FEC - Folia Electronica Classica (Louvain-la-Neuve) - Numéro 16 - juillet-décembre 2008


Quand l'archéologie, se basant sur la tradition littéraire, fabrique de la «fausse histoire» :
le cas des origines de Rome et d'Andrea Carandini

Jacques Poucet

Professeur émérite de l'Université de Louvain
Membre de l'Académie royale de Belgique

<jacques.poucet@skynet.be>


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    On trouvera ci-dessous le texte, revu et complété, d'une leçon tenue à Bruxelles, à l'Académie royale de Belgique, le samedi 13 décembre 2008, dans le cadre des activités de l'École doctorale n° 4 du F.N.R.S. belge. L'exposé s'intégrait dans la partie commune de la section « Histoire, Archéologie et Histoire de l'Art » qui avait pour thème cette année-là : « Faux et usage du faux ». Il a été publié dans le Bulletin de l'Institut Historique Belge de Rome, t. LXXVII, 2007 [2010], p. 27-82.

    À travers le cas des origines de Rome, j'ai été invité à présenter quelques réflexions sur la manière dont certains archéologues se fondent sur la tradition littéraire pour proposer des interprétations et des reconstructions historiques qui sont, aux yeux d'un historien, difficilement défendables.

    La première partie propose, en guise d’introduction théorique et de cadre général, des observations de méthode sur les rapports entre l’archéologie, la tradition et l’histoire. Elle est destinée à préparer l’examen de cas concrets d’archéologues qui sont « passés à l’Histoire » trop légèrement, à mes yeux en tout cas. La deuxième partie évoque brièvement trois exemples de rapports discutables entre l’archéologie, la tradition et l’histoire : il est successivement question de l’archéologie en terre biblique, de la dualité du rite funéraire dans les primordia et de la reconstruction historique de Einar Gjerstad.

    La troisième partie, la plus longue, est consacrée à l'examen d'un cas récent et particulièrement intéressant. C’est qu’il existe aujourd’hui en Italie, autour d’Andrea Carandini, un groupe d'archéologues qui, se basant sur les données des fouilles, défendent la thèse selon laquelle la tradition relative à Romulus conserve un grand nombre d’éléments d’histoire authentique. Ils pensent même pouvoir reconstruire les événements de son règne avec une grande précision. L'exposé tend à montrer les faiblesses méthodologiques de ces positions. In fine, quelques indications bibliographiques permettent à ceux qui le désirent d’approfondir un sujet qui n’a pu être qu’effleuré dans les limites d’une conférence.

   Je remercie très cordialement les collègues, liés ou non à l'École doctorale n° 4 du F.N.R.S., qui m'ont poussé à aborder le sujet, m'ont fait l'amitié d'en discuter avec moi, m'ont écouté avec intérêt, voire ont lu d'un œil critique des versions préparatoires. Ce qui est publié ici leur doit beaucoup. Par discrétion, je ne citerai pas leurs noms, mais ils se reconnaîtront dans ce qu'ils trouveront ou... ne trouveront plus dans le présent texte. Quoi qu'il en soit, selon la formule consacrée, j'assume seul la responsabilité de ce qui y figure.

    Pour le texte même de l'article, j'ai adopté le format PDF, dont l'impression, entre autres avantages, assure une pagination fixe, ce qui facilite les citations et les discussions. Le fichier est un peu lourd (près de 3,4 Mo), à cause notamment des illustrations, mais si cela s'avérait nécessaire, je puis le fractionner en plusieurs fichiers.

    En principe, l'ensemble du fascicule 16 (juillet-décembre 2008) des Folia Classica Electronica traite de questions liées aux origines et aux premiers siècles de Rome, et les travaux d'Andrea Carandini y occupent une grande place. Le présent texte fait partie de cette série. Deux autres articles sont consacrés à l'analyse critique de la manière dont A. Carandini utilise la comparaison ethnographique. L'un traite des dema, un type particulier d'êtres primordiaux identifiés dans les cultures des paléocultivateurs et qu'A. Carandini, dans la ligne d'A. Brelich, a récemment introduits dans le dossier de Romulus. L'autre porte sur le démembrement de Romulus que le savant italien a cru pouvoir interpréter à partir d'une impressionnante collection de faits de démembrements puisés pour une bonne part dans les célèbres compilations du Rameau d'Or de J.G. Frazer.

    Dernière remarque. Le lecteur voudra bien considérer ces trois articles comme des pré-publications.  Toutes les remarques et observations, qu'elles soient positives ou négatives, seront reçues avec reconnaissance.
 

Bruxelles, le 19 décembre 2008

Jacques Poucet

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FEC - Folia Electronica Classica  (Louvain-la-Neuve) - Numéro 16 - juillet-décembre 2008

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