FEC - Folia Electronica Classica (Louvain-la-Neuve) - Numéro 7 - janvier-juin 2004


 

Quelle place pour les langues anciennes dans les bibliothèques virtuelles ?
 Une place de choix

 

par

 

Alain Meurant et Jean Schumacher

 

Université catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve)

 

meurant@egla.fltr.ucl.ac.be

schumacher@sflt.ucl.ac.be

 


 

 

Du 20 au 22 février 2004 s'est tenu à Athènes un Congrès international intitulé État de la publication scientifique dans le domaine de l'archéologie, des arts et traditions populaires.

 

Ce Congrès était placé sous le patronage de l'UNESCO et sous l'égide du Ministère grec de la Culture, de l'Ambassade de France à Athènes et de l'École française d'Athènes (EFA). C'est d'ailleurs dans les locaux de cette dernière institution que s'est déroulé le colloque.

 

Les organisateurs en étaient la revue Αρχαιολογιακαι Τεχνες (Archéologie et Arts) ainsi que Αγων (AGÔN), Rencontre internationale du Filmarchéologique de l'Espace méditerranéen.

 

Cette rencontre internationale s'est focalisée sur les archives digitales tant archéologiques que littéraires. L’article ci-dessous relève de cette dernière catégorie. Il décrit les Bibliothèques scientifiques numérisées mises en place à l’Université catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve) pour l’enseignement et l’apprentissage des langues anciennes, spécialement le latin.

[Note de l'éditeur - 8 mars 2004]

 

On trouvera la version imprimée de cet article dans les Actes de la Première Rencontre internationale d'Athènes. État de la publication scientifique dans le domaine de l'archéologie, des arts et des traditions populaires [titre en grec], édités par A. Lambraki et V. Lézine, Athènes, Archaiologia & Technes, 2004, p. 165-173.

[Note de l'éditeur - 14 juillet 2005]

 


 

Plan

 

·       Introduction

·       A. L’enseignement universitaire

·       B. La formation des maîtres

·       C. Vers un programme d’études virtuel : les leçons d’apprentissage

·       D. Les banques de données et les dépôts de textes

·       E. Quelques autres bibliothèques virtuelles

o      a. Lupa Capitolina Electronica (LCE)

o      b. Bibliotheca Classica Selecta (BCS)

o      c. Le site miroir de Tocs-In

o      d. Folia Electronica Classica  (FEC)

·       Conclusion

 

 


 

 

Introduction 

    Ouvert à l’initiative des professeurs de latin de la Faculté de Philosophie et Lettres de l’Université catholique de Louvain et avec le soutien financier du Fonds de Développement Pédagogique (FDP) de cette institution, le serveur pédagogique Itinera Electronica

 

 

Adresse sur la Toile : http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/itinera/

 

se présente comme une entreprise articulée autour de trois embranchements principaux : les cours et la recherche universitaires, la formation des futurs enseignants du secondaire la pédagogie des langues anciennes (en ce compris les possibilités offertes par les moyens électroniques) et la formation continuée, en partie basée sur l’enseignement à distance. C’est au développement des trois volets de ce triptyque que nous voudrions tout d’abord nous intéresser ici [1]. Nous verrons ensuite comment le déploiement de leurs contenus a fini pardonner naissance à de véritables bibliothèques virtuelles dont l’exploitation déborde largement le cadre des domaines dentelles sont issues : nous dirons, pour terminer, un mot sur les énormes possibilités offertes au chercheur travaillant sur ce type de matériel.

 


 

A. L’enseignement universitaire

Adresse sur la Toile : <http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/itinera/enseignement/default.htm>

 

    Ce premier secteur accueille une large palette de cours et de programmes progressifs destinés à faciliter l’apprentissage de la langue latine (vocabulaire, morphologie, syntaxe) aux grands débutants et aux étudiants de premier cycle universitaire (phase d’acquisition), sans négliger d’en  assurer l’ancrage chez ceux du deuxième cycle (phase de maîtrise). Aux côtés de ce bagage technique,déclinés selon diverses modalités d’apprentissage (susceptibles de faire l’objet d’évaluations partielles ou plus globales) sont aussi proposés des cours qui étudient après les différents courants qui traversent littérature latine et, à l’intérieur de ceux-ci, plus précisément les œuvres majeures produites par ses meilleurs auteurs. La démarche retenue prend aussi le soin d’élargir son propos en insérant cet ensemble dans le vaste cadre de la culture littéraire européenne pour lui assurer une mise en perspective, à la fois historique, générique et génétique. Outre qu’il entend préciser l’héritage que le patrimoine littéraire européen doit à ses racines antiques, l’objectif est aussi de montrer comment leur permanence n’a cessé d’alimenter, avec une exceptionnelle régularité, toujours et en bien des endroits, sous des formes variées et multiples, de riches réalisations nourries de ce lointain levain.

    Pour ce qui est de la découverte des principales littératures anciennes et de l’influence qu’elles ont pu exercer sur la genèse de leurs descendantes, les documents travaillés permettent de mettre en regard texte ancien et traduction française, le premier pouvant même faire l’objet – en tout ou en partie – d’une présentation sonore. Cette innovation constitue une véritable révolution pour l’étude des langues considérées comme « mortes » qui, par la magie de la technique, tendent ainsi à reprendre vie (sinon vigueur) et à se rapprocher des langues dites vivantes. On peut désormais, sans trop de difficulté, faire écouter en prononciation restituée, à un auditoire ou à une classe une lecture véritablement « dynamique » d’épisodes tirés d’Homère ou d’extraits de Virgile et laisser élèves et étudiants sous leur charme.

Adresse sur la Toile : <http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/itinera/enseignement/fltr1510/default01.htm>

 

    On ne goûtera pourtant pleinement la saveur de tels chefs-d’œuvre qu’en les lisant rythmés par le charme du texte original. Si beaucoup d’étudiants ont étudié le grec et le latin (ou, le plus souvent, l’une de ces deux langues) lors de leurs études secondaires, ils sont tout aussi nombreux à en découvrir les mécanismes et les ressorts sur les bancs de l’université. Pour faciliter leur entrée dans ce nouvel univers (qui n’est pas sans inspirer quelque crainte), le serveur Itinera Electronica propose à ces néophytes de se frotter à l’apprentissage du latin au gré d’un cours d’initiation qui multiplie les ressources qu’autorise la mobilisation des nouvelles technologies. En voici les grands principes de fonctionnement :

 

1. Chaque segment de cours est construit autour d’un segment de la matière à parcourir. Celui-ci est fourni sous la forme d’un fichier pdf (les étudiants disposent également d’un support« papier »).

2. Toutes les leçons dispensées à l’occasion des cours magistraux sont appuyées par des montages PowerPoint mis sur la Toile à la disposition des étudiants et directement consultables. Ceux-ci peuvent donc, en fonction de leurs besoins et autant de fois que nécessaire, reprendre au fil de leurs notes le cheminement du raisonnement suivi par le professeur, qu’il s’agisse de revoir une explication d’envergure ou de rafraîchir quelques notions. Outre l’aide qu’il peut apporter dans la maîtrise technique de la langue, ce procédé s’avère particulièrement utile pour l’analyse, la construction et la traduction des phrases d’auteurs.

3. Lors des différentes séquences d’apprentissage, il est toujours loisible au professeur de faire appel, selon que l’exigent l’appel de quelque nécessité sporadique ou des impératifs bien ciblés, à un précis de grammaire et/ou à un lexique électroniques accessibles on-line.

4. Un forum électronique facilite la communication entre étudiants et équipe enseignante : par ce canal, des points de matière dont la maîtrise demeure incertaine peuvent aisément être éclaircis (par les apprenants) ou identifiés (par le professeur), les interrogateurs pouvant – au gré de méthodes appropriées – interroger les étudiants et suivre ainsi de plus près leur progression rythmée par l’intégration d’acquis grammaticaux, lexicographiques ou syntaxiques, tout en proposant le cas échéant des remédiations adéquates.

Adresse sur la Toile : <http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/itinera/enseignement/FLTR1760/default.htm>

 

    La même stratégie est adaptée pour être mise en œuvre dans le cadre plus spécifique des cours d’auteurs : selon un principe identique,l’étudiant se trouve cette fois invité – en sillonnant l’édifice construit par le professeur (ici Paul-Augustin Deproost) – à travailler ses textes à partir de leurs données sémantiques, de leurs propriétés grammaticales, de leurs traductions ou de riches commentaires, ceux-ci pouvant tout aussi bien surgir au fil du texte que faire l’objet de minutieux développements, sinon ouvrir la réflexion à de plus vastes horizons.

Adresse sur la Toile :

<http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/itinera/enseignement/auteurs_latins/>

 

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B. Formation des maîtres

    S’il est désormais assez aisé d’initier aux nouvelles technologies les étudiants actuellement soucieux d’acquérir une formation didactique en langues anciennes, la chose est moins commode quand il s’agit d’y apprivoiser les maîtres déjà en fonction, surtout quand plusieurs d’années d’expérience ont mûri – et parfois figé – certaines habitudes. C’est pourquoi, au lieu d’imposer à ceux-ci des formations techniques susceptibles de s’avérer stériles, a-t-il paru plus rentable de solliciter des équipes de volontaires venues se former, dans l’enceinte de l’université, sous la guidance de spécialistes, aux outils informatiques tout en travaillant sur un support qu’elles maîtrisaient parfaitement : des textes latins.

    Ont ainsi vu le jour une vingtaine de parcours pédagogiques qui, outre le travail sur texte facilité par différents accessoires électroniques (mis au point pour beaucoup suite aux demandes exprimées), outillent l’apprenant de batteries d’exercices aussi nombreux que variés lui permettant de revoir certaines données de base, de mieux maîtriser quelques préceptes récemment approchés ou de s’exercer à une version par le truchement de l’ordinateur. À partir de supports similaires, il est également invité à travailler le contenu, les particularité sou les difficultés des textes dont la succession balise le déroulement du parcours emprunté.

Adresse sur la Toile : http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/itinera/ + cliquer sur l’onglet « Parcours didactiques »

 

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C. Vers un programme d’études virtuel : Les leçons d’apprentissage

    Avec l’appoint du logiciel Collatinus minutieusement développé par Yves Ouvrard, les outils élaborés dans les environnement précédents ont finalement été intégrés pour donner naissance à des« fiches » électroniques agencées autour d’un thème illustré par un texte latin : les leçons d’apprentissage, actuellement en cours d’élaboration.

<http://www.ac-poitiers.fr/lettres/lang_anc/Collatinus.htm>

<http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/itinera/parcours_apprentissage/default.htm>

    La multiplication de ces ensembles que structure l’introduction d’approches plurielles doit, dans un avenir proche, aboutir à la publication sur la Toile d’un programme d’études spécifique à la langue latine où cohabiteraient harmonieusement au prix d’interactions judicieusement dosées l’initiation au latin et l’étude approfondie de textes, ces deux domaines étant cimentés par une intime liaison aux données linguistiques, morphologiques et syntaxiques nécessaires à leur saine gestion.

 

 

    En leur état actuel, les leçons d’apprentissage fixent donc, sur le long chemin encore à parcourir, un premier jalon déjà fort de multiples ramifications : autour d’un extrait de texte, soigneusement choisi pour la thématique qu’il contribue à illustrer, s’articule un large éventail de modules interactifs qui permettent de l’exploiter par un faisceau d’approches aux accents complémentaires déployés sur trois niveaux : le texte, ses constituants, ses prolongements. Si l’extrait retenu est accompagné de sa traduction et d’une fine présentation du sujet traité, il est aussi replacé dans l’univers culturel auquel il s’arrime et situé au milieu de contributions empruntées à d’autres auteurs abordant des matières similaires. Ces regards croisés autorisent des comparaisons où peut être suivie l’évolution du thème illustré.

    Pour ce qui est des constituants, le texte latin est équipé d’une lemmatisation de son vocabulaire (via Collatinus). Les éléments qui ne seraient pas disponibles peuvent être récupérés par la sollicitation de différents outils électroniques. Des opérations équivalentes permettent de soumettre le même matériel à des investigations morphologiques et syntaxiques. La conception de ces modules d’analyse repose sur deux phases bien distinctes : laisser à l’apprenant la possibilité d’exercer (moyennant le recours à différents outils en ligne) les compétences à acquérir et vérifier l’exactitude des analyses avancées.

    Quant aux prolongements proposés, ils rassemblent des matériaux de nature composite (éléments historiques, iconographiques et appréciatifs) dont la combinaison permet à l’utilisateur de bâtir des productions variées et multidirectionnelles. Une série de ressources électroniques disponibles sous forme de liens vient complèter le tout.

Adresse sur laToile : <http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/itinera/parcours_apprentissage/default.htm>

 

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D. Les banques de données et les dépôts de textes

    Enseignements sur la Toile, parcours didactiques interactifs, leçons d’apprentissage virtuelles, recherches lexicographiques, recherches bibliographiques... : toutes ces réalités reposent sur des données textuelles. Leur nombre, en constante croissance, comme la diversité de leurs origines (le latin ne revendique pas le monopole de stratégies qui intéressent tout autant des langues comme le français, l’allemand, l’anglais, l’italien ou l’espagnol) a conduit les gestionnaires de l’entreprise à regrouper tous ces supports au sein d’Archives textuelles. S’y additionnent donc les séquences de textes liées aux différents projets d’enseignement et d’apprentissage des langues menés au sein de la Faculté de Philosophie et Lettres et choisies pour l’intérêt des problématiques qu’elles illustrent.

Adresse sur la Toile : <http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/itinera/Archtextes/>

    Ces données sont engrangées sous le format de textes bruts (format .txt) ou englobées dans des circuits aux contours plus construits appelés environnements hypertextes. Ce vocable désigne des édifices échafaudés, au point de départ, autour du texte d’une œuvre (prise dans sa totalité ou réduite à quelques livres, voire à quelques chapitres). À l’heure actuelle (janvier 2004), 40 auteurs latins sont répertoriés et 120 de leurs écrits ont été enregistrés, couvrant toutes les périodes et tous les courants de la littérature latine de ses débuts (Térence) à l’époque impériale (les deux Pline, Quintilien,Tacite) en passant par son âge d’or (César, Virgile, Horace, Cicéron), sans oublier, venues de la Renaissance, les productions d’Érasme ou celles rédigées en néo-latin. Le brassage des œuvres encodées est lui aussi des plus achevés : des œuvres poétiques (Ovide, Lucain, Martial) y côtoient des écrits historiques (Salluste, Tite-Live, Quinte-Curce), rhétoriques (Cicéron) ou philosophiques (Lucrèce, Sénèque).

Adresse sur la Toile : <http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/default.htm>

 

 

    Toutes les formes – absolument toutes – peuvent être restituées dans le contexte de l’ouvrage (ou des pages) dont elles ont été extraites ; le calcul de ses fréquences d’apparition, établi à partir de critères pertinents, est également possible. De ces contextes l’apprenant peut, d’un simple clic, obtenir une traduction française (où la forme étudiée est bien mise en évidence) présentée en vis-à-vis du bloc de texte latin concerné. Si l’œuvre est composée de plusieurs livres, le chercheur peut, à partir d’un contexte donné, retrouver toutes les attestations du mot-clé que recèlent les pages de l’auteur travaillé. Sollicitée dans la barre de menus, l’option Recherches permet d’affiner et de multiplier les interrogations interactives.

 

 

    La totalité des formes collectées est regroupée dans un Dictionnaire, sorte de réservoir en expansion continue, quotidiennement grossi par le dépôt de matériels issus du corpus de textes traités. La possibilité est ainsi offerte à qui le voudrait d’interroger, en cascade, l’ensemble de la bibliothèque électronique ainsi composée, un auteur donné ou une œuvre précise (procédure valable pour les séries suivantes : latin-français, anglais-allemand et français-anglais).

Adresse sur la Toile : <http://agoraclass.fltr.ucl.ac.be/concordances/recherche/default.htm>

 

    Complètent ce dispositif d’autres voies d’approche d’une réalité textuelle comme la confection de diverses listes de vocabulaire ou l’établissement de concordances ordonnées sur d’autres bases que celles exposées ci-dessus.

Adresse sur la Toile : <http://pot-pourri.fltr.ucl.ac.be/itinera/essai/default.htm>

 

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E. Quelques autres bibliothèques virtuelles

    Pour terminer, épinglons quelques autres travées électroniques que meublent d’autres réalisations diffusées par notre faculté et gravitant autour des Itinera Electronica :

 

a.     Agencé autour de la légende de Romulus et Rémus, et plus largement autour du thème des origines de Rome, Lupa Capitolina Electronica ambitionne de collecter l’ensemble des données (textuelles, bibliographiques, iconographiques, électroniques) nécessaires à l’étude de leur symbole le plus remarquable : la Louve du Capitole. Un des axes de ce site propose au spécialiste des bibliographies (générales et particulières) – les enregistrements débutent en 1960 – aisément consultables à partir d’un moteur de recherche. Les nouveautés publiées depuis 1998 sont mises en valeur sur des pages séparées : le chercheur peut ainsi se faire rapidement une idée, au fur et à mesure de leur publication, sur les travaux que génèrent les progrès de la recherche.

Adresse sur la Toile : <http://lupacap.fltr.ucl.ac.be/>

 

b. La Bibliotheca Classica Selecta (BCS) signale tant les ouvrages imprimés (les livres uniquement) que les ressources électroniques. Elle vise à couvrir aussi largement que possible le secteur des études classiques, qu’il s’agisse :

des sources, comme l’archéologie, la numismatique, la papyrologie, l’épigraphie, les textes littéraires ;

de grands instruments de travail au nombre desquels on pointera les dictionnaires d’antiquités, les dictionnaires de langues, les bibliographies, les revues ;

de disciplines plus particulières comme la vie économique et sociale, les sciences et techniques, la religion ou la mythologie.

Elle est générale (couvrant l’ensemble du domaine et de ses disciplines), sélective (les informations affichées ont été triées en vertu de leurs qualités) ; annotée dans certains cas, régulièrement mise à jour et facilement consultable. Un de ses volets les plus récents rassemble un florilège de traductions françaises originales, tantôt annotées, tantôt commentées. Des derniers dépôts consignés on retiendra les Fastes d’Ovide (par A.-M. Boxus et J. Poucet), le Peruigilium Veneris (par D. De Clercq) et la Vie d’Alcibiade de Plutarque (par M.-P. Loicq-Berger).

Adresse sur la Toile : <http://bcs.fltr.ucl.ac.be/>

 

 

c. La BCS abrite également le site-miroir  de TOCS-IN. Lancé en 1991 sur une idée originale de Robert Morstein-Marx (Université de Santa-Barbara) et actuellement dirigé par Philippa Matheson (Université de Toronto) et Jacques Poucet (Université catholique de Louvain), TOCS-IN est une base de données bibliographqiues reprenant les articles parus depuis 1992 dans des revues traitant des sciences de l’antiquité. En janvier 2004, près de 54.000 articles parus dans 160 périodiques et rassemblés par 70 collaborateurs bénévoles de 14 pays différents ont été compilés. Certains pans de cette documentation sont disponibles en ligne, soit intégralement, soit en résumé. Un autre élargissement est en cours depuis février 2000. En effet, TOCS-IN enregistre aussi des volumes qui, sans être des périodiques au sens strict, proposent cependant des articles (Mélanges in honorem, Recueils de travaux personnels, Actes de Congrès, etc.). Au 1 octobre 2003, 256 volumes avaient été dépouillés. C'est là un complément très précieux pour la recherche bibliographique : on sait en effet combien ce type d'articles est difficile à repérer.

Adresse sur la Toile : <http://bcs.fltr.ucl.ac.be/tocs-in/>

 

d. Jacques Poucet a ouvert en 2001 les Folia Electronica Classica (FEC), une revue électronique paraissant au rythme de deux numéros par an (le numéro 7, daté de janvier 2004 vient de voir le jour). Pour l'instant, elle propose des articles relativement généraux, rédigés en français et susceptibles d'intéresser un large public (certains inédits et d’autres auparavant publiés dans des ouvrages d’accès parfois malaisé) ; elle ne s'adresse donc pas en priorité aux spécialistes de la discipline, mais vise davantage les professeurs du secondaire, les étudiants, voire les internautes cultivés.

Adresse sur la Toile : <http://bcs.fltr.ucl.ac.be/FE/folia.html>

 

 


 

Conclusion

    Toutes ces réalisations, approches et applications concourent à un seul objectif : la construction d’une « Maison de la latinité virtuelle » comportant, sous forme d’archives digitales interactives et dynamiques, un nombre de plus en plus grand d’étages, de couloirs, de greniers, de caves, mais aussi et peut-être surtout de pièces de séjour et de salles d’apparat. La parcourir permet de se familiariser avec une langue et, par son intermédiaire, avec une culture, qui sont à l’origine de celles que partage aujourd’hui le monde occidental. C’est aussi l’occasion de montrer que le spécialiste du monde romain n’est pas forcément déclassé dans un univers aujourd’hui dominé par la haute technologie. Que du contraire même : il suffit de circuler sur la Toile pour se rendre compte de la richesse et de la constante éclosion des sites dédiés à la Rome antique ou à l’un ses aspects. C’est assez dire la vitalité de l’intérêt, qui pourrait passer pour paradoxal aux yeux de certains, que ces chercheurs portent aux outils électroniques qui permettent d’insuffler une vie nouvelle et parfois très redynamisante à des objets qu’on a trop tôt cru confinés dans quelques salles obscures d’un musée où les aurait recouverts la poussière de l’oubli. C’est enfin, et peut-être surtout, montrer aux jeunes qui fréquentent nos écoles et nos universités combien sont précieuses des richesses intellectuelles qui, bien inscrites dans l’esprit de nos contemporains et utilisées à bon escient, pourraient contribuer à freiner les débordements que génère un progrès scientifique débridé, fruit d’une civilisation aux yeux de laquelle l’individu compte moins que le profit. Uti non abuti, en quelque sorte !

 

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[1] Pour un premier essai de synthèse des réalisations intégrées dans ce cadre, voir A. Meurant-J. Poucet-J. Schumacher, « Outils électroniques et études classiques à Louvain-la-Neuve (Belgique) », dans A. Cristofori-C. Salvaterra-U.Schmitzer [Éd.], La rete di Arachne – Arachnes Netz. Beiträge zu Antike, EDV und Internet im Rahmen des Projekts ‘Telemachos’. Contributi su nuove tecnologie, didattica ed antichità classica nell’ambito del progetto ‘Telemaco’, Stuttgart, 2000, p. 94-100 (Palingenesia, 71).


FEC - Folia Electronica Classica (Louvain-la-Neuve) - Numéro 7 - janvier-juin 2004

<folia_electronica@fltr.ucl.ac.be>