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Suétone(généralités)
Vie de Néron (généralités)- (latin) - (traduction)
VI. Naissance de Néron. Son enfance
(1) Néron naquit
à Antium, neuf mois après la mort de
Tibère,
dix-huit jours avant les calendes de janvier,
au lever du soleil, en sorte qu'il fut frappé de ses
rayons avant de toucher la terre. (2) Parmi beaucoup de
conjectures effrayantes qui furent faites à l'instant de
sa naissance, on regarda comme un présage la
réponse de Domitius son père aux
félicitations de ses amis, qu'il ne pouvait naître
d'Agrippine et de lui rien que de détestable et de
funeste au bien public. (3) Le jour de son inauguration, on
remarqua un signe évident de sa malheureuse
destinée. Caius César, pressé par sa soeur
de lui donner le nom qu'il voudrait, tourna les yeux vers
Claude son oncle, qui depuis l'adopta lorsqu'il fut empereur,
et dit qu'il lui donnait son nom. Mais ce n'était qu'une
plaisanterie: ce nom fut dédaigné par Agrippine,
parce qu'alors Claude était le jouet de la cour. (4)
À trois ans, Néron perdit son père.
Héritier pour un tiers, il n'eut pas même cette
portion, parce que Caius son cohéritier s'empara de tous
les biens (5) et même exila sa mère. Réduit
presque à l'indigence, il fut nourri chez sa tante
Lepida, sans autres maîtres qu'un danseur et un barbier.
(6) Sous le règne de Claude, il rentra dans les biens de
son père et s'enrichit de l'héritage de son
beau-père, Crispus Passienus. (7) Le crédit et la
puissance de sa mère, lorsqu'elle fut rappelée
à Rome, l'élevèrent si haut que le bruit
courut que Messaline, femme de Claude, jalouse de ce qu'il
était devenu le rival de Britannicus, avait
aposté des gens pour l'étrangler pendant qu'il
ferait sa méridienne. (8) On ajouta que les meurtriers
s'étaient enfuis, effrayés à la vue d'un
serpent qui s'élança de son oreiller. Ce qui
donna lieu à ce conte, c'est qu'on trouva un jour la
peau d'un serpent auprès du chevet de son lit. Sa
mère la lui fit porter pendant quelque temps à
son bras droit dans un bracelet d'or. Mais ensuite,
importuné du souvenir de sa mère, il le rejeta,
et, plus tard, il le rechercha en vain dans ses derniers
malheurs. (1) Nero natus est Anti post VIIII.
mensem quam Tiberius excessit, XVIII. Kal. Ian. tantum quod
exoriente sole, paene ut radiis prius quam terra contingeretur.
(2) De genitura eius statim multa et formidolosa multis
coniectantibus praesagio fuit etiam Domiti patris uox, inter
gratulationes amicorum negantis quicquam ex se et Agrippina nisi
detestabile et malo publico nasci potuisse. (3) Eiusdem futurae
infelicitates signum euidens die lustrico exstitit; nam C. Caesar,
rogante sorore ut infanti quod uellet nomen daret, intuens
Claudium paruum suum, a quo mox principe Nero adoptatus est, eius
se dixit dare, neque ipse serio sed per iocum et aspernante
Agrippina, quod tum Claudius inter ludibria aulae erat. (4)
Trimulus patrem amisit; cuius ex parte tertia heres, ne hanc
quidem integram cepit correptis per coheredem gaium uniuersis
bonis. (5) Et subinde matre etiam relegata paene inops atque egens
apud amitam Lepidam nutritus est sub duobus paedagogis saltatore
atque tonsore. (6) Verum Claudio imperium adepto non solum
paternas opes reciperauit, sed et Crispi Passini uitrici sui
hereditate ditatus est. (7) Gratia quidem et potentia reuocatae
restituaeque matris usque eo floruit, ut emanaret in uulgus missos
a Messalina uxore Claudi, qui eum meridiantem, quasi Britannici
aemulum, strangularent. (8) Additum fabulae eosdem dracone e
puluino se proferente conterritos refigisse. Quae fabula exorta
est deprensis in lecto eius circum ceruicalia serpentis exuuiis;
quas tamen aureae armillae ex uoluntate matris inclusas dextro
brachio gestauit aliquamdiu ac taedio tandem maternaeque memoriae
abiecit rursusque extremis suis rebus frusra requisiit.
Commentaire
[14 mars2001]