FEC - Folia Electronica Classica (Louvain-la-Neuve) - Numéro 1 - janvier-juin 2001


Quelques facettes de la gémellité

dans les légendes de l'Italie primitive

par

 Alain Meurant

Professeur à l'Université de Louvain (Louvain-la-Neuve) et
aux Facultés universitaires Saint-Louis (Bruxelles)
<
meurant@egla.ucl.ac.be>


Plan


 

Qui évoque la légende de Romulus et Rémus manque rarement de faire allusion à la gémellité de ses héros, au fait qu'ils soient jumeaux. C'est effectivement un de leurs traits principaux, sinon leur qualité la plus manifeste, la plus caractéristique. Sa présence est devenue si ordinaire, si familière qu'elle s'est pour ainsi dire banalisée. Certes, les spécialistes la relèvent, l'analysent ou la discutent. Mais ils travaillent en s'appuyant sur certains automatismes, comme s'il leur fallait, pour l'occasion, négocier quelque figure imposée. En fait, qui creuse tant soit peu la question cerne assez vite les difficultés qu'elle récèle. Et d'abord pour ce qui touche au contenu même du récit qui narre les aventures des Martigenae. Aux côtés de sa version classique, dont la notoriété n'est plus à souligner et que transmettent Cicéron, Tite-Live, Denys d’Halicarnasse ou Plutarque, circule - ce que l'on sait parfois moins - un long réseau de variantes. On y dénombre plus de quarante segments (grecs surtout) dont la vision tranche peu ou prou sur le contenu du récit traditionnel : il n'y est pas toujours question (c'est même tout le contraire) de figures gémellaires et Romulus n'y campe pas l'immuable fondateur de l'Vrbs [1].

Confrontée à une documentation aussi éclatée, plus mouvante que ne le laisserait penser un survol trop rapide, la critique contemporaine a depuis longtemps lancé diverses explications pour justifier la provenance et l'essence de la gémellité dont sont habillés Romulus et Rémus, et ce au départ d'une question fondamentale : s'agit-il d'un motif archaïque ou d'une donnée plus récente ? Pour essayer d’y voir clair, le problème doit, selon nous, être repris à partir d’une unité de mesure précise : le concept gémellaire lui-même. Cet élément central de la légende d’origine romaine a été trop souvent assimilé à un poncif : on a pris l'habitude d'y renvoyer sans prendre nécessairement le temps d’en poser une définition précise [2], sans l’étudier pour lui-même avant de chercher à comprendre quel en fut le traitement en contexte romain et le résultat qu'on en escomptait. Il n'était donc pas inutile de combler cette carence.

Après un examen approfondi des différentes pièces de ce délicat dossier [3], trois voies d'investigation nous semblent mériter d'être explorées pour se faire une idée plus juste et plus précise de la nature de la gémellité épinglée à Romulus et Rémus : dégager les différentes strates (universelle, indo-européenne et locale) constitutives de ce célèbre mythologème, en démonter les rouages et étudier comment, sous la forme d'un support impalpable parce que psychologique (celle de doubles mimétiques pétris de violence), il a essaimé dans les récits contant l'ascendance légendaire de Rome. Ce sont les résultats de cette enquête qui seront ici rapidement présentés.


A. L'état de la question

Quelques mots suffiront ici à présenter les théories qui, depuis près d'un siècle, cherchent à établir la provenance de la gémellité que connaît la légende des origines de Rome. Pour rendre l'exposé plus efficace, seules leurs orientations les plus marquantes seront indiquées [4]. Les unes y voient une création artificielle, un montage assez récent, forgé(e) en Grèce ou à Rome pour tenter de se représenter ce qu'auraient pu être les débuts de l'Vrbs. L'hypothèse d'une construction qui opérerait la synthèse d'éléments originaires de ces deux milieux a aussi ses adeptes [5]. Une analyse approfondie montre que ces façons d'envisager les choses ne sont que de brillantes constructions de l'esprit. D'autres estiment au contraire que la gémellité qui distingue Romulus et Rémus transpose - sur un mode imaginaire et un registre fabuleux - un épisode historique qui varie en fonction du point de vue des chercheurs privilégiant cette piste : ont ainsi été évoqués la dualité du consulat républicain [6], l'alliance romano-sabine ou romano-capouane [7] - la démonstration reposant alors sur la thèse, longtemps défendue [8], d’une dualité ethnique [9] -, le passage d'une économie pastorale à une économie de type agricole [10] ou la fusion de communautés logées sur deux mamelons du Palatin [11], pour s'en tenir aux principales hypothèses [12].

Par ailleurs, il en est aussi qui considèrent plutôt que le motif gémellaire romain est de souche plus ancienne [13], voire qu'il transpose, à sa manière, un cliché folklorique universel, abordé ou non par le prisme de son adaptation indo-européenne [14]. Pour fonder ce point de vue, ils se contentent habituellement de rappeler quelques généralités, de renvoyer à quelques ouvrages, toujours les mêmes d'ailleurs, souvent parus entre le début du siècle et les années trente [15]. Des travaux plus récents existent bien. Mais ces études ne s'intéressent le plus souvent qu'au traitement réservé à la cellule gémellaire en contexte indo-européen [16]. En fait, elles l'intègrent souvent dans des schémas structurants - comme l'architecture trifonctionnelle de Georges Dumézil - sans que le support qu'ils recouvrent soit préalablement défini avec soin [17].

C'est d'ailleurs là que réside le problème essentiel. Ces trois écoles aux intérêts divergents s'accordent malgré elles sur un point de méthode : chacune aborde le thème gémellaire comme un tout, un fait acquis, qu'elles utilisent sans vraiment le sonder en profondeur. En fait, les lectures de cette gémellité s'engagent après (on l'a déjà dit, mais il faut y insister) sa simple mention, sans que leur point de départ - la notion même de gémellité - fasse l'objet d'une discussion serrée, sans prendre le temps d'en dégager une définition précise. Les raisons d'un tel escamotage apparaissent rapidement quand on s'efforce d'obtenir ce résultat.

[Plan]


B. Gémellité et fondation de Rome

Qui s'engage dans cette voie en comprend mieux toute la complexité. La difficulté majeure vient d'abord du fait que la notion même de gémellité entre dans le champ d'activité de plusieurs secteurs d'étude aussi vastes que divers (biologie, médecine, psychologie, ethnologie, sociologie, droit, littérature comparée,…). Pour corser le tout, l'étude scientifique des jumeaux a donné, en 1952, naissance à une nouvelle spécialisation, la « gémellologie » [18]. Dans ces conditions, seule une démarche d'inspiration interdisciplinaire peut espérer rendre une vision synthétique du concept de gémellité.

Cette méthode de travail a donc été retenue, quitte à se retrouver dans une position bien délicate. C'est que les domaines à consulter forment, pour reprendre ici une notion développée par Michel Serres et reprise par Gérard Fourez, une succession de « boîtes noires » [19] - c'est-à-dire de spécialités souvent très éloignées du domaine de l'antiquité classique. Faute des connaissances requises, on risque de s'y égarer rapidement et même d'y perdre pied.

Dès lors, surgissent d'importantes questions de procédure : faut-il ouvrir toutes ces « boîtes noires » ? dans quel ordre ? jusqu'où ? par laquelle commencer ? La situation se complique encore quand on sait que la nature même de la gémellité est plurielle : on distingue en effet entre vrais et faux jumeaux, entre paires masculines et féminines, entre gémellité effective et imaginaire. Il est donc matériellement impossible d'étudier dans le détail ce que disent de tous ces cas de figure les savoirs dont le concours devrait être sollicité.

Des choix s'imposent donc. Pour aller à l'essentiel, sans se perdre dans les méandres de toutes ces disciplines, on mettra surtout l'accent sur les éléments nécessaires à la suite de ce travail. Au bout du compte, la gémellité des fils de Mars (les Martigenae) paraît occuper le coeur de trois cercles concentriques définis comme suit  :

 

 

 

 

Le plus lointain est celui que forme un schéma gémellaire universel constitué d'une série de principes généraux et de topiques. En voici les composantes essentielles :

  1. l'ambiguïté qu'inspire la présence de jumeaux, lesquels inquiètent souvent, émerveillent parfois, déroutent toujours ;

  2. l'emploi d'une onomastique particulière ;

  3. l'usage de la superfétation (c'est-à-dire l'intervention d'un dieu qui assure l'immortalité d'un des jumeaux) [20] ;

  4. la liaison des jumeaux aux sphères du pouvoir ;

  5. leur vocation d'être, en fonction de leur ambiguïté naturelle, tantôt perçus comme un bien (gage d'abondance), tantôt comme un mal (présage de cataclysmes ou de dérèglements sociaux). Selon les cas, ils sont honorés ou mis à mort ;

  6. l'éventail d'emblèmes que génère la gémellité : cela va des piliers symétriques à la manifestation de phénomènes célestes en passant par la liaison à certains animaux (le cheval surtout).

Le cercle intermédiaire est celui de la version indo-européenne du mythologème gémellaire : outre les topiques qu'elle respecte à sa façon, celle-ci se caractérise surtout par son ancrage dans la troisième fonction dumézilienne [21]. L'étude interne des modules gémellaires ainsi localisés donne corps à une terminologie tirée de la légende des Dioscures : l'un des jumeaux, celui qui est immortel parce que né d'un dieu, est connoté au boeuf, affecté à la première fonction et dit de « type Pollux » ; son frère mortel, parce que fils d'un humain, est associé au cheval, annexé à la deuxième fonction et dit de « type Castor » [22]. Souvent, le second est destiné à disparaître au profit du premier.

Le troisième cercle, enfin, celui de la gémellité proprement romaine, montre comment ce modèle indo-européen a été adapté sur les bords du Tibre : là, le réalisme ambiant fait tomber dans l'histoire des origines de Rome un schéma que les autres traditions indo-européennes appliquent souvent (mais pas exclusivement) à des dieux [23]. De plus, les rôles se sont inversés et c'est Romulus, le jumeau au cheval, qui survit à Rémus, le jumeau au boeuf.

Une dernière chose avant d'aller plus loin. La gémellité, on l'a dit, surprend invariablement le milieu où elle apparaît. Ce signe d'exception contribue aussi à distinguer du commun des mortels des êtres promis à un grand avenir : ancêtre d'une nation, fondateur de cité ou promoteur d'une technique bénéfique. À ce titre, il s'intègre parfaitement dans ce qu'on appelle communément « la thématique du héros ». Nous avons tenté de le démontrer en étudiant sous cet angle plus précis le récit des enfances de Romulus et Rémus [24]. Telle est, dans ses grandes lignes, la définition qui s'applique globalement à la notion de gémellité, qu'on la prenne pour elle-même ou dans le cadre plus particulier de la légende de Romulus et Rémus.

Or, il est un fait curieux. Si les jumeaux légendaires abondent dans les autres secteurs indo-européens [25], en Grèce tout particulièrement [26], c'est loin d'être le cas en terre italienne : hormis Romulus et Rémus, cette contrée connaît assez peu d'allusions à d'autres légendes de jumeaux locaux. Il nous a donc paru pertinent de les recenser pour savoir si elles respectent l'archétype indo-européen, si elles le retouchent selon la procédure appliquée aux fils de Rhéa Silvia ou si elles innovent autrement.

Pratiquée dans l'Italie amputée du Latium, l'opération a révélé que cette portion de territoire abrite somme toute assez peu de binômes gémellaires de facture locale : ont pour l'heure été soumis à un examen approfondi les Paliques siciliens [27], un couple situé à Pérouse (Ocnus et Auleste) [28] et un autre originaire de Tibur (Catillus et Coras) [29]. Et encore. Car l'analyse a montré que les paires de Pérouse et de Tibur reposent sur un fondement grec. Reste le cas des Paliques qui mérite pour cela toute notre attention.

Premier constat (et première surprise) : la composition de ce noyau gémellaire ne correspond pas aux modèles donnés. Elle ne corrige pas non plus le schéma indo-européen autrement que ne le fait la version romaine. Mieux même (et c'est la seconde surprise), leur gémellité n'est jamais mentionnée dans les textes : elle se laisse déduire des conditions de leur naissance, de leurs capacités et de leur conduite. C'est pourquoi nous avons convenu de parler à leur égard de « gémellité intuitive ». Il n'est pas impossible qu'un tel mutisme soit susceptible de couvrir de très anciens jumeaux d'extraction locale, d'essence divine, nantis de puissantes attaches chtoniennes, appelés à rendre la justice et capables de mettre terme à une famine. Pas question pour l'instant de vouloir généraliser cette définition à l'ensemble de la péninsule : d'abord parce que nous ne disposons pas encore de cas comparables ; mais surtout, parce que même si l'Italie a disposé d'une gémellité mythique préindo-européenne (ce qui n'est en soi pas impossible), rien ne permet d'indiquer que le même genre de représentation a prévalu partout. Des paires de jumeaux légendaires ont pu fleurir ici et là en toute autonomie, seulement reliées entre elles par quelques principes partagés au niveau mondial.

Quoi qu'il en soit, nous venons d'enrichir les registres gémellaires mis à notre disposition. Aux deux premiers (pour rappel, la version classique du paradigme indo-européen et sa déformation romaine) s'ajoute à présent une version locale d'essence intuitive. Il convient maintenant de vérifier si des traces de ces trois modèles apparaissaient dans les antécédents littéraires et familiaux de Romulus et Rémus. Soit dans le chapelet de fragments grecs et latins dont la vision des origines romaines s'écarte du récit officiel, d'une part ; dans la généalogie du couple primordial, de l'autre. Regardons les choses de plus près, en commençant par les descriptions fragmentaires de la fondation de Rome [30].

L'examen critique des positions que ce pan de la tradition inspire à la recherche moderne, a d'abord confirmé la très haute antiquité et l'ancrage local de la gémellité greffée à Romulus et Rémus. Pour résoudre d'insolubles problèmes chronologiques tout en évitant certaines confusions possibles entre données grecques et latines, il est préférable de lire les fragments qui nous sont parvenus à la lumière de ce que rapportent les premiers récits complets disponibles sur le sujet, ceux des « grands témoins » que sont Cicéron [31], Tite-Live [32], Denys d'Halicarnasse [33] et Plutarque [34].

À l'arrivée, on constate que l'aile romaine de notre corpus chasse toute allusion aux versions dissidentes, par souci de nationalisme sans doute. Ce scrupule n'atteint pas nos « grands témoins » grecs : ceux-ci ne se contentent pas d'indiquer les variantes qui les intéressent, ils en précisent la teneur ou en citent des extraits. Apparemment, les témoignages que récolte Plutarque [35] sont même rangés en fonction d'un principe directeur : l'apparition progressive, de plus en plus appuyée, du thème gémellaire. D'abord imperceptible, ce trait grossit au fil des extraits cités pour toucher à la perfection dans la version définitive prélevée chez Dioclès de Péparéthos [36] et Fabius Pictor [37]. Ce faisant, le biographe de Romulus reproduit sur un plan limité la technique que nous retrouverons bientôt utilisée, mais avec d'autres impératifs, dans la construction de l'arbre généalogique ordinaire des jumeaux tutélaires.

Quant au thème gémellaire proprement dit, il est, dans l'ensemble de cette tradition parallèle, le plus souvent livré en creux, sinon carrément tu, sans que cette procédure recoupe ce qui a été dit à propos de la gémellité intuitive. Cet escamotage s'explique sans doute mieux ici par la volonté des différents auteurs de ne pas faire état de la violence fondatrice qui ternit l'action de la gémellité romaine, l'une étant la conséquence de l'autre. Gommer la nature gémellaire des Martigenae permettait de taire, avec leur rivalité fratricide, les effusions sanglantes dont Rome était issue, celles qui furent s'assimilèrent bientôt à une sorte de « péché originel » [38].

Pour intéressantes que soient ces constatations, elles ne laissent aucune place à nos trois modèles de référence : la tradition fragmentaire des origines de Rome n'en conserve pas de souvenir. Il convient de le noter.

Reste maintenant à en rechercher la présence dans l'ascendance régulière de Romulus et Rémus. Ce qui frappe surtout dans la lecture de ce tronçon de la tradition, c'est la place centrale qu'y occupe l'auitum malum né de la cupido regni [39]. En effet, une fois ôtée la série de rois albains intercalés entre Silvius et Numitor, quatre couples de rivaux composent l'arbre généalogique menant d'Énée à Romulus : Énée-Turnus, Ascagne-Silvius, Numitor-Amulius, Romulus et Rémus. Tous en proie à la soif du pouvoir. À chaque fois, quel que soit le lieu où se situe l'action (Lavinium, Albe ou l'emplacement où se dressera la future Rome) les membres de ces paires s'opposent dans une lutte sans merci dont une couronne est l'enjeu. Pris dans cet engrenage, les deux adversaires deviennent rapidement des doubles mimétiques mus par un désir de même nature.

Or, ces notions ne sont pas neuves [40] : elles ont permis à René Girard de développer sa théorie du désir triangulaire ou médiatisé par un tiers. Celui-ci parle de médiation externe, de nature paisible, quand le médiateur est situé « dans un ciel inaccessible » (c'est-à-dire qu'aucun contact n'est possible avec le sujet désirant [41] et de médiation interne, grosse de violence et de haine, quand il n'existe pas de distance entre médiateur et sujet, soit quand éclate la concurrence de leurs désirs.

À la lumière de cette grille de lecture, on peut donc suggérer qu'une médiation interne régit les rapports des quatre couples étudiés. Concentrons-nous surtout sur les trois premiers, ceux qui ne sont pas formés de jumeaux authentiques. Prenons par exemple le premier de cette liste. Observés de près, Énée et Turnus, les figures qui le composent affichent des comportements si proches, si identiques, qu'elles finissent par devenir interchangeables. On croirait avoir affaire à d'authentiques jumeaux, ce qu'ils ne sont pas. C'est leur conduite qui évoque le monde des jumeaux, pas leur anatomie : on les considérera donc comme des jumeaux « psychologiques » ou « sociologiques ». Et le phénomène se répète de génération en génération. En un mot, les grands embranchements de la généalogie romuléenne semblent soumis à une vaste médiation externe enclenchée depuis l'opposition Énée-Turnus. Un peu comme si le motif gémellaire avait propagé des ondes légendaires au départ d'un centre de gravité identifié avec la fondation de l'Vrbs [42]. Le schéma suivant aidera à visualiser ce singulier édifice :

 

 

On précisera utilement que ces jumeaux psychologiques ne doivent pas être incorporés à la « gémellité intuitive » définie tout à l'heure. Cette fois, il ne s'agit pas de jumeaux effectifs qui, pour des raisons propres au développement de leur légende, taisent leur statut et de contentent de le laisser deviner. Il s'agit de personnages privés de physique gémellaire, mais dont le comportement est comparable à celui de jumeaux véritables. C'est pourquoi, nous avons préféré les faire entrer dans une nouvelle catégorie, baptisée « gémellité intuitive du second type » pour la distinguer de la première.

Ce qui frappe surtout c'est la gradation des liens familiaux dévoilant l'action de la gémellité psychologique des protagonistes : d'abord légers, ils ne cessent de gagner en consistance au fur et à mesure que le récit progresse en direction de Romulus et Rémus. Qu'on en juge : si Énée et Turnus sont des « faux frères » (de purs jumeaux psychologiques), Ascagne et Silvius sont des demi-frères, Numitor et Amulius des frères à part entière. Ferment alors la série Romulus et Rémus dont la gémellité est aussi psychique qu'anatomique. On a ainsi l'impression que les artisans de ce récit ont posé, aux grands axes de leur narration, des balises destinées à préparer l'arrivée de la gémellité la plus accomplie : celle dont le sang éclaboussera la naissance de Rome.

[Plan]


C. Conclusions

Au vu ce qui précède, on peut désormais admettre que la gémellité imaginaire propre à l'Italie primitive joue sur quatre registres au moins. Les deux premiers sont connus et bien documentés : des conventions planétaires incorporées dans un modèle indo-européen que corrige sur certains points sa variante romaine. Les deux autres sont inédits et s'apparentent à des structures sous-jacentes : ce sont les « gémellités intuitives du premier et du second type » dont nous avons cru pouvoir démontrer l'existence. Même si de nombreuses questions demeurent ouvertes, une grammaire gémellaire en usage dans l'ancien univers mental de la péninsule italienne commence ainsi à s'esquisser. En conséquence, ces recherches constituent moins un point d'aboutissement, qu'une étape dans le travail à effectuer et qu'il faudra poursuivre. Et si les composantes de cette grammaire demandent assurément d'être étoffées, nous espérons néanmoins avoir déjà familiarisé le lecteur avec ses grands principes de base.

[Plan]

 

 Alain Meurant <meurant@egla.ucl.ac.be>


Notes

[1] Pour découvrir leur contenu et les nombreux problèmes que soulève celui-ci, se reporter à G. D'Anna, Problemi di letteratura latina arcaica, Rome, 1976, 199 p. ; B.W. Frier, Roman Historiography from the ‘Annales Maximi’ to Cato Censorinus, Princeton, 330 p. (University Microfilms) ; T.J Cornell, « Aeneas and the Twins : the Development of the Roman Foundation Legend », dans PCPhS, t. 201, 1975, p. 1-32 ; B.W. Frier, ‘Libri Annales Pontificum Maximorum’. The Origins of the Annalistic Tradition, Rome, 1979, 345 p. (Papers and Monographs of the American Academy in Rome, 27) ; R.G. Basto, The Roman Foundation Legend and the Fragments of the Greek Historians. An Inquiry into the Development of the Legend, Cornell University, 1980, 223 p. (University Microfilms) ; P.-M. Martin, L'idée de royauté à Rome. I. De la Rome royale au consensus républicain, Clermont-Ferrand, 1982, p. 7-40 et 224-239 (Miroir des civilisations antiques, I)  ; J.N. Bremmer, « Romulus, Remus and the Foundation of Rome », dans J.N. Bremmer-N.M. Horsfall [Éd.], Roman Myth and Mythography, Londres, 1987, p. 25-48. (University of London. Institute of Classical Studies. Bulletin Supplement, 52) ; J. Poucet, « La diffusion de la légende d'Énée en Italie centrale et ses rapports avec celle de Romulus », dans LEC, t. 57, 1989, p. 227-254 ; A. Deremetz, « Plutarque : histoire de l'origine et genèse du récit », dans REG, t. 103, 1990, p. 54-78 ; T.P. Wiseman, Remus. A Roman Myth, Cambridge, 1995, 243 p. (avec une traduction anglaise des différents chaînons formant cette copieuse tradition dissidente) ou A. Meurant, L'idée de gémellité dans la légende des origines de Rome, Bruxelles, 2000, p. 101-181 (Académie royale de Belgique. Mémoires de la Classe des Lettres. Collection in-8, 3e série, t. XXIV). Toutes ces études, extraites de l'énorme littérature qu'a engendrée la question, sont elles-mêmes riches de références bibliographiques. [Retour]

[2] Comme le relève avec beaucoup d'à-propos B. Liou-Gille, Une lecture « religieuse » de Tite-Live I. Cultes, rites, croyances de la Rome archaïque, Paris, 1998, p. 26 n. 31 (Études et Commentaires, 105). [Retour]

[3] Nous l'avons intégralement proposé dans A. Meurant, L'idée de gémellité dans la légende des origines de Rome, Bruxelles, 2000, p. 113-181 (Académie royale de Belgique. Mémoires de la Classe des Lettres. Collection in-8, 3e série, t. XXIV). [Retour]

[4] Nous comptons reprendre ailleurs l'ensemble de cette discussion aussi vaste que complexe. [Retour]

[5] Voir les travaux (parfois déjà anciens) de Th. Mommsen, « Die Remuslegende », dans Hermes, t. 16, 1881, p. 1-23 ; P. Kretschmer, « Remus und Romulus », dans Glotta, t. 1, 1909, p. 288-303 ; A. Rosenberg, « Romulus », dans RE, 2, 1, 1914, col. 1074-1092 ; J.B. Carter, « Romulus, Romos, Remus », dans RLM, IV, 4, col. 164-202 ; H. Strasburger, Zur Sage von der Gründung Roms, Heidelberg, 1968, 43 p. (Sitzungsberichte der Heidelberger Akademie der Wissenschaften. Philosophisch-historische Klasse. Abhandlungen, 1968, 5) ; C.J. Classen, « Romulus in der römischen Republik », dans Philologus, t. 106, 1962, p. 174-204 ; Id., « Zur Herkunft der Sage von Romulus und Remus », dans Historia, t. 12, 1963, p. 447-457 ; W.A. Schröder, M. Porcius Cato. Das erste Buch der Origines. Ausgabe und Eklärung der Fragmente, Meisenheim, 1971, 216 p. (Beiträge zur klassischen Philologie, 41). [Retour]

[6] Th. Mommsen, « Die Remuslegende », dans Hermes, t. 16, 1881, p. 1-23. Pour les discussions les plus récentes de cette théorie, voir T.J. Cornell, « Aeneas and the Twins : the Development of the Roman Foundation Legend », dans PCPhS, t. 201, 1975, p. 29-30 ; J. Puhvel, « Remus et Frater », dans HR, t. 15, 1975-1976, p. 146 ; M. Carulli, « Contributo allo studio del mito dei gemelli fondatori di Roma », dans Sileno, t. 3, 1977, p. 225-226 ; C. Dulière, Lupa Romana. Recherche d’iconographie et essai d’interprétation, Bruxelles-Rome, 1979, p. 52 (Études de Philologie, d'Archéologie et d'Histoire anciennes publiées par l'Institut Historique Belge de Rome, t. XVIII) ; R.G. Basto, The Roman Foundation Legend and the Fragments of the Greek Historians. An Inquiry into the Development of the Legend, Cornell University, 1980 p. 171 (University Microfilms) ; R. Adam-D. Briquel, « Le miroir prénestin de l’Antiquario Comunale de Rome et la légende des jumeaux divins en milieu latin à la fin du IVe siècle avant J.-C. », dans MEFR(A), t. 94, 1982, p. 50 n. 78 ; P.-M. Martin, L'idée de royauté à Rome I. De la Rome royale au consensus républicain, Clermont-Ferrand, 1982, p. 56-57 (Miroir des civlisations antiques, I) ; C. Ampolo-M. Manfreini, Le Vite di Teseo e Romolo, Milan, 1988, p. XXXV-XXXVI, 279-280 (Scrittori greci e latini) ; G. D'Anna, « L'Eneide e la tradizione preesistente », dans Id., Virgilio. Saggi critici, Rome, 1989, p. 147-148 (Proposte, 21) ; A. Grandazzi, La fondation de Rome. Réflexion sur l’histoire, Paris, 1991, p. 231 (Histoire) ; J.-Cl. Richard, « Variations sur le thème de la fondation de Rome », dans Ch.-M. Ternes [Éd.], Condere Vrbem. Actes des 2èmes ‘Rencontres Scientifiques de Luxembourg' (janvier 1991), Luxembourg, 1992, p. 137-149 (Publications du Centre universitaire de Luxembourg. Études classiques III). C'est encore à elle que font allusion, à mots couverts, Ch.-M. Ternes, « Tantae molis erat... De la nécessité de fonder Rome vue par quelques écrivains du -1er siècle », dans Condere Vrbem [o.c. dans cette note], Luxembourg, 1992, p. 16 + n. 67 et J.F. Gardner, Mythes romains, Paris, 1995, p. 55-56 (Points/Sagesse, 90). [Retour]

[7] J. Carcopino, La Louve du Capitole, Paris, 1925, p. 60-67 repoussée par J. Poucet, « Les Sabins aux origines de Rome. Orientations et problèmes », dans ANRW, I, Berlin-New York, 1972, p. 62 et commentée par P. Fabre, Les Grecs et la connaissance de l'Occident, Lille, 1981, p. 108-110. [Retour]

[8] Voir dernièrement A. Alföldi, Struktur des voretruskischen Römerstaates, Heidelberg, 1974, p. 162-180 (Bibliothek der klassischen Altertumswissenschaften, neue Folge, I. Reihe, Band 5) ; T.J. Cornell, « Aeneas and the Twins : the Development of the Roman Foundation Legend », dans PCPhS, t. 201, 1975, p. 29-31 ; A.W.J. Holleman, « End and Beginning in the Ancient Roman Year (A Sabine Element ?) », dans RBPh, t. 50, 1976, p. 52-65 ; A. Alföldi, « La Louve du Capitole. Quelques remarques sur son mythe à Rome et chez les Étrusques », dans Hommage à J. Carcopino publié par la Société archéologique de l'Aube, Paris, 1977, p. 1-11 (Collection d'études anciennes) ; C. Dulière, Lupa Romana. Recherche d’iconographie et essai d’interprétation, Bruxelles-Rome, 1979, p. 52-53 (Études de Philologie, d'Archéologie et d'Histoire anciennes publiées par l'Institut Historique Belge de Rome, t. XVIII) ; J.-Chr. Meyer, Pre-Republican Rome. An Analysis of the Cultural and Chronological Relations 1000-500 BC, Odense, 1983, p. 220-238 ; V.J. Rosivach, « Mars, The Lustral God », dans Latomus, t. 42, 1983, p. 519-521 ; A. Grandazzi, La fondation de Rome. Réflexion sur l’histoire, Paris, 1991, p. 260-265 (Histoire) appelant l'opposition de J. Poucet, « Un héritage eurasien dans la Rome préétrusque ? », dans AC, t. 44, 1975, p. 646-651 que complètent Id., Les origines de Rome. Tradition et histoire, Bruxelles, 1985, p. 121-122, 140-144, 162-164 (Publications des Facultés universitaires Saint-Louis, 38) et Id., « La fondation de Rome : croyants et agnostiques », dans Latomus, t. 53, 1994, p. 95-104. [Retour]

[9] Ch.-M. Ternes, « Tantae molis erat... De la nécessité de fonder Rome vue par quelques écrivains du -1er siècle », dans Id. [Éd.], Condere Vrbem. Actes des 2èmes ‘Rencontres Scientifiques de Luxembourg’ (janvier 1991), Luxembourg, 1992, p. 16-17 (Publications du Centre universitaire de Luxembourg. Études classiques III). [Retour]

[10] R. Martin, « Essai d'interprétation économico-sociale de la légende de Romulus », dans Latomus, t. 26, 1967, p. 297-315 et I. Paladino, Fratres Aruales. Storia di un collegio sacerdotale romano, Rome, 1988, p. 261 (Problemi e ricerche di storia antica, 11). [Retour]

[11] Th. Prince-Falmagne, « Les jumeaux fondateurs de Rome. Essai d’interprétation topographique », dans CEA, t. 3, 1974, p. 17-22 (pour J.F. Gardner, Mythes romains, Paris, 1995, p. 56 [Points/Sagesse, 90], il s'agirait plutôt du Quirinal et du Palatin et pour P.-M. Martin, L'idée de royauté à Rome. I. De la Rome royale au consensus républicain, Clermont-Ferrand, 1982, p. 238 [Miroir des civilisations antiques, I], peut-être des deux rives du Tibre). Examinée de près, cette théorie s'avère plutôt être une variante du dualisme romano-sabin : voir A. Meurant, « La gémellité de Romulus et Rémus. Thème archaïque ou donnée tardive ? À propos d'un livre récent », dans RPh, t. 71, 1997, p. 282. [Retour]

[12] Que complètent l'interprétation à caractère initiatique de A. Alföldi, Struktur des voretruskischen Römerstaates, Heidelberg, 1974, p. 170-133 et 151-180 (Bibliothek der klassischen Altertumswissenschaften, neue Folge, I. Reihe, Band 5), (avec la réplique de J. Poucet, « Un héritage eurasien dans la Rome préétrusque ? », dans AC, t. 44, 1975, p. 646-651) et les analyses de T.J. Cornell, « Aeneas and the Twins : the Development of the Roman Foundation Legend », dans PCPhS, t. 201, 1975, p. 29 (sur base d'A. Alföldi, Struktur [o.c. dans cette n.], Heidelberg 1974, p. 166-173) et A. Grandazzi, La fondation de Rome. De l'histoire de l'historiogaphie à l'historiologie, Paris, 1991, p. 220-221 (Histoire) : sur sa lancée (ibid., p. 226-227), ce dernier reprend d'ailleurs - mais sur d'autres fondements - une partie de la théorie de Th. Prince-Falmagne en affirmant que le sens de la gémellité qu'endossent Romulus et Rémus pourrait être recherché « dans la topographie qu'elle met en scène ». On retrouvera une discussion plus appuyée de ces lectures dans A. Meurant, « La gémellité de Romulus et Rémus. Thème archaïque ou donnée tardive ? À propos d'un livre récent », dans RPh, t. 71, 1997, p. 282-283. [Retour]

[13] Sur le débat qu'ouvre cette datation haute et les implications qui en découlent, voir par exemple T. J. Cornell, « Aeneas and the Twins : the Development of the Roman Foundation Legend », dans PCPhS, t. 201, 1975, p. 1-32 ; G. D'Anna, Problemi di letteratura latina arcaica, Rome, 1976, 197 p. ; M. Carulli, « Contributo allo studio del mito dei gemelli fondatori di Roma », dans Sileno, t. 3, 1977, p. 221-223 ; T.J. Cornell, « The Foundation of Rome in the Ancien Literary Tradition », dans H.M. Blake, T.W. Potter, D.B. Whitehouse [Éd.] Papers in Italian Archaeology I. The Lancaster Seminar, Oxford, 1978, p. 131-140 (BAR, Supplement Series, 41) ; G. D'Anna, « La leggenda delle origini di Roma nella più antica tradizione letteraria », dans C&S, n. 68, 1978, p. 22-31 ; R.G. Basto, The Roman Foundation Legend and the Fragments of the Greek Historians. An Inquiry into the Development of the Legend, Cornell University, 1980, 223 p. (University Microfilms) ; G. D'Anna, « Il ruolo di Lavinium e di Alba nella leggenda delle origini di Roma. Qualche considerazione metodica e indicazione di ricerca », dans ArchLaz, t. 3, 1980, p. 159-163 (Quaderni del Centro di studio per l'archeologia etrusco-italica, 4) ; J.N. Bremmer, « Romulus, Remus and the Foundation of Rome », dans J.N. Bremmer-N.M. Horsfall [Éd.], Roman Myth and Mythography, Londres, 1987, p. 25-48. (University of London. Institute of Classical Studies. Bulletin Supplement, 52). [Retour]

[14] G. Dumézil, La religion romaine archaïque (avec un appendice sur la religion des Étrusques), Paris, 2e éd., 1974, p. 262-267 (Bibliothèque historique Payot) ; Br Lincoln, « The Indo-European Myth of Creation », dans HR, t. 15, 1975-1976, p. 121-145 ; J. Puhvel, « Remus et Frater », dans HR, t. 15, 1975-1976, p. 146-157 ; D. Briquel, « Perspectives comparatives sur la tradition relative à la disparition de Romulus », dans Latomus, t. 36, 1977, p. 257, 266-268 ; Id., « Trois études sur Romulus. I. Rémus élu et réprouvé ; II. Les trois arbres de Romulus ; III. Les guerres de Romulus », dans R. Bloch [Éd.], Recherches sur les religions de l'antiquité classique, Genève-Paris, 1980, p. 268 (Centre de Recherches d'histoire et de philologie de la IVe Section de l'École Pratique des Hautes Études. III. Hautes Études du monde gréco-romain, 10) ; G. Dumézil, Mythe et épopée. I. L'idéologie des trois fonctions dans les épopées des peuples indo-européens, Paris, 4e éd., 1981, p. 49-52, 65-89, 182, 285-287 (Bibliothèque des Sciences Humaines) ; D. Briquel, Les Pélasges en Italie. Recherches sur l'histoire de la légende, École française de Rome, 1984, p. 234 n. 234 (BÉFAR, 252) ; Id., « Twins ans Twins in the Legend of the Founding of Rome », dans M.A. Jazayeri [Éd.], Perspectives on Indo-European Language, Culture and Religion. Studies in honour of Edgar C. Polomé, Vol. II, MacLean, 1992, p. 315-320 (Journal of Indo-European Studies. Monograph, n. 9) ; G. Dumézil, Le roman des jumeaux et autres essais. Vingt-cinq esquisses de mythologie (76-100) publiées par J.H. Grisward, Paris, 1994, 337 p. (Bibliothèque des Sciences Humaines) ; J.-L. Desnier, De Cyrus le Grand à Julien l'Apostat. Le ‘passage du fleuve’. Essai sur la légitimité du souverain, Paris, 1995, p. 62 (Annales littéraires de l'Université de Besançon, 560. Centre de recherches d'histoire ancienne, 143). [Retour]

[15] S. Eitrem, Die göttliche Zwillinge bei den Griechen, Christiana, 1902, 24 p. (Videnskabsseslkabets Skrifter, 2. Historik-filos. Klass, 1902, 2) ; J.R. Harris, The Dioscuri in the Christian Legends, Londres, 1903, 64 p. ; Id., The Cult of the Heavenly Twins, Cambridge, 1906, 160 p. + 7 pl. ; Id., Boargenes, 1913, Cambridge, 1913, 424 p.  ; E. Apert, Étude biologique, physiologique et médicale, Paris, 1923, 268 p. + 20 fig. (Bibliothèque des connaissances médicales) ; A.H. Krappe, « Les Aloades », dans SMSR, t. 12, 1936, p. 1-24 ; Id., Mythologie universelle, Paris, 1930, 453 p. (Bibliothèque scientifique, 62) ; Id., « Notes sur la légende de la fondation de Rome », dans REA, t. 35, 1933, p. 146-152 ; Id., La genèse des mythes, Paris, 1952, 359 p. (Bibliothèque scientifique). [Retour]

[16] D.J. Ward, The Divine Twins. An Indo-European Myth in Germanic Tradition, Berkeley, 1968, 137 p. (Folklore Studies, 9) ; D. Briquel, « Les jumeaux à la louve et les jumeaux à la chèvre, à la jument, à la chienne, à la vache », dans R. Bloch [Éd.], Recherches sur les religions de l'Italie antique, Genève, 1976, p. 73-97 (Centre de Recherches d'histoire et de philologie de la IVe Section de l'École Pratique des Hautes Études ; III. Hautes Études du monde gréco-romain, 7) ; Id., « Les enfances de Romulus et Rémus », dans H. Zehnacker-G. Hentz [Éd.], Hommages à R. Schilling, Paris, 1983, p. 175-185 (Collection d'Études latines. Série scientifique, XXXVII) ; J. Haudry, « Les Asvin dans le ‘Rgveda’ et les jumeaux divins indo-européens », dans Études I-E, s. n., 1988, p. 275-305 ; I. Leroy-Turcan, « Persée, vainqueur de la ‘Nuit hivernale’ ou le meurtre de Méduse et la naissance des jumeaux solaires Chrysaor et Pégase », dans Études I-E, s. n., 1989, p. 5-17 ; Cl. Lévi-Strauss, Histoire de Lynx, Paris, 1991, p. 257-320 ; B. Sergent, « De quelques jumeaux indo-européens », dans Topique, n. 50, 1992, p. 205-238. Rares sont ceux qui, comme R. Kuntzmann, Le mythologème des jumeaux au Proche-Orient. Naissance, fonction et évolution d'un symbole. Thèse présentée devant l'Université de Strasbourg II le 13 juin 1979, Atelier National de Reproduction des Thèses, Université de Lille III, 1982, 497 p. que duplique Id., Le symbolisme des jumeaux au Proche-Orient ancien. Naissance, fonction et évolution d'un symbole, Paris, 1983, 260 p. (Beauchesne religions, 12) ou J. Lambert, « La dame et les jumeaux : mythologie biblique et anthropologie. Esquisse de ‘mythologie humaine’ dans la Bible précédée d'un examen de la troisième fonction chez G. Dumézil », dans O. Abel-Fr. Smyth [Éd.], Le livre de traverse. De l'exégèse biblique à l'anthropologie. Préface de M. Detienne, Paris, 1992, p. 113-208 (Patrimoines), parviennent à sortir de ce carcan pour élargir leurs horizons. Dans A. Meurant, « Romulus, un Caïn romain ? », à paraître dans les actes du colloque La violence : représentations et ritualisations, nous avons tenté de voir où pouvait mener ce type d'ouverture en comparant le conflit qui déchira Romulus à Rémus à celui qui opposa Caïn et Abel. [Retour]

[17] Aux travaux relatifs à la gémellité (abordée d'un point de vue scientifique, littéraire ou mythologique) que renseigne A. Meurant, L'idée de gémellité dans la légende des origines de Rome, Bruxelles, 2000, p. 275-322 (Académie royale de Belgique. Mémoires de la Classe des Lettres. Collection in-8, 3e série, t. XXIV), s'ajoutent aujourd'hui P. Parisi, Multiple Pregnancy and Twin Care, with a foreword by L. Gedda, Bologne, 1974, 263 p. (Actae geneticae medicae et gemellologiae [Roma], 22S) ; J. de Grouchy, Jumeaux mosaïques : chimères et autres aléas de la fécondation humaine, Paris, 1980, 206 p. (MEDSI) ; R. Galvagno, « La métamorhose d'une soeur », dans Revue du littoral (École lacanienne de psychanalyse) : La frérocité, n. 30, 1990, p. 81-96 ; R. Billot, Les jumeaux, Paris, 1991, 187 p. ; Des jumeaux et des autres. Textes réunis par Cl. Savary-Chr. Gros, Genève, 1995, 293 p. (Musée d'ethnographie) ; F. Leroy, Les jumeaux dans tous leurs états, Bruxelles, 1995, 292 p. (Sciences, éthiques, sociétés) ; Fr. Mencacci, I fratelli amici. La rappresentazione dei gemelli nella cultura romana. Saggio introduttivo di M. Bettini, Venise, 1996, 226 p. (Saggi Marsilio) ; V. Dasen, « À propos de deux fragments de ‘Deae nutrices’ à Avranches : Déesses-mères et jumeaux dans le monde italique et gallo-romain », dans Bulletin de l'Association Pro Aventico, n. 39, 1997, p. 125-140 ; Ead., « Autour de l' ‘estropié’ du Musée d'Art et d'histoire de Genève », dans Gesnerus, t. 54, 1997, p. 5-22 ; J. Kellens-É. Pirart, « La strophe des jumeaux : stagnation, extravagance et autres méthodes d'approche », dans Journal asiatique, t. 285, 1997, p. 31-72 ; V. Dasen, « Autour de Romulus et Rémus : histoires de jumeaux dans l'antiquité gréco-romaine », dans Aventicum, n. 3, novembre 1997, p. 1-27 ; Ead., « Les naissances multiples dans les textes médicaux antiques », dans Gesnerus, t. 55, 1998, p. 183-204 ; L. Wright, Les jumeaux et leur jumeau. Les mystères de l'identité humaine. Traduit de l'anglais par L. Mulheisen, Paris, 1998, 215 p. (on soulignera avec intérêt l'important apport de bibliographie anglo-saxonne que comporte cet ouvrage) ; M. Hubin-Gayte, Les jumeaux. Du pareil au même ?, Paris, 1998, 128 p. (Découvertes Gallimard, 364. Traditions) ; J.-P. Mayele Ilo, Statut mythique et scientifique de la gémellité. Essai sur la dualité, Bruxelles-Paris, 2000, 605 p. (Ousia. Mythes et religions). [Retour]

[18] Pour une définition précise de cette « science des jumeaux » à laquelle s'attache le nom de l'Italien Luigi Gedda (l'ouvrage de référence pour le lancement de cette nouvelle approche scientifique étant L. Gedda, Studio dei gemelli. Saggio introduttivo di C. Frugoni, Rome, 1951, 1381 p. ; de ce pionnier on consultera encore avec profit Id., Twins in History and Science, Springfield, 1961, 240 p.), on s'en remettra à J.-P. Nénon, La polyembryonie : reproduction par vrais jumeaux, Paris, 1983, p. 88 (Que sais-je ?, 2081). On trouvera chez A. Piontelli, « Recherche sur les jumeaux avant et après leur naissance », dans Topique, n. 51, 1993, p. 91 ; J.-Cl. Pons-R. Frydman, Les jumeaux, 1994, p. 102-103 (Que sais-je ?, 2843) et M. Hubin-Gate, Les jumeaux. Du pareil au même ?, Paris, 1998, p. 54 (Découvertes Gallimard, 364. Traditions) un bref historique des objectifs et des apports de cette jeune discipline. [Retour]

[19] M. Serres, Genèse, Paris, 1982, 222 p. ; Id., Rome. Le livre des fondations, Paris, 1983, 285 p. ; G. Fourez, La construction des sciences : les logiques des inventions scientifiques. Introduction à la philosophie et à l'éthique des sciences, Bruxelles, 2e éd., 1992, 287 p. (Sciences, éthiques, sociétés) ; G. Fourez-V. Englebert-Lecomte-Ph. Mathy, Nos savoirs sur nos savoirs : un lexique d'épistémologie pour l'enseignement, Bruxelles, 1997, 169 p. (Pédagogies en développement). [Retour]

[20] On notera l'intéressante distinction posée entre superfétation et superfécondation chez M. Hubin-Gayte, Les jumeaux. Du pareil au même ?, Paris, 1998, p. 34-35, 39 (Découvertes Gallimard, 364. Traditions). [Retour]

[21] Sans toutefois en recouvrir tout le domaine : G. Dumézil, L'idéologie tripartie des Indo-Européens, Bruxelles, 1958, p. 39 (Collection Latomus, 31) ; N. Masquelier, « Pénates et Dioscures », dans Latomus, t. 25, 1966, p. 88-89, 92 ; D.J. Ward, The Divine Twins. An Indo-European Myth in Germanic Tradition, Berkeley, 1968, p. 58 (Folklore Studies, 9) ; J. Puhvel, « Aspects of Equine Functionality », dans Id. [Éd.], Myth and Law among the Indo-Europeans. Studies in Indo-European Comparative Mythology, Berkeley-Londres, 1970, p. 167 (Publications of the UCLA Center for the Study in Comparative Folklore and Mythology, 1) ; G. Dumézil, La religion romaine archaïque (avec un appendice sur la religion des Étrusques), 2e éd., Paris, 1974, p. 263-266 (Bibliothèque historique Payot) ; D. Briquel, « Tarente, Locres, les Scythes, Théra, Rome : précédents antiques au thème de l'amant de Lady Chatterley ? », dans MEFR(A), t. 86, 1974, p. 696-699 ; Id., « Les jumeaux à la louve et les jumeaux à la chèvre, à la jument, à la chienne, à la vache », dans R. Bloch [Éd.], Recherches sur les religions de l'Italie antique, Genève, 1976, p. 73 (Centre de Recherches d'histoire et de philologie de la IVe Section de l'École Pratique des Hautes Études ; III. Hautes Études du monde gréco-romain, 7) ; Id., « La triple fondation de Rome », dans RHR, t. 189, 1976, p. 172 ; É. Tiffou, « Notes sur le personnage de Romulus », dans L'Italie préromaine et la Rome républicaine. Mélanges offerts à J. Heurgon, vol. II, École française de Rome, 1976, p. 994 (Collection de l'École française de Rome, 27) ; G. Dumézil, Les dieux souverains des Indo-Européens, Paris, 1977, p. 180-182 (Bibliothèque des Sciences Humaines) ; R. Schilling, « Les ‘Castores’ romains à la lumière des traditions indo-européennes », dans Id., Rites, cultes et dieux de Rome, Paris, 1979, p. 348-349 (Études et Commentaires, 92) ; G. Dumézil, Mythe et épopée. I. L'idéologie des trois fonctions dans les épopées des peuples indo-européens, Paris, 4e éd., 1981, p. 87-89 (Bibliothèque des Sciences Humaines) ; G. Dury-Moyaers, Énée et Lavinium. À propos des découvertes archéologiques récentes, Bruxelles, 1981, p. 204 (Collection Latomus, 174) ; R. Kuntzmann, Le symbolisme des jumeaux au Proche-Orient ancien. Naissance, fonction et évolution d'un symbole, Paris, 1983, p. 16-17, 141 (Beauchesne religions, 12) ; G. Dumézil, Heur et malheur du guerrier. Aspects mythiques de la fonction guerrière chez les Indo-Européens, Paris, 2e éd., 1985, p. 9 (Nouvelle Bibliothèque Scientifique) ; G. Dumézil-Fr. Ewald, « Le messager des dieux », dans Magazine littéraire, n. 229, 1986, p. 18 ; E. Campanile, « Tradizione storiografica romana e ideologia indoeuropea », dans Id. [Éd.], Alle origini di Roma. Atti del Colloquio tenuto a Pisa il 18 e 19 settembre 1987, Pise, 1988, p. 3 (Testi linguistici, 12). [Retour]

[22] G. Dumézil, La religion romaine archaïque (avec un appendice sur la religion des Étrusques), Paris, 2e éd., 1974, p. 182 (Bibliothèque historique Payot)  ; D. Briquel, « Perspectives comparatives sur la tradition relative à la disparition de Romulus », dans Latomus, t. 36, 1977, p. 257, 266-268 ; Id., « Trois études sur Romulus. I. Rémus élu et réprouvé ; II. Les trois arbres de Romulus ; III. Les guerres de Romulus », dans R. Bloch [Éd.], Recherches sur les religions de l'antiquité classique, Genève-Paris, 1980, p. 268 (Centre de Recherches d'histoire et de philologie de la IVe Section de l'École Pratique des Hautes Études. III. Hautes Études du monde gréco-romain, 10) ; Id., Les Pélasges en Italie. Recherches sur l'histoire de la légende, École française de Rome, 1984, p. 234 n. 234 (BÉFAR, 252) ; Id., « Twins ans Twins in the Legend of the Founding of Rome », dans M.A. Jazayeri [Éd.], Perspectives on Indo-European Language, Culture and Religion. Studies in honour of Edgar C. Polomé, Vol. II, MacLean, 1992, p. 315-320 (Journal of Indo-European Studies. Monograph, n. 9) ; J.-L. Desnier, De Cyrus le Grand à Julien l'Apostat. Le ‘passage du fleuve’. Essai sur la légitimité du souverain, Paris, 1995, p. 62 (Annales littéraires de l'Université de Besançon, 560. Centre de recherches d'histoire ancienne, 143). [Retour]

[23] Voir, avec la présentation des sources et d'importantes ouvertures bibliographiques, les cas des Dioscures grecs et des asvin védiques longuement développés dans A. Meurant, L'idée de gémellité dans la légende des origines de Rome, Bruxelles, 2000, p. 53-77 (Académie royale de Belgique. Mémoires de la Classe des Lettres. Collection in-8, 3e série, tome XXIV). Sur les Nasatya plus particulièrement, on verra aussi J. Haudry, « Les Asvin dans le ‘Rgveda’ et les jumeaux divins indo-européens », dans Études I-E, s.n., 1988, p. 275-305, mais surtout l''importante et incontournable somme que constitue désormais É. Pirart, Les Nasatya. I : Les noms des Asvin : traduction commentée des strophes consacrées aux Asvin dans le premier mandala de la Rgvedasamitha ; Les Nasatya. II : Traduction commentée des strophes consacrées aux Asvin dans les mandala II-V de la Rgvedasamitha, Genève, 1995 et 2001, respectivement 495 et 422 p. (Bibliothèque de la Faculté de philosophie et lettres de l'Université de Liège, 261 et 280). [Retour]

[24] Sur l'intégration de l'argument gémellaire dans cet espace plus spécifique, voir A. Meurant, « Romulus, jumeau et roi. Aux fondements du modèle héroïque », dans RBPh, t. 78, 2000 (2001), p. 61-88 et notre article « D'Albe-la-Longue au ‘pomerium’ : Romulus et Rémus sur la route », à paraître dans Latomus. [Retour]

[25] D.J. Ward, The Divine Twins. An Indo-European Myth in Germanic Tradition, Berkeley, 1968, 137 p. (Folklore Studies, 9) ; S. O'Brien, « Dioscuric Elements in Celtic and Germanic Mythology », dans JIES, t. 10, 1982, p. 117-136 ; M. Shapiro, « Neglected Evidence of Dioscurism (Divine twinning) in the Old Slavic Pantheon », dans JIES, t. 10, 1982, p. 137-165 ; B. Sergent, « De quelques jumeaux indo-européens », dans Topique, n. 50, 1992, p. 12-42 ; G. Dumézil, Le roman des jumeaux et autres essais. Vingt-cinq esquisses de mythologie (76-100) publiées par J.H. Grisward, Paris, 1994, 337 p. (Bibliothèque des Sciences Humaines) ; A. Meurant, L'idée de gémellité dans la légende des origines de Rome, Bruxelles, 2000, p. 53-77 (Académie royale de Belgique. Mémoires de la Classe des Lettres. Collection in-8, 3e série, tome XXIV). [Retour]

[26] Un pointage personnel, qui ne se veut en rien exhaustif, a permis d'en épingler une cinquantaine de paires, pour ne parler que des vrais jumeaux de sexe masculin. La plupart d'entre elles trouvent une place plus ou moins importante dans les analyses des ouvrages cités à la note précédente. On y ajoutera, pour leur caractère plus spécifique, D. Briquel, « Les jumeaux à la louve et les jumeaux à la chèvre, à la jument, à la chienne, à la vache », dans R. Bloch [Éd.], Recherches sur les religions de l'Italie antique, Genève, 1976, p. 73-97 (Centre de Recherches d'histoire et de philologie de la IVe Section de l'École Pratique des Hautes Études ; III. Hautes Études du monde gréco-romain, 7) ; C. Grottanelli, « Yoked Horses, Twins and the Powerful Lady : India, Greece, Ireland and Elsewhere », dans JIES, t. 14, 1986, p. 125-152 ; Cl. Voisenat, « La rivalité, la séparation et la mort. Destinées gémellaires dans la mythologie grecque », dans L'Homme, t. 28, 1988, p. 88-103 et Fr. Frontisi-Ducroux, « Les Grecs, le double et les jumeaux », dans Topique, n. 50, 1992, p. 238-262. [Retour]

[27] A. Meurant, Les Paliques, dieux jumeaux siciliens, Louvain-la-Neuve, 1998, 123 p. (Bibliothèque des Cahiers de l'Institut de Linguistique de Louvain, 96. Antiquité) et notre article « La gémellité des Paliques : aspects politiques d'une légende », à paraître dans Ollodagos. [Retour]

[28] A. Meurant, « Les jumeaux mythiques de Pérouse », dans Latomus, t. 58, 1999, p. 269-275. [Retour]

[29] A. Meurant, « La valeur du thème gémellaire associé aux origines de Tibur », dans RBPh, t. 76, 1998, p. 37-73. [Retour]

[30] On trouvera le complet développement de la discussion ici esquissée dans A. Meurant, L'idée de gémellité dans la légende des origines de Rome, Bruxelles, 2000, p. 101-260 (Académie royale de Belgique. Mémoires de la Classe des Lettres. Collection in-8, 3e série, t. XXIV). Des versions plus synthétiques sont données par Id., « L'idée de gémellité aux origines de Rome », dans LEC, t. 67, 1999, p. 199-210 et Id., « Romolo e Remo, gemelli primordiali : aspetti di un tratto leggendario di grande rilevanza », dans A. Carandini-R. Cappelli [Éd.], Roma. Romolo, Remo e la fondazione della città. Roma, Museo Nazionale Romano. Terme di Diocleziano 28 giugno-29 ottobre 2000, Rome-Milan, p. 33-38 (Ministero per i Beni e le Attività Culturali. Soprintendenza archeologica di Roma). [Retour]

[31] Cic., Rep., II, 2, 4-11, 21. [Retour]

[32] Liv., I, 3, 10-16, 8. [Retour]

[33] D.H. I, 69, 1-88, 3. [Retour]

[34] Plut., Rom., 1,1-12, 6. [Retour]

[35] Plut., Rom., 1, 1-2, 8. [Retour]

[36] Dioclès de Péparéthos ( = FGrH 820), apud Plut., Rom., 3, 1-8,9. [Retour]

[37] Fab. Pict. ( = FGrH 809 F 4a = HRR F 5a = Chassignet F 7). [Retour]

[38] Voir sur ce thème A. Meurant, « Les principales métamorphoses du trépas dans la geste de Romulus chez Tite-Live », dans Actes des IIe Rencontres d'anthropologie du monde indo-européen et de mythologie comparée. Métamorphoses, t. 1 (= Ollodagos, t. 13), 1999, p. 58 n. 40. On ajoutera R. Schilling, « Romulus l'élu et Rémus le réprouvé », dans REL, t. 38, 1960, p. 188 (repris dans Id., Rites, cultes et dieux de Rome, Paris, 1979, p. 108 [Études et Commentaires, 92]) ; B. Liou-Gille, Une lecture « religieuse » de Tite-Live I. Cultes, rites, croyances de la Rome archaïque, Paris, 1998, p. 26 (Études et Commentaires, 105) et J. Poucet, Les Rois de Rome. Tradition et histoire, Bruxelles, 2000, p. 60 (Académie royale de Belgique. Mémoires de la Classe des Lettres. Collection in-8, 3e série, t. XXII) aux travaux là répertoriés. [Retour]

[39] On notera la juxtaposition expressive de ces deux locutions chez Liv., I, 6, 4. [Retour]

[40] Cfr A. Meurant, « Construire un commentaire d'auteurs anciens : l'apport des grilles de lecture (I) », dans Latinter. Bulletin d'informations et d'échanges pédagogiques, 10e année-n. 1, avril 2001, p. 17-22 où est détaillé l'ensemble de la théorie ici mobilisée (des illustrations tirées des littératures grecque et latine appuient la progression de l'exposé), article dont une version électronique est accessible dans les Itinera Electronica. De la bibliographie communiquée à cet endroit, nous détacherons seulement J.-B. Fages, Comprendre René Girard, Toulouse, 1982, 176 p. et Chr. Orsini, La pensée de René Girard, Paris, 1986, 191 p. (Actualité des Sciences Humaines), deux synthèses très utiles pour se familiariser avec les données théoriques ici utilisées. Pour une présentation plus fouillée de leur apport au sujet qui pour l'heure nous retient plus directement, nous nous permettons de renvoyer à A. Meurant, L'idée de gémellité dans la légende des origines de Rome, Bruxelles, 2000, p. 185-263 (Académie royale de Belgique. Mémoires de la Classe des Lettres. Collection in-8, 3e série, t. XXIV) et Id., « Romulus, jumeau et roi. Aux fondements du modèle héroïque », dans RBPh, t. 78, 2000 (2001), p. 82-88. [Retour]

[41] R. Girard, Mensonge romantique et vérité romanesque, Paris, 1961 [cité dans l'éd. 1978], p. 21 (Le Livre de Poche, 8321 C). [Retour]

[42] Dans A. Meurant, « Les principales métamorphoses du trépas dans la geste de Romulus chez Tite-Live », dans Actes des IIe Rencontres d'anthropologie du monde indo-européen et de mythologie comparée. Métamorphoses, t. 1 (= Ollodagos, t. 13), 1999, p. 37-80, nous avons tenté de démontrer que de telles ondes gémellaires pouvaient aussi gagner l'aval de l'épisode de fondation et faire sentir leurs effets jusqu'à la fin du règne du premier roi. [Retour]


FEC - Folia Electronica Classica (Louvain-la-Neuve) - Numéro 1 - janvier-juin 2001

<folia_electronica@fltr.ucl.ac.be>