 100). Leur localisation fait question. Il semble qu'une partie au moins d'entre eux occupait au nord du Danube un territoire correspondant au nord de la Bavière et à la Thuringe, de sorte qu'ils étaient environnés par les Chattes (Cf. XXX -XXXI), les Chérusques (Cf. XXXVI 1) et les Semnons (Cf. XXXIX 1). D'autres auraient été installés par L. Domitius Ahenobarbus près du cours supérieur du Main dans le territoire des Marcomans, lorsque ceux-ci se déplacèrent vers la Bohême. Cf. Dion Cassius (LV 10 a. 2). Leur allégeance à Rome leur valut un statut et des privilèges comparables à ceux des Ubiens (Cf. XXVIII 4).

Rétie (XLI1). Cf. I 1. La colonie dont Tacite fait mention est probablement la capitale provinciale, Augusta Vindelicum, aujourd'hui Augsburg. Elle n'a joui toutefois de ce statut que sous le règne d'Hadrien.

Elbe (XLI 2). Tacite semble confondre l'Elbe avec la Saale, son important affluent de gauche, dont la source se situe dans le Fichtelgebirge en Thuringe. Les Romains connaissaient l'Elbe depuis les expéditions de Drusus, de L. Domitius Ahénobarbus, qui le traversa (Cf. Ann. IV 44, 2) et de Tibère. La victoire d'Arminius sur les Romains en 9 mit fin à l'ambition de faire de l'Elbe la frontière orientale de l'Empire en Germanie.

À côté (XLII 1). On localise les Naristes au nord et à l'est d'Augsburg, les Marcomans en Bohême, les Quades au nord du Danube en Moravie et dans une petite partie de la Hongrie.

Boiens (XLII 2). Cf. XXVIII 2.

Maroboduus (XLII 2). Selon Strabon (VII 1, 3), il aurait passé à Rome une partie de sa jeunesse et gagné la faveur d'Auguste. Après leur défaite par Drusus (Cf. XXXIV 2) en 9 A.C., Maroboduus établit les Marcomans en Bohême, ce qui est confirmé par l'archéologie. Cf. Strabon (ibid.); Velleius Paterculus (II 108, 1). Il fonda un royaume puissant, qui entretint des relations avec Rome et exerçait son hégémonie sur les Lygiens, les Semnons et les Langobards. Cf. Ann. II 45, 1. Malgré des relations tendues avec Tibère, Maroboduus refusa cependant de prendre part au soulèvement d'Arminius. Celui-ci l'attaqua en 17 et lui fit perdre une grande partie de son pouvoir (Cf. Ann. II 44-46). Les menées de Drusus, fils de Tibère, en Germanie, le firent détrôner par Catualda, jeune Goton noble. Maroboduus trouva refuge en Italie où Tibère lui offrit une résidence sûre à Ravenne. Il y mourut dix-huit ans plus tard. (Cf. Ann. II 62-63). Tuder, l'autre roi, n'est pas autrement connu.

argent (XLII 2). Ainsi Rome se dispense d'intervenir elle-même par les armes dans les fréquents conflits entre Germains (Cf. Ann. II 26, 3) et, grâce à cet argent, permet à ses alliés de se prémunir contre leurs ennemis et de les affaiblir (à son profit). Cf. XXXIII 2.

 

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