Bibliotheca Classica Selecta -Autres traductions françaises dans la BCS
Suétone (généralités)
Vie de Caligula (généralités) - (latin 85 K) - (traduction 200 K)
VIII. Opinions diverses sur le lieu où naquit Caligula 
 (1) Caius
      César naquit la veille des calendes de septembre, sous
      le consulat de son père, et de C. Fonteius Capito.  (2)
      On ne s'accorde pas sur le lieu de sa naissance.  (3) Cneius
      Lentulus Gaetulicus dit qu'il est né à Tibur;
      Pline prétend que ce fut dans le village appelé
      Ambitarvius, dans le pays de Trèves, au-dessus de
      Coblence. À l'appui de son opinion, il ajoute qu'on y
      montre encore des autels qui portent cette inscription: "En
      l'honneur des couches d'Agrippine."  (4) Les vers suivants qui
      furent publiés peu après son avènement,
      indiquent qu'il est né dans des quartiers d'hiver des
      légions: (5) Je trouve dans les archives
      qu'il vit le jour à Antium.  (6) Pline réfute
      Cneius Lentulus, et l'accuse d'avoir menti par adulation, pour
      ajouter à l'éloge d'un prince jeune et glorieux
      ce que pouvait encore lui donner d'éclat une ville
      consacrée à Hercule. Ce qui l'enhardit à
      ce mensonge, c'est que, l'année
      précédente, Tibur avait vu naître un autre
      fils de Germanicus, également nommé Caius
      César, celui dont nous avons rappelé l'aimable
      enfance et la fin prématurée.  (7) Mais Pline est
      contredit par la suite des événements; car les
      historiens d'Auguste sont d'accord sur ce point, que Germanicus
      ne fut envoyé dans les Gaules qu'après son
      consulat, et lorsque Caius était déjà
      né.  (8) L'inscription des autels dont se prévaut
      Pline n'appuie en rien sa thèse, puisque Agrippine mit
      au monde deux filles dans ce pays-là, et qu'on applique
      le mot "puerperium" à toute espèce d'accouchement
      sans distinction de sexe; car les anciens appelaient les filles
      "puerae" et les garçons "puelli".  (9) Nous
      possédons aussi une lettre qu'Auguste, peu de mois avant
      sa mort, écrivait à sa petite-fille Agrippine.
      Voici comme il y parle de Caius (et alors il n'y avait plus
      d'autre enfant de ce nom): "Je suis convenu hier avec Talarius
      et Asillius que, s'il plaît aux dieux, ils partiront le
      dix-huit mai avec le petit Caius. J'envoie avec lui un
      médecin de ma maison, et j'écris à
      Germanicus de le garder, s'il le veut. Porte-toi bien, mon
      Agrippine, et tâche d'arriver en bonne santé
      auprès de ton Germanicus."  (10) Cette lettre prouve
      suffisamment, ce me semble, que Caius n'est point né
      à l'armée, puisqu'il avait près de deux
      ans lorsqu'il y fut amené de Rome pour la
      première fois.  (11) C'en est assez pour n'ajouter aucune
      foi aux vers que j'ai cités, d'autant plus que l'auteur
      en est inconnu.  (12) Il faut donc s'en tenir à
      l'autorité des registres publics. On sait d'ailleurs que
      Caius préféra toujours Antium à toutes les
      autres retraites, et qu'il eut pour ce lieu tout l'amour que
      l'on porte au sol natal. On dit même que,
      dégoûté de Rome, il voulut y transporter le
      siège de l'empire. (1) C. Caesar natus est pridie Kal.
   Sept. patre suo et C. Fonteio Capitone coss.  (2) Vbi natus sit,
   incertum diuersitas tradentium facit.  (3) Cn. Lentulus Gaetulicus
   Tiburi genitum scribit, Plinius Secundus in Treueris uico
   Ambitaruio supra Confluentes; addit etiam pro argumento aras ibi
   ostendi inscriptas "ob Agrippinae puerperium".  (4) Versiculi
   imperante mox eo diuulgati apud hibernas legiones procreatum
   indicant: (5) Ego in actis Anti editum
   inuenio.  (6) Gaetulicum refellit Plinius quasi mentitum per
   adulationem, ut ad laudes iuuenis gloriosique principis aliquid
   etiam ex urbe Herculi sacra sumeret, abusumque audentius mendacio,
   quod ante annum fere natus Germanico filius Tiburi fuerat,
   appellatus et ipse C. Caesar, de cuius amabili pueritia
   immaturoque obitu supra diximus.  (7) Plinium arguit ratio
   temporum. Nam qui res Augusti memoriae mandarunt, Germanicum
   exacto consulatu in Galliam missum consentiunt iam nato Gaio.  (8)
   Nec Plini opinionem inscriptio arae quicquam adiuuerit, cum
   Agrippina bis in ea regione filias enixa sit, et qualiscumque
   partus sine ullo sexus discrimine puerperium uocetur, quod antiqui
   etiam puellas pueras, sicut et pueros puellos dictitarent.  (9)
   Extat et Augusti epistula, ante paucos quam obiret menses ad
   Agrippinam neptem ita scripta de Gaio hoc (neque enim quisquam iam
   alius infans nomine pari tunc supererat): "Puerum Gaium XV Kal.
   Iun., si dii uolent, ut ducerent Talarius et Asillius, heri cum
   iis constitui. Mitto praeterea cum eo ex seruis meis medicum, quem
   scripsi Germanico si uellet ut retineret. Valebis, mea Agrippina,
   et dabis operam ut ualens peruenias ad Germanicum tuum."  (10)
   Abunde parere arbitror non potuisse ibi nasci Gaium, quo prope
   bimulus demum perductus ab urbe sit.  (11) Versiculorum quoque
   fidem eadem haec eleuant et eo facilius, quod ii sine auctore
   sunt.  (12) Sequenda est igitur, quae sola auctor restat et publici
   instrumenti auctoritas, praesertim cum Gaius Antium omnibus semper
   locis atque secessibus praelatum non aliter quam natale solum
   dilexerit tradaturque etiam sedem ac domicilium imperii taedio
   urbis transferre eo destinasse.      
                                                                                     
                                                                                     Au milieu de
         nos camps le sort qui l'a fait naître,
      
      
         À l'amour des soldats le désignait pour
         maître.                                     In castris natus,
      patriis nutritus in armis,
   
   
              Iam designati
      principis omen erat.                                                                                                    
Commentaire
[14 mars 2001]