FEC - Folia Electronica Classica (Louvain-la-Neuve) - Numéro 6 - juillet-décembre 2003
L'exploitation
des bas-reliefs historiques romains en
classe d'histoire:*
par
Jean-Marie
Hannick
On trouvera ci-dessous, en version
légèrement remaniée, un article publié dans
J.-L. Jadoulle, M. Delwart, M. Masson [Éd.], L'histoire
au prisme de l'image. I. L'historien et l'image fixe, Louvain-la-Neuve, 2002, p. 51-60 (Apprendre l'histoire)
· Bas-reliefs grecs et romains
· Analyse et exploitation des documents
Que
le professeur d'histoire doive faire, dans ses leçons, une large place
aux documents figurés, plus personne aujourd'hui ne le contestera. Nos
élèves sont plus sensibles aux images qu'aux textes. Il vaudra
donc mieux analyser l'une ou l'autre diapositive plutôt que
déclamer, comme M. Chottard dans le Livre de mon ami, les dernières paroles du
consul Décius Mus «près de se dévouer aux dieux
Mânes et pressant déjà de l'éperon les flancs de son
coursier impétueux».
D'un
autre côté, que les reliefs historiques romains constituent une
documentation particulièrement riche n'est pas davantage contestable.
Songeons à la décoration de l'Ara Pacis Augustae ou aux sculptures de l'arc de
Titus, au récit des guerres daciques sur la colonne de Trajan ou des
guerres danubiennes sur celle de Marc-Aurèle: ce sont des masses
d'événements bien réels qui se reflètent dans le
marbre ou la pierre. Et cette pratique est typiquement romaine.
Les
Grecs connaissaient l'art du relief et nous ont laissé, dans ce domaine,
des œuvres de premier plan: les métopes du temple d'Héra
à Sélinonte, du temple de Zeus à Olympie, la frise du
Parthénon, par exemple[1]. Ou les stèles
funéraires d'Aristion, d'Hégéso, de Dexiléos[2]. Tout le monde connaît
également ces superbes pièces que sont l'Athéna pensive,
le relief de Déméter, Corè et Triptolème ou
l'Athéna rajustant sa sandale[3]. Et il y aurait encore à
signaler les en-têtes figurés de certaines inscriptions, moins
connus peut-être, mais tout aussi intéressants[4]: le décret athénien
de 421 ordonnant la construction d'un pont sur la route d'Éleusis
couronné d'un relief à quatre personnages, Déméter,
Coré, Athéna et Iacchos[5]; l'alliance entre Athènes
et Samos, en 405, ornée d'une sculpture représentant
Athéna et Héra se serrant la main[6]; le traité de 375 entre
Athènes et Corcyre où l'on voit Démos, assis, devant
Athéna et une jeune femme personnifiant Corcyre[7]. On pourrait compléter
l'inventaire. On n'échappera pas, me semble-t-il, à cette
conclusion que les artistes grecs s'inspirent essentiellement de la mythologie.
Les sculpteurs romains, eux, atteindront le sommet de leur art en
représentant des scènes tirées de l'histoire de la
cité, des combats et des victoires, sans doute, mais aussi des
épisodes de la vie publique en temps de paix: sacrifices, processions,
distributions de secours aux nécessiteux, allocutions impériales[8]. Tous ces bas-reliefs, au
demeurant, sont assez faciles d'accès. Les ouvrages consacrés
à l'art romain donnent des reproductions des pièces les plus
importantes[9]; et l'on trouve aussi
d'excellentes images sur le réseau Internet[10]. C'est la méthode à
suivre dans leur exploitation qui mérite réflexion.
Une
première observation s'impose et elle me paraît essentielle. Les
bas-reliefs historiques doivent être traités, non comme la plupart
des autres traces matérielles relevant de l'archéologie, - une
amphore ou les restes d'un fortin du limes, par exemple, qui sont des témoignages
involontaires - , mais comme de véritables récits figurés,
posant les mêmes problèmes qu'une page de Tite-Live ou de Tacite.
Ceci signifie qu'il faudra les soumettre aux mêmes opérations
critiques. Et d'abord identifier l'auteur du relief. Dans bien des cas, il
faudra plutôt se demander qui en est le commanditaire. Nous ignorons le
nom des sculpteurs qui ont travaillé à l'Ara Pacis mais Auguste lui-même nous
apprend, et c'est plus important, que le monument a été construit
à l'initiative du Sénat, pour célébrer son retour
d'Espagne et de Gaule où il avait été rétablir
l'ordre[11]. Auguste nous fournit même
la date: «sous le consulat de T. Néron et de P. Quintilius»,
soit en 13 a.C.
et nous savons par ailleurs que l'autel a été inauguré
quatre ans plus tard, en janvier 9 a.C. Mais d'autres questions se posent encore, qu'on ne
soulèvera pas à propos d'une amphore ou de quelques vestiges de
maçonnerie. Où les sculpteurs ont-ils été puiser
les renseignements nécessaires pour décrire tel ou tel
événement? Comment, par exemple, les auteurs des reliefs de la
colonne Trajane ont-ils obtenu des informations précises sur les deux
guerres daciques? Certains spécialistes pensent que ces données
venaient, pour une assez large part, d'un récit de Trajan
lui-même, des Dacica, comparables aux Commentaires de César, mais qui ont
disparu complètement[12]. Dans quel but a-t-on sculpté ces reliefs? Il est
évident qu'il y a un message sous-jacent à ces scènes représentées
sur l'Ara Pacis, sur
les reliefs de l'arc de Titus, sur la colonne de Trajan ou sur l'arc de triomphe qui lui est dédié
à Bénévent, message qu'il faudra tenter de
découvrir et qu'il ne faudra jamais perdre de vue dans les analyses
ultérieures.
J'en
viens maintenant à des considérations plus directement
pédagogiques, en partant de l'hypothèse que les documents
figurés ne sont pas présentés aux élèves
dans le seul but d'illustrer ce qui a été dit lors de la
leçon, que le professeur n'invoque pas l'Ara Pacis pour montrer, par exemple, la
coiffure très particulière d'un flamine [Fig.1], ou telle spirale de la
colonne de Trajan parce qu'elle contient une belle représentation de la
technique de la «tortue» [Fig.2]. Supposons donc que le
professeur veuille apprendre à observer un document, à
l'analyser, à en extraire les informations qu'il recèle.
Les
bas-reliefs dont nous parlons se prêtent à ce genre d'exercice
mais on ne dira pas que la tâche soit facile[13].
Un
motif gravé étant là, sous les yeux de la classe, il
faudra tenter d'identifier les personnages, de voir de quoi il s'agit, en
évitant de jouer aux devinettes. Les élèves doivent
procéder à l'analyse en faisant appel à ce qu'ils
connaissent déjà et, pour le reste, c'est au professeur de
fournir les explications, en insistant sur la manière dont on parvient
à élucider ce qui, dans une représentation figurée,
peut se présenter de prime abord comme une énigme.
Prenons
l'exemple de la statue d'Auguste de Prima Porta[14]. La cuirasse de l'empereur est
abondamment décorée [Fig.3].
Au centre, on distingue sans peine un Romain (mais que vient faire le chien
à ses pieds?) tendant les bras pour recevoir ce qu'on peut identifier
comme une enseigne de légion, avec l'aigle au sommet[15]. L'objet lui est
présenté par un personnage dont l'habillement montre qu'il est un
étranger: il est vêtu de pantalons et d'une sorte de casaque
serrée à la taille par une ceinture. Allons maintenant vers le
bas: c'est là que les images sont les plus claires. À gauche du
Romain, un personnage chevauche un animal fantastique mais observons qu'il
porte une lyre. Lui faisant face, à droite de l'étranger, une
jeune femme monte un cerf au galop. La lyre et le cerf évoquent
évidemment Apollon et Diane. Plus bas encore, une femme allongée
tient une corne d'abondance; à son côté, deux petits
enfants: c'est la Terre-Mère, qu'on retrouve à l'Ara Pacis[16]. Passons maintenant au registre
supérieur. À gauche apparaît un quadrige avec son cocher:
les élèves ont peut-être entendu parler du char du Soleil.
À droite, il y a une jeune femme ailée tenant en main une cruche
et, tout juste au-dessus, une autre femme tenant un flambeau: ce serait la Lune
selon certains[17], mais il y a deux personnages!
Courbaud tient compte de cette dualité. Pour lui, il s'agit de la
Rosée (la femme tenant la cruche) et de l'Aurore (la femme tenant un
flambeau)[18]. Couvrant cet ensemble d'une
sorte de manteau déployé, un personnage barbu: ce pourrait
être le Ciel, faisant le pendant à la Terre-Mère du bas de
la cuirasse. Il faut revenir maintenant à la scène centrale, qui
n'a pas été interprétée. Quel
événement du règne d'Auguste pourrait bien correspondre
à cette remise d'une enseigne par un étranger à un
personnage ressemblant à un légionnaire romain? Ce sont les
textes qui donnent la réponse et il convient d'insister sur ce point:
sans la tradition littéraire, bien des représentations
figurées resteraient pour nous des témoins muets[19]. L'image qui nous occupe est
expliquée par Auguste lui-même[20]: ce sont les Parthes qui, en 20
a.C.n., ont rendu à Tibère les enseignes qu'ils avaient prises
à plusieurs armées romaines, en particulier à celle de
Crassus, battue en 53 à Carrhes en Mésopotamie.
L'événement a eu un large écho dans la littérature
de l'époque[21], et l'on voit qu'ici, l'artiste
donne à cette restitution une dimension cosmique: Auguste restaure la
paix et la prospérité; les ennemis capitulent et le Ciel
déploie son manteau sur un monde romain
régénéré.
Je
voudrais maintenant, grâce à deux autres exemples, montrer
à nouveau combien l'interprétation des images s'enrichit au
contact des textes[22], en partant de scènes de
la colonne de Trajan.
Voyons
d'abord les images de l'armée romaine. Les sculpteurs nous la
présentent sous des aspects très différents. Ici, elle
traverse un fleuve; là, elle combat les Daces, s'empare d'une de leurs
citadelles et fait des prisonniers; ailleurs, elle écoute une harangue
de l'empereur. Mais, à de très nombreuses reprises, on voit des
légionnaires se transformer en tailleurs de pierre et en maçons[23], construisant camps et
retranchements [Fig.4]. En soi,
cela n'a rien d'étonnant. Il est normal que les soldats
élèvent des ouvrages destinés à les
protéger. C'est la multiplication de ces scènes qui surprend.
Pourquoi les sculpteurs insistent-ils à ce point sur ce type
d'activité?[24]. Je serais tenté de croire
que c'est là l'illustration de la réalité, qu'au cours des
guerres daciques on a beaucoup construit et que les légionnaires
étaient fort capables de se livrer à de pareils travaux. Ils s'y
entraînaient d'ailleurs, comme le montre la harangue d'Hadrien aux
troupes de Lambèse[25]:
«Les fortifications que d'autres auraient mis plusieurs jours à faire, vous les avez élevées en un seul. Vous avez bâti un mur solide, tel qu'on en construit pour les camps d'hiver, dans le même temps, peu s'en faut, qu'on dresse un mur de gazon... et pourtant, vous n'aviez sous la main que des pierres énormes, pesantes, inégales... Vous avez établi un fossé selon les règles, en creusant le gravier dur et rugueux, puis vous l'avez aplani en le ratissant. Après avoir fait approuver votre travail par vos chefs, vous êtes rentrés au camp; vous avez pris en toute hâte votre nourriture et vos armes; alors vous êtes allés soutenir les cavaliers qu'on avait lancés sur l'ennemi et qui revenaient à grands cris».
On
pourrait enrichir le dossier d'autres textes, invoquer, par exemple, des
conseils que l'on trouve chez un théoricien militaire de l'époque
de Claude, Onasander. «Les soldats, note-t-il, ne doivent jamais rester
sans occupation.» Et, un peu plus loin, notre auteur revient sur le
sujet: c'est le devoir d'un bon général, lorsqu'il n'y a pas de
combat imminent, «d'ordonner des travaux inutiles, pour
l'entraînement des corps»[26].
Ces
durs travaux imposés aux soldats ont même laissé des traces
dans des documents privés. À l'époque de Trajan,
précisément, un officier, dans une lettre à sa famille, se
dit heureux d'échapper, en raison de son grade, à ces
corvées: «Je rends grâce à Sarapis et à la
Bonne Fortune de ce que, alors que tous se fatiguent toute la journée
à tailler des pierres, moi, en tant que Principalis, je me
promène sans rien faire»[27].
Et
le témoignage de Dion Cassius n'est pas non plus sans
intérêt. Parlant du pont construit sur le Danube pendant la
seconde guerre dacique [Fig.5],
l'historien dit d'abord son admiration pour Trajan, puis souligne les
difficultés qu'il a fallu surmonter pour édifier un tel ouvrage;
mais sa conclusion est un peu désenchantée:
«Ces travaux sont donc une nouvelle preuve de la
grandeur d'âme de Trajan; le pont, néanmoins, ne nous est d'aucune
utilité: ce ne sont que des piles dans l'eau, puisqu'on ne peut plus passer
dessus, que l'on dirait construites uniquement pour faire voir qu'il n'y a rien
dont l'industrie humaine ne sache venir à bout. Trajan, craignant que,
lorsque l'Ister [= le Danube] est gelé, les Romains qui seraient
au-delà ne fussent attaqués, le construisit, afin d'y faire
aisément passer des troupes; Adrien, au contraire, appréhendant
que les barbares, près avoir forcé ceux qui le gardaient, n'y
trouvassent un passage aisé pour pénétrer en Moesie, en
démolit le haut.»[28]
On m'accordera
que, confrontées aux témoignages écrits, les images de la
colonne où l'on voit les légionnaires maniant la pioche ou la
hache sont plus parlantes.
J'en
viens au second exemple: il s'agit de la mort de Décébale. Tout
en haut de la colonne[29], deux scènes retiendront
notre attention. La première [Fig.6] représente un
barbare couché au pied d'un arbre et qui tente visiblement de se
trancher la gorge. Un cavalier romain s'approche au galop et tend le bras pour
l'empêcher de se suicider; un autre Romain a mis pied à terre et
veut, lui aussi, intervenir. Le fait qu'on veuille s'emparer du Barbare vivant
et qu'immédiatement après, sa tête est amenée au
camp romain [Fig.7] ne laisse
subsister aucun doute. C'est Décébale lui-même qui est
représenté ici mais que s'est-il passé? Le roi a-t-il
réussi à se tuer ou a-t-il été capturé avant
d'être décapité? Les textes, à nouveau, vont
compléter les images. Et d'abord le témoignage de Dion Cassius
qui parle clairement de suicide: «Quant à Décébale,
comme sa résidence royale et son royaume tout entier étaient au
pouvoir des vainqueurs, et qu'il courait lui-même le risque d'être
pris, il se donna la mort, et sa tête fut portée à
Rome.»[30] Mais il y a mieux, si je puis
dire. Une inscription découverte en 1965 près de Philippes, en
Macédoine, donne le nom du cavalier romain qui s'est emparé du
roi des Daces[31]. Il s'appelait Tiberius Claudius Maximus
et s'est fait faire, de son vivant, une stèle funéraire.
L'inscription retrace sa longue carrière militaire. Il a
déjà participé, brillamment, à une guerre dacique
sous Domitien; il s'est battu ensuite sous les ordres de Trajan qui l'a
élevé au rang de decurio «parce qu'il avait pris
Décébale et lui [à Trajan] avait apporté sa
tête à Ranisstorum»[32]. L'inscription est
surmontée d'un relief qui illustre son exploit. On y voit Tiberius
Claudius foncer au galop vers Décébale écroulé sur
le sol et qui vient de se trancher la gorge; le Romain, ici, a son glaive
à la main, comme s'il voulait couper la tête du roi. Le relief de
la colonne, Dion Cassius et l'inscription de Philippes nous fournissent des
informations qui ne sont pas inconciliables. Décébale, sur le
point d'être capturé, s'est tranché la gorge. Tiberius
Claudius a peut-être essayé de l'empêcher de commettre ce
geste mais s'est, en tout cas, emparé du roi, mort ou mourant, et c'est
lui, sans doute, qui lui a coupé la tête. Cette affaire reste, malgré
tout assez obscure, tellement obscure que M. Gagé a pu défendre
une autre reconstitution des faits. Pour lui, l'inscription de Philippes est
venue «exclure complètement cette version du suicide: probablement
traqué et menacé dans ses abris de la Dacie septentrionale par
une poursuite romaine de plus en plus serrée, Décébale a
été tué dans un combat singulier, à cheval, par un
sous-officier de cavalerie de Trajan, lequel, vainqueur, s'est chargé de
lui trancher la tête[33]. Je ne m'étendrai pas
davantage sur cette question. Il m'aura suffi de montrer, une fois encore,
l'ambiguïté de ces témoignages, images ou textes, et la
nécessité, par conséquent, de les confronter. La
nécessité, également, de prendre connaisance des
études les plus importantes consacrées à ces documents: on
ne tirera rien, ou pas grand-chose, d'un relief isolé et dont on
improviserait l'interprétation dans l'ignorance de toutes les analyses
antérieures. Cela signifie qu'il faudrait, pour chaque pièce à
étudier en classe, constituer un dossier réunissant de bonnes
reproductions du document, des images et/ou des textes parallèles, de la
bibliographie. Il serait inconvenant d'exiger une telle préparation
d'enseignants qui n'ont guère de temps libre et pas de grande
bibliothèque à leur disposition. L'exploitation de sources
iconographiques, telle que je l'ai présentée ci-dessus, n'est
pourtant pas utopique. On pourrait concevoir que les professeurs de
méthodologie de l'histoire proposent de tels sujets aux étudiants
inscrits à leurs séminaires, que des recherches de ce type
fassent même l'objet de mémoires de fin d'études. Mais il
serait sans doute souhaitable que ces professeurs s'associent à l'un ou
l'autre spécialiste des sujets qu'ils envisagent de traiter. Je ne vois
pas comment ou pourrait se lancer, avec le même bonheur, dans
l'interprétation de la colonne trajane, de la tapisserie de Bayeux et
des monuments aux morts de la guerre 14/18. Tandis qu'avec un peu d'esprit de
collaboration, de beaux dossiers seraient susceptibles de voir le jour,
scientifiquement solides et, me semble-t-il, parfaitement utilisables en classe.
* Ces bas-reliefs historiques
romains ont fait l'objet d'un séminaire de critique historique
appliquée à l'antiquité durant l'année
académique 1999/2000. Je voudrais remercier les étudiant(e)s qui
ont participé à ces séances: leurs recherches m'ont
été bien utiles dans la préparation de ces quelques pages.
Toute ma gratitude va aussi à Mademoiselle A. Delcourt, aspirant du
FNRS, qui m'a accompagné très efficacement dans la direction de
ce séminaire.
[1] M. Sauerlandt, Griechische
Bildwerke,
Königstein - Leipzig, 1942, p.26-29; 47-51.
[2] M. Sauerlandt, Griechische
Bildwerke, p.11
(Aristion), 63 (Hégéso); R. Martin, L'art grec, Le livre de poche.
Encyclopédies d'aujourd'hui, 1984, p.486 (Dexiléos).
[3] R. Martin, L'art grec, p.312 (Athéna pensive), M.
Sauerlandt, Griechische Bildwerke, p.64 (Déméter, Corè et
Triptolème); p.71 (Athéna rajustant sa sandale).
[4] Cf. C.L. Lawton, Attic Document
Reliefs. Art and Politics in Ancient Athens, Oxford, 1995.
[5] C.L. Lawton, Attic Document
Reliefs, p.82-83
et pl.2. Pour la traduction du texte, voir J.-M. Hannick - M. Masson - M.
Delwart, Racines du futur, t.I. Du Ve siècle av. J.-C. au Xe siècle
ap. J.-C., Namur,
2000, p.22.
[6] C.L. Lawton, Attic Document Reliefs, p.88-89 et pl.7.
[7]. C.L. Lawton, Attic Document
Reliefs,
p.126-127 et pl.50.
[8] «Toutes les fois que
j'aurai l'occasion de me servir de ce mot de bas-relief historique», notait E. Courbaud, dans
un ouvrage fort ancien mais qui reste fondamental, «j'y attacherai le
sens général que j'indique maintenant. J'appellerai ainsi tout ce
qui a trait à la vie romaine et non pas seulement le récit des
événements militaires, l'histoire intérieure de la
cité aussi bien que l'histoire des conquêtes.» (Le
bas-relief romain à représentations historiques, Paris, 1899, p.26, n° 2).
[9] Par exemple, R. Bianchi
Bandinelli, Rome. Le centre du pouvoir, Paris, 1969 (L'univers des formes); N.H. & A.
Ramage, The Cambridge Illustrated History of Roman Art, Cambridge, 1991. Reste
indispensable, malgré son âge, le Répertoire de reliefs
grecs et romains
de S. Reinach, 3 vol., Paris, 1909-1912. À souligner aussi
l'intérêt du livre de J. Charbonneaux, L'art au siècle
d'Auguste, Paris,
1948, qui comporte tout un chapitre (p.61-91) consacré aux reliefs
historiques.
[10] Voir, par exemple, le
site de M.
Morford, Augustus, Images of Power, avec des reproductions du Mausolée
d'Auguste, de l'Ara Pacis, de la statue de Prima Porta et de la Gemma Augustea; pour la colonne de Trajan, voir
les remarquables photos de W. Thayer, sur son site
LacusCurtius.
[11] Res gestae divi Augusti (éd. J. Gagé,
Paris, 19502), 12, 2: «Cum ex
Hispania Galliaque, rebus in iis provinciis prospere gestis, Romam redi Ti.
Nerone et P. Quintilio consulibus, aram Pacis Augustae senatus pro redito meo
consecrandam censuit ad campum Martium, in qua magistratus et sacerdotes
virginesque Vestales aniversarium sacrificium facere iussit.»
[12] P.J.E. Davies, The Politics of
Perpetuation: Trajan's Column and the Art of Commemoration, dans American Journal of
Archæology,
101, 1997, p.43.
[13] Sur les difficultés
d'interprétation des sculptures en général, voir A.
Snodgrass, Archaeology, dans M. Crawford (éd.), Sources for Ancient History, Cambridge, 1983, p.174-175. Et,
pour un cas particulier, l'article tout récent de L.
Marinescu-Nicolajsen, La colonne trajane: le triptyque de la victoire.
Contribution à une nouvelle interprétation de la scène IX,
dans
Mélanges de l'École française de Rome. Antiquité, 111, 1999, 273-310.
[14] Cf. J.-M. Hannick - M. Masson -
M. Delwart, Racines du futur, t.I, p.78. On trouvera une reproduction plus
détaillée dans N.H. & A. Ramage, The Cambridge Illustrated
History of Roman Art, p.17. Le relief de la cuirasse est bien analysé dans E.
Courbaud, Le bas-relief romain à représentations historiques, p.66-74. Voir aussi C.T. Seltman,
Cambridge Ancient History, Plates, t.IV, Cambridge, 1966, p.150; G. Charles-Picard - J.
Rougé, Textes et documents relatifs à la vie économique
et sociale dans l'empire romain, Paris, 1969, p.230 (la 3e
partie de ce volume, consacrée aux Monuments figurés, contient des photos et des
analyses de plusieurs bas-reliefs historiques).
[15] D'après C.T. Seltman.
(cf.n.14), le Romain serait le dieu Mars lui-même «accompanied by
his dog».
[16] N.H. & A. Ramage, The
Cambridge Illustrated History of Roman Art, p.91, fig.3.16.
[17] N.H. & A. Ramage, The
Cambridge Illustrated History of Roman Art, p.87.
[18] Le bas-relief romain à
représentations historiques, p.71. Légère variante dans J. Charbonneaux,
L'art au siècle d'Auguste, p.65: «En haut, le ciel étend son voile; le
Soleil lance son char dans l'espace; l'Aurore le précède versant
la rosée et portant sur ses ailes Phosphoros, l'étoile du
matin.»
[19] Cf. H. Bengtson, Einführung
in die alte Geschichte, 7e éd. Munich, 1975, p.122; G. Daux, Les étapes de
l'archéologie,
Paris, 3e éd., 1958, p.6-7.
[20] Res gestae divi Augusti, 29, 2: «Parthos trium
exercitum Romanorum spolia et signa reddere mihi supplicesque amicitiam populi
romani petere coegi. Ea autem signa in penetrali, quod est in templo Martis
Vltoris, reposui.»
[21] Cf., par exemple, Horace, Odes, IV, 15, 4-8; Ovide, Tristes, II, 227-228; Fastes, V, 579-594; Virgile, Énéide, VII, 606.
[22] On pourrait montrer aussi - et ce
ne serait pas moins instructif - combien les images peuvent s'expliquer les
unes par les autres. On a évoqué ci-dessus (n.3) la stèle
de l'Athéna pensive, figure énigmatique s'il en est. Fr.Chamoux
propose une interprétation de cette œuvre, très
convaincante, fondée sur la comparaison avec des images de même
type apparaissant sur des peintures de vases (L'Athéna
mélancolique, dans
Bulletin de correspondance hellénique, 81, 1957, p.141-159).
[23] S. Reinach, Répertoire
de Reliefs Grecs et Romains, t.I, p.334, fig.13; p.335, fig 14, 16; p.336, fig. 18;
p.346-347, fig. 49, 52... À propos de ces scènes, voir le
commentaire de S. Settis, La colonne trajane: invention, composition,
disposition, dans
Annales E.S.C.,
40, 1985, p.1162. On se rappellera aussi, dans un tout autre sens et même
si le contexte chronologique est fort différent, la diatribe de Brutus
contre Tarquin le Superbe telle que la rapporte Tite-Live (I, 59,9). Brutus a
parlé au peuple du viol de Lucrèce puis fait allusion aux grands
travaux ordonnés par Tarquin: «Il parla ensuite de la tyrannie
exercée par le roi, des peines et des corvées infligées
à la plèbe, ensevelie dans les tranchées et dans les
égouts qu'il fallait creuser; les Romains, vainqueurs de tous leurs
voisins, de guerriers qu'ils étaient, étaient devenus des
terrassiers et des tailleurs de pierre!» (trad. A. Flobert).
[24] Il est frappant de constater que,
sur la colonne de Marc-Aurèle, les scènes de ce genre sont
beaucoup plus rares.
[25] X. Loriot - Chr. Badel (dir.), Sources
d'histoire romaine. 1er siècle av.J.-C. - Début du Ve
siècle apr. J.-C., Paris, 1993, p.173.
[26] Onasander, Strategikos, éd. W.A. Oldfather, 9,2 et
10,1.
[27] E.M. Smallwood, Documents illustrating the
Principates of Nerva Trajan and Hadrian, Cambridge, 1966, n° 307a, l.14-16 [P.Mich.,
465]. Le
Principalis Apolinarios écrit en 107 p.C., de Bostra, en Arabie,
à sa mère qui vit à Karanis, dans le Fayoum. Dans une
lettre à son père (ibid., 307b), de peu postérieure, il redit sa
satisfaction de ne pas être astreint à ces lourds travaux manuels.
Voir à ce propos Cl. Préaux, Une source nouvelle sur
l'annexion de l'Arabie par Trajan: les papyrus de Michigan 465 et 466, dans Phoibos, 5, 1950-1951 [Mélanges
J. Hombert],
p.123-139.
[28] Dion Cassius, LXVIII, 13, 5-6
(trad. E. Gros, Paris, 1867).
[29] Je n'ai pas à
m'étendre ici sur le problème de la lisibilité de reliefs
situés à quelque 30 m. de hauteur: le sujet a, bien entendu,
été abondamment traité. Voir, à ce propos, M.
Galinier, La colonne trajane: Lisibilité, structures et
idéologie, dans
Pallas. Revue d'études antiques, 44, 1996, p.159-202.
[30] Dion Cassius, LXVIII, 14 (trad.
E. Gros).
[31] M. Speidel, The Captor of
Decebalus. A New Inscription from Philippi, dans Journal of Roman. Studies, 60, 1970, p.142-153 [repris dans Roman
Army Studies, I,
Amsterdam, 1984, p.173-187].
[32] «Et ab eode(m) factus
decurio in ala eade(m) quod cepisset Decebalu(m) et caput eius pertulisset ei
Ranisstoro» (l.17-21).